Profil Draft 2017 : Wesley Iwundu, un mix entre Kent Bazemore et… Jordan McRae
Le 30 mai 2017 à 15:33 par Giovanni Marriette
Après quatre années NCAA passées à Kansas State, chez les Wildcats du pauvre, Wesley Iwundu a fait le tour de la question, surtout que son année senior s’est soldée par un bilan collectif indigne d’une fac habituée aux joies de la March Madness. A 22 ans, le natif de Houston a vu sa cote baisser ces dernières semaines, mais il compte bien rejoindre la Grande Ligue en octobre prochain pour prouver aux scouts qu’ils se trompent sur sa petite personne. Allez, profil.
Profil
> Âge : 22 ans. N’a donc pas connu le penalty raté de Reynald Pedros à l’Euro 96.
> Position : Arrière. Comme Kobe, et comme Lilian Thuram.
> Equipe : Kansas State. Les Wildcats du pauvre.
> Taille : 201 centimètres. Comme Scottie, comme Draymond, comme Klay, comme Penny.
> Poids : 93 kilos. Comme le gros Kyle Lowry.
> Envergure : Pas de mesure officielle. On lui a laissé un mail, on attend sa réponse.
> Statistiques 2016 : 13 points, à 48,1% à 2 points et 37,6% du parking, 3,5 passes, 6,3 rebonds et 1 interception en 31,4 minutes.
> Comparaison : Kent Bazemore. Reste à savoir si c’est celui des Warriors ou celui des Hawks.
> Prévision TrashTalk : milieu de deuxième tour.
Qualités principales
# 30,8% en carrière du parking, 37% la saison passée, encore dix ans et il tourne à 100%
Quand on jette un coup d’œil aux stats de Wesley Iwundu, on remarque assez rapidement que le garçon a probablement dû passer quelques heures au gymnase durant ses derniers étés. Pas pour pousser de la fonte ça c’est sûr (on y reviendra plus bas) mais bien pour bosser sa gestuelle et son coup de poignet. On a vu l’arrière de Kansas State nous sortir cette saison un match à sept bombes du parking et si vous avez déjà eu une licence de basket vous savez que ce n’es pas donné à tout le monde. Le jump shot et autres douceurs ne sont pas encore totalement maîtrisées pour le prospect mais une chose est sûre, le garçon connait ses limites et semble chaud pour les taffer. C’est pas le cas de tout le monde, hein.
# Un peu skinny mais il résiste déjà bien aux chocs
Ce mélange des genres entre Justise Winslow et Brandon Ingram possède des bras à rendre jaloux Dalshim et Giannis mais la deuxième particularité qui choque à première vue… reste la maigreur du gars. Pas autant que l’ailier des Lakers justement, mais apparemment pas un amateur de steaks non plus. Mais si Wesley Iwundu ne fait pas partie des bustes bodybuildés de cette cuvée 2017, force est de constater que lorsque les chocs sont là le bonhomme est capable de résister pour finir fort au cercle. Le petit prend les chocs, mais son hang time couplé à sa solidité lui permettent de se resituer pour terminer ses drives. Plutôt de bon augure quand on connait la transformation du corps de certains à leur arrivée dans la Grande Ligue…
# Le petit est volontaire
Les highlights sont formels, le petit Wesley Iwundu ne se repose jamais. On ne sait pas encore ce qu’il mange au petit déjeuner mais on ne serait pas étonné si on apprenait demain que le garçon trempait ses Miel Pops dans de la TNT liquide. Jamais rassasié, en attaque comme en défense, l’activité du senior est ainsi à noter dans la colonne de ses qualités. Une qualité qui a aussi ses défauts (voir plus bas) mais qui prouve au moins son envie sur le terrain. Pas de dilettantisme mais au contraire un abattage qui pourrait bien plaire à quelques GM. Et qui nous plaît déjà beaucoup aussi.
Défauts majeurs
# Défendre c’est bien, réfléchir c’est mieux
Allez hop, on attaque justement les fameux défauts… des qualités. Car si en attaque la propension d’Iwundu à courir partout est clairement un avantage, pour la défense c’est une autre paire de manches. Souvent le premier arrivé pour gêner l’attaque adverse, le jeune arrière paie trop souvent les pots cassés de son énergie en laissant ses teammates à quatre pour défendre. L’interception c’est bien, défendre intelligemment c’est mieux. Couper les lignes de passes c’est bien, ne pas se jeter bêtement c’est mieux aussi. Parfois perdu sur la défense sur pick, on sent le petiot vite à la rue lorsque l’adversaire enchaîne les screens et il faudra prendre un peu de plomb dans la cervelle à l’échelon supérieur. Pas forcément un gage de critiques en NCAA puisque Wesley Iwundu a par exemple été élu dans la All-Defensive Team de sa Division cette année, mais on est clairement très loin d’un Tony Allen en la matière.
# Court partout comme une poule qui a perdu sa tête
Défaut des qualités acte II, le désormais ancien étudiant de Kansas semble parfois remplacer sa grosse activité par un comportement de fifou qu’il faudra tempérer en NBA. En défense, on en parle juste au-dessus, mais aussi en attaque, où l’obligation de réfléchir se fera bientôt ressentir. Le jeu de passes est là, sa capacité à voir le jeu aussi, mais tout va parfois trop vite avec Wesley Iwundu. On a de temps à autre l’impression d’apercevoir le labrador dans Didier plutôt qu’un homme réfléchi et si sa jeunesse l’explique en partie, les sessions WTF ne lui seront plus permises lorsqu’il portera un jersey NBA. Une franchise possédant un backcourt d’expérience lui fera le plus grand bien, autant vous dire qu’on n’espère pour lui… qu’il n’atterrira pas aux Lakers. C’était gratuit mais ça faisait longtemps.
# La hype n’est pas au rendez-vous
Rolando Blackman et Mitch Richmond pour les plus anciens, Mike Beasley pour les plus foncedé, voilà pour les trois principales “stars” à avoir porté le pas très mythique jersey de Kansas State depuis une trentaine d’années. Pas folichon comme dirait l’autre et une raison peut-être au manque de swag de la candidature de Wesley Iwundu pour cette Draft. Une autre raison de la chute du gamin dans les sondages ? Rien à voir avec un quelconque emploi fictif ou une histoire de costards trop chers mais plutôt la saison très moyenne de sa fac, puisque Kansas State a collectionné les défaites en 2017 pour finalement échouer dans sa quête de March Madness pour la première fois depuis cinq ans. Pas de folie de mars donc pas de scout, pas de folie de mars donc chute dans les mocks drafts. On ne sait pas encore à quelle sauce Iwundu sera mangé le 22 juin prochain mais une chose est sûre, le petit vole en-dessous des radars.
Conclusion
Un joueur complet mais… un cursus universitaire terminé dans un quasi-anonymat. D’énormes qualités en attaque comme en défense mais… légèrement ternies par une activité mal gérée sur le parquet. Un nouveau membre de la grande famille des longs bras mais… un physique quelconque qui pourrait galérer à s’imposer chez les adultes. Beaucoup de questions et peu de réponses… mais un second tour de Draft tranquille ? Rendez-vous dans 24 jours pour en savoir un peu plus.