Profil Draft 2017 : Ike Anigbogu, du physique, de la jeunesse, de la défense

Le 24 mai 2017 à 10:41 par David Carroz

Ike Anigbogu profil Draft
Source image : Youtube

Si les scouts se sont souvent déplacés à UCLA cette saison, c’était avant tout pour écouter LaVar Ball nous expliquer que son fils était le meilleur joueur de l’histoire. Mais les Bruins avaient d’autres atouts dans leur effectif et nul doute que le très jeune Ike Anigbogu aura marqué des points lui aussi.

Profil

> Âge : 18 ans. L’un des dix joueurs les plus jeunes cette saison en NCAA.

> Position : Pivot. The man in the middle, c’est lui. Tant que ce n’est pas au milieu de nulle part….

> Equipe : UCLA Bruins. LaVar Ball pense que ce jeune homme a eu le privilège de jouer avec son fils Lonzo

> Taille : 208 centimètres. On ne parle pas d’un numéro de voiture chez Peugeot.

> Poids : 113 kilos. Soit autant que plus que Karim, AP ou Mokobé. Sauf s’ils ont pris du bide.

> Envergure : 223 centimètres. Il peut essayer de voler avec des ailes comme celles-ci.

> Statistiques 2016 : 4,7 points à 56,4%, 4 rebonds, 0,2 passe, 0,2 interception, 1,2 contre en 13 minutes

> Comparaison : quelque part entre Tristan Thompson et Bismack Biyombo. Autant dire qu’il pourrait faire comme eux et braquer une banque à l’avenir en réussissant quelques matchs en Playoffs.

> Prévision TrashTalk : Fin du premier tour

Qualités principales

# Un physique impressionnant

Il suffit de croiser Ike Anigbogu pour voir sa première qualité : le mec est imposant physiquement. Ses deux mètres huit sont bien suffisants pour vivre dans les raquettes NBA, surtout qu’ils sont complétés par une masse musculaire non négligeable pour son âge. Costaud, avec de l’allonge en prime et des mains énormes pour compléter le tout, son bagage physique est donc un atout non négligeable au moment de draguer les franchises. Surtout que le jeune homme est plutôt agile pour son gabarit et qu’il se déplace vite et bien, comme par exemple pour suivre en transition ou plonger sur pick and roll. Explosif, il sait parfaitement monter au cercle sans craindre les contacts. Avec de telles qualités, on le voit briller aux rebonds. Il faut dire qu’il se bat dans ce domaine et qu’il est très actif, tirant le meilleur de son physique.  Il fait vivre la balle sur ses prises offensives, gêne son adversaire sur les box out défensifs où il est compliqué de le contourner ou le bouger avec ses canes. Bref, un grand costaud qui court et qui saute, pas besoin de vous faire un dessin sur les raisons qui pousseront une équipe à miser sur Ike Anigbogu. Cette énergie lui permettra de gratter des minutes même s’il est encore brut et que son placement et ses fondamentaux peuvent encore être améliorés.

# Defense ! Defense

Avec son physique, on ne se pose pas trop de question sur là où il sera attendu : en défense. Ça tombe bien, Ike Anigbogu se débrouille plutôt pas mal dans ce secteur du jeu, même s’il commet encore pas mal de fautes. Entre ce qu’il maitrise déjà et son potentiel, c’est un point d’ancrage d’une défense en puissance, un mec qui va protéger le cercle et un mur qu’il faudra contourner. Comme il joue avec énergie et détermination de ce côté du parquet, il peut devenir un cauchemar pour les adversaires. Car non seulement il peut trôner tel un baobab au milieu de la raquette, mais Ike est également agile pour son gabarit, ce qui lui permet de couvrir du terrain, aller fermer un joueur qui semblait libre, se reprendre lorsqu’il parait battu ou dépassé, même si parfois il semble scotché au sol. Et quand il est bien en place, il faut se lever tôt pour le bouger avec les troncs d’arbres qui lui servent de jambes. Si on ajoute son envergure évoquée dans le paragraphe précédent, Ike Anigbogu coche un paquet de cases pour emmerder ses adversaires sur leurs tirs ou pénétrations, avec en prime une volonté de perturber leurs actions offensives et détourner le moindre ballon qui passe. Bref, c’est un très bon contreur avec le timing qui va bien qui se présente à la Draft. Le pire ? C’est qu’il aime ce boulot et qu’il tire une grande fierté à l’effectuer.

# Une jeunesse et un potentiel à exploiter

Ike Anigbogu ne soufflera ses dix-neuf bougies qu’à l’orée du début de saison, en octobre prochain. Autant dire qu’on a à faire à un gamin qui pourrait bien être le plus jeune joueur de la Ligue lors de l’exercice à venir. Et qui dit jeunesse, dit potentiel, car l’intérieur dispose donc de temps pour atteindre sa plénitude. Il va falloir bosser pour ça, en particulier offensivement. S’il a montré les prémices d’armes pour scorer comme un jump-hook, la palette n’est pas encore décente. Ça tombe bien, Ike possède une bonne éthique de travail qui doit lui permettre de progresser. Et comme en plus il veut progresser et se battre, on peut légitiment s’attendre à le voir grandir sur les parquets. Autres points positifs : il ne se prend pas pour un autre et connait ses limites. Un avantage qui devrait lui éviter de faire n’importe quoi. Un mec calme, déterminé et avec du caractère, un bon mélange.

Défauts majeurs

# Limité offensivement

Dans les premières choses à bosser, Ike Anigbogu va devoir se pencher sur son jeu offensif. Parce que bon, les claquettes, les lobs et les dunks, c’est sympa, mais ça reste bien insuffisant. Il faut étoffer cet arsenal et ce n’est pas gagné pour l’instant, étant données les mains de bûcheron du lascar. Peu de touché, des difficultés pour attraper la balle en mouvement… autant de bémols qui coûtent cher en attaque et qui font qu’Ike se sent vite peu à l’aise au milieu des autres joueurs, comme lorsqu’il doit finir dans le trafic ou qu’il récupère la gonfle sur une pick and roll court. Encore très brut, il doit apprendre à lire le jeu et à se montrer plus polyvalent pour jouer moins vite et avec plus de réflexion et de patience. Car en ce moment, ce n’est pas la panique mais pas loin quand il hérite de la balle, et il connait plus le mot turnover que assist. Ses mains ne sont pas les seuls membres un peu foireux. Non, on ne parle pas de son pénis mais bien de ses pieds puisque son footwork est quasi inexistant. D’où une vraie faiblesse au poste et des difficultés pour se retourner. Et par conséquent, une question évidente : peut-il être plus qu’un energizer au niveau supérieur ?

# Il faut apprendre la discipline

Ses limitations en attaque définissent donc rapidement son rôle : celui de défenseur. Mais là aussi, il lui reste beaucoup à apprendre. Comme offensivement, son footwork laisse à désirer ce qui le met en difficulté pour défendre les pick and roll, où sa lecture du jeu est loin d’être parfaite et il peut manquer d’effort pour contenir l’adversaire face à lui. Trop raide, trop droit, il peut vite être déséquilibré. Un problème d’appui qu’on retrouve aussi au poste, pour le même résultat : des fautes, beaucoup de fautes, trop de fautes. Ike Anigbogu est physique certes, mais cela ne doit pas le dispenser d’utiliser son cerveau pour ne pas sauter à chaque feinte, ou encore faire attention à son adversaire au moment de protéger le rebond défensif. On attend clairement plus de lucidité de sa part, pour éviter de tenter de contrer des tirs impossibles à atteindre. En gros, il doit mieux lire et comprendre le jeu.

# Un manque d’expérience et une tendance à squatter l’infirmerie

Si sa jeunesse est un atout, son inexpérience va peser négativement dans la balance. A l’inverse d’autres prospects convoités, il n’a pas connu le meilleur niveau universitaire, par exemple en ne portant jamais le maillot américain chez les jeunes. Mais en NCAA aussi, son temps de jeu est limité et il n’a passé que peu de minutes sur les parquets. Pourra-t-il donc être opérationnel pour contribuer rapidement ? Rien n’est moins sûr devant un jeune homme si peu expérimenté. Sans oublier qu’il possède déjà un historique niveau blessure qui risque de mettre à mal sa cote. Avec déjà des soucis au genou et au pied, il connait le chemin de l’infirmerie. Pas une bonne nouvelle si cela se confirme au niveau supérieur, car cela pourrait nuire à son agilité, un élément majeur de ses points forts.

Conclusion

Dans une NBA de plus en plus axée sur la vitesse et l’adresse de loin, les intérieurs ont deux possibilités pour survivre : dégainer du parking ou faire le sale boulot et la protection de cercle en se montrant agile. Ça tombe bien, c’est exactement ce que sait faire Ike Anigbogu. Alors certes, on attendra qu’il progresse, mais à 18 piges, le temps joue en sa faveur. De quoi attirer les franchises en recherche de viande et de sang neuf pour leur raquette.


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