Les Spurs font la transition comme des grands : 2 Hall of Famers en moins, 1 avenir brillant

Le 23 mai 2017 à 07:49 par Bastien Fontanieu

Spurs duncan ginobili

Aujourd’hui officiellement éliminés des Playoffs, les Spurs peuvent tout de même regarder en arrière et avoir un sentiment du devoir accompli : en pleine transition, la franchise texane est allée incroyablement loin.

C’est qu’on prend leur succès pour acquis, sans vraiment réaliser le travail fait en interne. Depuis 20 ans, les Spurs se sont comportés de la bonne façon et ont gagné avec tellement de régularité qu’on les transformait en punchline récurrente. Death, taxes and Spurs comme on aime dire là-bas, une façon d’exprimer en soupirant la domination de Gregg Popovich et R.C. Buford dans le game de l’excellence maintenue en permanence. Seulement, cette saison était placée sous le signe de la transition, entre un monde ancien et un nouveau, entre un cinq majeur ancien et un nouveau, entre un mode de jeu ancien et un nouveau. Se séparer du meilleur joueur de l’histoire de sa franchise ? Une tâche peu aisée, comme on peut le voir dans bien d’autres contrées. Sauf que les Spurs, comme d’habitude, ont anticipé le bordel et su s’adapter aux avancées de la compétition. Eux, mieux que quiconque, ont su préparer le terrain pour effectuer un shift sans qu’on s’en aperçoive. C’est vers quel moment qu’on doit réaliser les départs successifs de Tim Duncan et Manu Ginobili ? On pose la question, car même si l’Argentin n’a rien rendu d’officiel, on est en train de vivre un changement majeur chez les Spurs et ce sans que l’aiguille sur le baromètre de la gagne ne bouge d’un millimètre. Pas-un-seul.

Le mouvement de balle qui devait impérativement trouver le joueur démarqué, toujours présent mais balancé avec de l’isolation sur Kawhi Leonard. Les faiblesses intérieures et le jeu catalogué soft du passé, remplacé par des tours jumelles qui ont permis aux Spurs d’écarter Memphis puis Houston. Le manque de jeunesse et de qualités athlétiques sur les ailes, compensées avec des espoirs qui seront les visages célébrés de demain. Les mois passent, les années aussi, les visages évidemment, mais une constante demeure : San Antonio a trop d’avance dans sa formation ainsi que sa posture globale, et cela se joue à la tête du navire. Comment ne pas soupirer et lâcher un sourire, en voyant des types comme Jonathon Simmons et Dejounte Murray devenir des noms reconnus, alors que le premier payait pour faire un essai chez les Spurs et le second ne peut pas encore commander de bière dans un bar ? Comment ne pas répéter la même réaction, quand dans un an une nouvelle perle sera mise en avant ? Assez étonnamment, et ceci expliquait notamment sa sortie brûlante en début de série face aux Warriors, Gregg Popovich était plus investi que jamais dans la progression de ce groupe. Lui savait l’importance d’installer des bases précieuses pour l’avenir, en donnant à ses nouveaux gars le sentiment de pouvoir battre une armada comme celle de Golden State ou Houston avant elle. Lui voulait que cette transition se réalise sans tremblement de terre, avec le même respect et la discipline qui ont fait le succès des Spurs depuis deux décennies. Le titre n’est pas au bout ? Tant pis, et tant mieux aussi. Car la franchise texane a réussi ce qu’elle avait de plus important à gérer.

Alors qu’on se bouffait les doigts en 2012 du côté de San Antonio, pensant que les départs à venir des Hall of Famers comme Tim, Manu et Tony allaient dérégler la machine texane, les Spurs ont pris tout le monde à contre-pied. Non seulement la transition a été assurée, mais la franchise est en belle position pour continuer à dominer à l’avenir. Trop forts les types.


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