Carmelo Anthony avait apparemment posé un ultimatum aux Knicks : c’était Mike D’Antoni… ou lui
Le 11 mai 2017 à 08:27 par Bastien Fontanieu
Aujourd’hui à la tête de ses Rockets pendant que son ancien ailier est en vacances, Mike D’Antoni est heureux à Houston. Mais c’est il y a seulement 5 ans que Carmelo Anthony et MDA étaient dans le même bateau.
Souvenez-vous de cette époque formidable à New York. Enfin, formidable, chacun ses souvenirs, évidemment. Mais souvenez-vous de la tentative de renaissance dans Gotham, initiée en 2010 par un certain Amar’e Stoudemire. L’intérieur signait aux Knicks, tapait un début de saison de MVP, un élan positif se mettait en place dans les rues de la Big Apple et Raymond Felton avait une dégaine de meneur All-Star. Qui était à la tête du navire ? Mike D’Antoni, évidemment. Toujours moustachu mais loin du désert de Phoenix, l’entraîneur sublimait les Landry Fields et autres randoms du circuit, faisant revivre le Madison Square Garden. En place avec ses joueurs, MDA pensait pouvoir poursuivre son projet mais les Knicks décidaient de briser le groupe afin d’obtenir Carmelo Anthony en février 2011. Au revoir Danilo Gallinari, Wilson Chandler et toute la clique, bonjour Melo et son bandeau. Seul problème, la mayonnaise ne prenait pas avec D’Antoni et l’année suivante le vase débordait à cause d’un épisode dont on se souviendra pendant longtemps : Linsanity. Mis en avant et en confiance par son entraîneur, Jeremy Lin cartonne mais c’est peu au goût de l’ailier pour un paquet de raisons assez évidentes. L’eau commence à trop chauffer, les regards vénères se croisent, ça sent le divorce à plein nez. Fast forward en 2017, un beau portait réalisé par Tim Keown d’ESPN retrace cette fin de parcours à New York pour Mike D’Antoni, l’intéressé ayant en fait décidé de partir… sous une belle petite pression.
A New York en 2012, après avoir appris que Carmelo Anthony avait demandé à la franchise de choisir entre lui et Mike D’Antoni, ce dernier a rendu les choses simples.
“Je suis allé les voir et j’ai dit que je démissionnais,” dit-il.
“Ne dis pas ‘démissionner,'” dit Laurel (D’Antoni, sa femme). “Je déteste ce mot. Tu as renoncé à continuer, tu es allé ailleurs, vous avez mutuellement décidé d’aller ailleurs.”
Mike lève les yeux en l’air et se retourne vers moi.
“J’ai démissionné,” dit-il.
La suite, on la connaît malheureusement trop bien, pour l’ailier comme l’entraîneur. Après Mike Woodson, Derek Fisher, Kurt Rambis et Jeff Hornacek, Melo n’est toujours pas allé plus loin qu’en demi-finale de la Conférence Est et les Knicks sont dans un merde encore plus profonde que les sorties médiatiques de Draymond Green. Pour D’Antoni, le test des Lakers avec un quatuor totalement incompatible (Nash, Dwight, Kobe et Pau) mène à un bon gros désastre, qui plombera la franchise de Los Angeles pendant plusieurs années. Mais après ces quelques années d’échec, MDA décide de s’éloigner de la NBA pour mieux se concentrer sur lui-même. Prendre le temps de réfléchir, d’attendre la meilleure opportunité, et voir si une franchise pourra totalement adopter sa philosophie de jeu. Une patience récompensée, puisque l’été dernier ce sont les Rockets qui ont accepté de relancer D’Antoni en NBA, avec le succès que l’on connaît aujourd’hui. Une sorte de douce revanche qui doit bien faire marrer Mike et criser Melo, mais les deux hommes ont d’autres chats à fouetter et dans des situations très différentes. Ce soir, le coach de Houston devra tenter de survivre en demi-finale des Playoffs, un stade que l’ailier des Knicks rêverait d’atteindre à l’heure actuelle. Comme quoi, karma karma…
On a longtemps débattu sur cette équipe du début de la saison 2010-11 chez les Knicks. Fields, Amar’e, Toney Douglas, Danilo et Wilson Chandler, qui sait ce que Mike D’Antoni aurait pu construire à New York si on lui avait laissé un peu plus de temps et de marge de manoeuvre…
Source : ESPN