Bradley Beal abuse : un match manqué ok, mais aussi peu d’intensité et d’envie ça non…
Le 03 mai 2017 à 08:30 par Bastien Fontanieu
Dans la cuisante défaite des Wizards hier soir à Boston, personne n’a semblé aussi désintéressé que Bradley Beal sur le parquet. Une performance fantomatique, doublée d’une attitude clairement critiquable.
Mais que se passait-il dans la tête du joueur, pour offrir autant de frustration aux fans de sa franchise l’espace d’un soir ? Depuis des années qu’on le voit jouer, on sait que BB est un joueur d’apparence nonchalante : c’est à la fois sa force et sa faiblesse. Sa force, dans le sens où son jeu et ses déplacements sont du coup à la fois beaux et fluides, on a l’impression qu’il plane sur le parquet. Sa faiblesse, dans le sens où certains soirs – comme hier – nous donnent une version qui semble démotivée entre les quatre lignes du terrain. Malheureusement pour les Wizards, c’est la faiblesse qui s’est pointée au TD Garden ce mardi, pénalisant le reste de l’équipe alors que l’effort global était bien là. Et c’est justement ça qui agace, dans ce non-match de Bradley Beal. Tous ses coéquipiers avaient retroussé leurs manches et activé leur mode guerrier. Touché à la cheville, Markieff Morris serrait les dents et offrait une vraie belle partition pour son groupe. Percuté au niveau du nez, Otto Porter pissait le sang mais retournait voir ses copains pour assurer la fin de match. Jason Smith et Kelly Oubre apportaient leurs points, Marcin Gortat remplissait son rôle… même Scott Brooks résistait à la tentation de remettre ses remplaçants dans le dernier quart.
Pire que tout, Beal arrivait à saloper un match divin signé par John Wall, le All-Star devenant le premier joueur depuis Jerry West en 1969 à claquer minimum 40 points et 10 passes sur les Celtics en Playoffs. On ne vous parle donc pas d’un petit 20-8 de pacotilles avec quelques lancers, là on avait droit à un Jean Mur de gala, portant sa franchise dans les gros moments et installant la table pour que son coéquipier prenne le relais. Pauvre JW d’ailleurs, qui était totalement carbo en fin de rencontre et forçait des tirs par manque de solutions, par manque de soutien du produit formé à Florida. Comment pouvait-il compter sur Bradley Beal, lui qui passait son temps soit à se plaindre de l’arbitrage soit à finir au sol ? Symbole de ce je-m’en-fouttisme total, l’arrière refusait des écrans de certains de ses coéquipiers pour finalement traîner des pieds en tournant le dos à l’action. Hier soir, les Wizards s’étaient tous motivés, avaient montré un côté guerrier intéressant, défendaient même en toute fin de match et demandaient simplement un coup de pouce de leur arrière scoreur. Le tir de la gagne ? Loupé. La prolongation ? Un fantôme. Et résultat final, Washington a dû s’incliner alors que le scénario avait une très bonne gueule de victoire.
Ce ne sont pas les 11 tirs loupés sur 15 tentés qui ont fâché les Wizards, ni les 6 ballons perdus ou le plus gros shoot du match raté par Beal. Ce qui fût vraiment frustrant, c’est de voir un gars bourré de talent se foutre de la rencontre, en pensant que ça irait sans lui. Non, Washington ne pourra pas aller bien loin sans un gros Bradley Beal, et c’est au joueur de le réaliser en retrouvant une motivation exemplaire sur toute la durée d’une rencontre : Game 3 absolument immanquable.