Brad Stevens en mode coup de poker : le coach de Boston a osé, les résultats ont suivi
Le 22 avr. 2017 à 08:49 par Bastien Fontanieu
Dans un match décisif et qui demandait aux deux entraîneurs de montrer leur sérénité, c’est Brad Stevens qui est reparti avec la couronne, en montrant un culot et un sens de l’initiative qui a changé la donne pour Boston.
Sacré Brad. Au moment où on l’attend le plus, il répond présent. Et pas de n’importe quelle façon, sa façon. Une qui peut rendre bien des fans impatients, car il s’agit d’une méthode précise et qui demande du temps, mais peut aussi retourner une équipe lorsqu’elle se sent mal. Après deux matchs joués, perdus et au cours desquels on commençait gentiment à froncer des sourcils concernant le stratège des Celtics, le déplacement dans l’Illinois était un sacré challenge pour tout coach qui se respecte. Être mené 2-0, avoir un groupe dans le dur à cause d’éléments extérieurs et trouver un moyen qui puisse débloquer celui-ci, ce n’est pas donné à tout le monde. Sauf que face à ce défi, Stevens a retroussé ses manches et réalisé des petits ajustements, qui ont remis chaque joueur à sa place. La surprise du chef ? Elle arrivait une demi-heure avant le match, en annonçant que… Gerald Green intégrait le cinq majeur. Oui, ce bon Gerald, qui n’avait pas été titu à Boston depuis l’époque de Delonte West et Ryan Gomes. En agissant ainsi, non seulement le coach des Celtics innovait pour donner un peu plus d’élan offensif à son équipe, mais il remettait aussi chacun à sa place, telle une leçon collective d’humilité.
Pas de hero ball, pas de conneries individuelles, on n’a pas terminé 1er de la Conférence Est en laissant Isaiah Thomas tout faire tout seul. Dès le premier quart, l’impact de Green se sentait même s’il ne s’agissait que de maigres actions, car le terrain était soudainement bien plus espacé et donc relou à défendre côté Bulls : 7 flèches plantées à distance dans les 12 premières minutes, de quoi donner le ton sur le reste de la rencontre. Même si les hôtes sont ensuite revenus au score en égalisant presque avant la pause, c’est bien le seul moment où on a cru à un match serré. En sortie de vestiaire, nouveau run dynamité par un Al Horford retrouvé, un Avery Bradley qui campe moins à distance, et des remplaçants qui se donnent à fond en défense. Perdre encore une fois largement la bataille au rebond ? Faisons avec, et trouvons un moyen de contourner ce problème. Avec une défense plus rugueuse (11 interceptions), une attaque moins prévisible (5 joueurs à plus de 10 points) et un effort de 48 minutes, c’est du Celtics basketball qui était offert au public du United Center hier soir, un qui transpirait la touche Stevens et démarrait pourtant sur un choix des plus culottés. En cas de défaite, qu’aurions-nous jeté à la gueule de l’entraîneur, qui osait intégrer Gerald Green dans son cinq ? Certains trembleraient devant cette perspective, Brad a préféré l’affronter avec ses hommes. Pour leur rappeler qu’une fois solidaires et motivés, ils sont bien capables de soulever des montagnes.
L’absence de Rajon Rondo a été également un élément déterminant dans la bonne marche des Celtics, mais ne retirons pas de crédit à Brad Stevens. Si son groupe s’est relevé, a bien attaqué son match et l’a terminé comme un leader de conférence, c’est en grande partie grâce à lui : on attend encore mieux, ce dimanche, pour le Game 4.