Les Bucks ont salement fessé les Raptors : la redistribution des cartes est en cours à l’Est
Le 21 avr. 2017 à 11:18 par Alexandre Martin
Si les Bucks n’ont pas exactement renversé la Conférence Est la nuit dernière (les Bulls sont en train de s’en occuper de manière encore plus violente et aux dépens des Celtics), ils sont au moins en train de s’occuper de la redistribution des cartes. Car oui ce n’était qu’un match la nuit dernière (victoire des Bucks 104 à 77) mais ce game 3 pourrait s’avérer lourd de sens et de conséquences pour la suite de cette série entre Milwaukee et Toronto. Il pourrait représenter les prémices de ce que les Daims de Jason Kidd sont en train de devenir : un gros client de l’Est.
Bien évidemment, cette série n’est pas finie. Bien évidemment, les Raptors ont – sur le papier – un effectif plus profond et plus expérimenté sur lequel ils vont pouvoir s’appuyer pour tenter déjà de prendre le match 4 à l’extérieur puis d’avancer. Bien évidemment. Mais pour l’instant, ce qu’on a pu voir sur le début de ce premier tour ce sont deux matchs (le premier et celui d’hier) complètement dominés par les Bucks et, au milieu, un match 2 gagnés par les Raptors mais au finish. Un match 2 que les Bucks auraient pu remporter et qui les mettrait aujourd’hui en position de sweeper les troisième de l’Est. Enfin, ce n’est pas le cas et le score n’en est qu’à 2-1. C’est bien pour cela qu’il ne faut pas enterrer Toronto même si l’envie en est grandissante en voyant jouer les hommes de Dwane Casey depuis le début de la série. Dwane Casey justement, parlons-en… On savait que le coach de la franchise canadienne n’était pas un très grand tacticien. Mais là, le niveau de déception doit être très important chez les fans des Raptors. C’est bien simple, cette équipe joue exactement de la même façon sur ces trois premiers matchs de Playoffs qu’en saison en plein mois de décembre par exemple. L’intensité est la même, la préparation mentale semble défaillante, les rotations sont les mêmes tout le temps et tactiquement, rien de nouveau. On s’appuie à fond sur DeMar DeRozan et Kyle Lowry principalement avec des isolations pures ou avec un écran et on les regarde se débrouiller pour créer ou scorer. Alors, la plupart du temps et tout au long de la régulière, ça tient la route car le talent des deux arrières est très élevé. Mais là pour les Playoffs, on voit que Jason Kidd a bien bossé sur son plan de jeu et impeccablement préparé ses joueurs à l’exécuter. Jason Kidd justement, parlons-en…
Ce type est un des joueurs avec le plus gros QI basket à avoir foulé les parquets dans l’histoire NBA. Et depuis le banc, du haut des 44 ans et de seulement quatre années d’expérience du coaching, on sent qu’il influe énormément sur le jeu des siens, sur le déroulé de chaque match. On sent que ces joueurs adhèrent totalement à ce qu’il propose, qu’il arrive à faire travailler intelligemment ce groupe très jeune pour en tirer le meilleur et entourer solidement ce phénomène qu’est Giannis Antetokounmpo. Et puis alors, quel sens tactique ! Quel culot ! Kidd coache un peu comme il jouait : toujours avec huit deux coup d’avance. Il faut quand même bien réaliser que les Bucks alignent deux rookies dans leur cinq majeur depuis un moment maintenant. Et Thon Maker ou plus encore Malcolm Brogdon ne sont pas là pour faire de la figuration. Maker est là pour écarter un maximum Valanciunas du cercle pendant que Brogdon est là pour imposer son physique en défense à Kyle Lowry tout en délivrant du caviar en attaque. Oui, ce ne sont pas des petites missions et ça fonctionne. Matthew Dellavedova et Greg Monroe ont eux parfaitement accepté de sortir du banc tout en ayant environ le même nombre de minutes que les jeunes titulaires. Du coup, ces deux “vieux” pèsent énormément. Ils apportent leur calme, leur expérience et de belles contributions à une second unit qui a mis 45 des 104 points des Bucks la nuit dernière. Et quand ça ne marche pas, Kidd n’hésite pas à bousculer ses rotations, à faire entrer très vite Delly à la mène ou Michael Beasley dans l’aile pour apporter du scoring. Oui, les Bucks ont également B-Easy à faire sortir du banc désormais puisqu’il est revenu de blessure et a participé (13 points et 3 rebonds) à la victoire d’hier…
Une victoire qui n’a pas tardé à se dessiner tant les Bucks sont entrés solidement dans cette rencontre pendant que les Raptors se sont faits complètement submerger. Il y avait 32 à 12 à la fin du premier quart. Les Bucks ont eu jusqu’à 31 points d’avance dans le deuxième (50 à 19 à 5’13 de la mi-temps) pour finalement rentrer au vestiaire à la pause avec un matelas de 27 unités. Il n’y a jamais eu de match en fait. Kyle Lowry n’a jamais pu s’exprimer. DeMar DeRozan n’a pas rentré un seul tir (0/8) sous la pression constante d’un Tony Snell épatant ou d’un Middleton tellement sérieux ((20 points, 3 rebonds, 7 offrandes et 2 interceptions). Pour le coup, et c’est certainement le plus dingue au final, ce bon Giannis n’a même pas eu à forcer son talent. Il n’a joué que 33 minutes pour 19 points, 8 rebonds, 4 passes décisives, 2 interceptions et 2 contres ce qui est limite le minimum qu’on attend de lui chaque soir en termes de stats.
Oui, les Bucks ont massacré les Raptors la nuit dernière et encore plus violemment qu’il ne l’avait fait au match 1. La série n’est pas du tout finie mais Dwane Casey et ses gars ont intérêt de se ressaisir tout de suite car ils ne peuvent pas se permettre de perdre le match 4 qui se jouera de nouveau à Milwaukee. Une grosse mission les attend donc car ces Daims sont en fait des prédateurs et le Dino est un plat qu’ils semblent apprécier de plus en plus.