Kevin Love chafouin et un peu sado : les Cavaliers ont besoin d’être dos au mur en ce moment
Le 11 avr. 2017 à 23:01 par Maxime Claudel
Au sortir de la défaite face au Miami Heat, Kevin Love n’est pas apparu des plus sereins avant d’aborder la future campagne de Playoffs. Il estime que son équipe a besoin d’être dos au mur pour se remettre la tête à l’endroit. C’est un peu la vérité de cette saison. Et de ces Cavs en général.
Les Cavaliers vont tenter de défendre leur titre dans les semaines à venir mais abordent les Playoffs après avoir chié totalement la fin de saison et l’année 2017 d’une manière plus globale. Avec trois défaites au compteur sur ses dernières sorties, dont une complètement honteuse face aux Hawks d’Atlanta, Cleveland n’avance pas dans la quiétude d’un champion et n’a même plus son destin entre les mains pour terminer en tête de la Conférence Est. C’est donc avec la mine un peu déconfite, le visage abattu et les épaules tombantes que Kevin Love a mis des mots sur les maux actuels de son équipe après la nouvelle déconvenue face au Heat. S’il ne transpire pas la sérénité, il reste lucide sur la capacité des Cavs à renverser la vapeur, comme ils l’ont fait en juin dernier pour remonter le 3-1 lors des finales NBA face aux Warriors, un exploit historique rappelons-le. En tendant la joue une première fois, mais en évitant le revers de la main pour imager un peu.
“L’idée d’être dos au mur avec une mentalité de ‘marche ou crève’, de faire face à une éventuelle élimination, c’est bien pour l’équipe, je pense que c’est ce dont on a besoin maintenant. Il nous reste un match de saison régulière. Nous sommes prêts à en terminer avec ça et les choses sérieuses vont commencer. J’ai confiance en cette équipe mais c’est toujours embêtant de devoir activer le mode Playoffs si brusquement.”
Tout porte à croire que les coéquipiers de LeBron James, mis au repos face au Miami Heat pour cet avant-dernier match de la régulière, n’attendent qu’une chose : le début des Playoffs. Faut-il s’inquiéter pour Cleveland ? Un peu. Mais il faut relativiser ces défaites assez moches. Déjà parce que lorsqu’ils mettent les ingrédients nécessaires, les hommes de Tyronn Lue sont capables de donner des leçons aux enfants, comme ce fut récemment le cas au Garden face à Boston ou aux Hawks pendant trois quarts-temps. Les Cavs s’ennuient et veulent aller au mastic, sentir l’odeur du souffre pour se transcender, portés et animés par le souvenir de leur exploit à Golden State. Les propos de Kevin Love vont dans ce sens et il faut surtout comprendre que les Champions en titre ont besoin d’un électrochoc pour produire du bon basket, quitte à jouer avec le feu et se mettre dans une situation d’inconfort et d’urgence. Compte tenu des forces en présence, on peut y voir là un manque de sérieux et d’implication, individuelle comme collective. Il y peut-être, aussi, matière à aller taper sur les doigts de Tyronn Lue, lequel a peut-être atteint ses limites avec un effectif compliqué à gérer car très rempli et miné par les blessures ces derniers mois.
Maintenant, l’ennui, pour les Cavaliers, c’est que l’adversité en Playoffs ne devrait pas arriver avant les demi-finales de Conférence, possiblement face aux Wizards de Washington. Miami, Chicago ou Indiana ne devrait être qu’une formalité – quoique – et le piège, sinon l’équation, se trouve là pour la bande de Kyrie Irving : la sieste n’a que trop duré et il faudra se réveiller vite, très vite même, pour ne pas vivre un vrai cauchemar et (re)devenir la risée de la Ligue pour la ville de Cleveland. On n’imagine pas une seule seconde le tollé médiatique que pourrait provoquer une élimination prématurée des Cavs. D’autant que tout le monde fantasme sur une belle face aux Warriors. Ce serait, là aussi, historique. Mais en attendant d’ouvrir ses bouquins de NBA, Cleveland doit déjà revoir ses gammes. D’abord contre les Raptors pour mettre fin au calvaire de la saison régulière. Pas un cadeau, mais il suffirait d’un succès écrasant pour lever certains doutes, remettre des sourires sur les visages et valider les déclarations de Kevin Love. Plier mais ne jamais rompre.
Inconstant et inconsistant, Cleveland a, sur le papier, suffisamment de ressources pour oublier une régulière en dents de scie et toucher le Graal en juin prochain. Ceci étant, la PLS attitude de Kevin Love, et probablement celles des fans aussi, est compréhensible au vu des signaux loin d’être positifs dégagés par les performances sur le parquet. C’est le moment de ressortir la bonne vieille maxime : “Ne jamais sous-estimer le coeur d’un champion”…
Source texte : NBA Extra