Oscar Robertson espère que Russell Westbrook ira chercher son record : triple respect !
Le 31 mars 2017 à 23:55 par Benoît Carlier
Recordman du nombre de triple-doubles sur une saison avec 41 performances validées lors de la campagne 1961-62, Oscar Robertson est le premier supporter de Russell Westbrook pour qu’il aille dépoussiérer ce vieux record. Les anciennes gloires ne nous avaient pas habitué à tant de bienveillance récemment.
Enfin un peu de fraîcheur parmi tous ces aînés un peu aigris qui voient d’un mauvais œil tout ce qui s’éloigne un peu du basket qu’ils connaissent. Les trois points à outrance, le small-ball et la disparition des contacts en défense font partie de la NBA moderne et il faut l’accepter. C’est ce que doit tenter d’expliquer l’ancienne gloire de Cincinnati et Milwaukee à ses collègues de l’époque lorsqu’ils se retrouvent autour d’une bière pour se remémorer les bons moments de leur carrière. À 78 ans, Oscar Robertson vit probablement ses derniers jours en tant que recordman du nombre de triple-doubles sur une saison et en tant que seul joueur de l’histoire à terminer une saison régulière avec un triple-double de moyenne. Pourtant encore jugé intouchable il y a quelques mois, Big O a assisté à la naissance d’un monstre à Oklahoma City. Orphelin de son coéquipier et (ancien) ami, Kevin Durant, le meneur du Thunder a tout écrasé sur son passage sans épargner ne serait-ce qu’une fourmi. Le MVP de 1964 n’a pas raté une seule miette de la saison de Russell Westbrook et pousse derrière lui dans la dernière ligne droite de la régulière comme il l’a confié à Andy Katz d’ESPN en marge du Final Four qui se tient à Phoenix ce week-end.
“Je suis derrière lui. J’espère qu’il va le faire [battre le record]. J’ai toujours pensé que c’était un grand joueur. Je parlais à quelques personnes du milieu l’autre soir et j’ai dit, ‘Je ne pense pas qu’un meneur puisse le battre en one-on-one.’ Il a été énorme pour son équipe, pour les fans et aussi pour la télévision.”
Avant d’affronter les Spurs, ce vendredi soir, il manque encore quatre triple-doubles au Marsupilami pour battre son prédécesseur avec encore huit rencontres au programme. C’est largement faisable pour Russell Westbrook qui tourne cette saison à 31,8 points, 10,6 rebonds et 10,4 assists par match et qui a encore repoussé les limites en plantant 57 pions en plus de 13 prises et 11 passes contre le Magic mercredi dernier. En parlant de meneur, Oscar Robertson nous fait évidemment tout de suite penser à un barbu qui évolue du côté de Houston. Repositionné à la mène depuis l’arrivée de Mike D’Antoni sur le banc des Rockets, James Harden se retrouve donc en concurrence directe avec Russell Westbrook, non seulement à son poste mais aussi pour le trophée de MVP. Mais là encore, l’issue ne fait pas de doute pour le champion 1971 avec les Milwaukee Bucks.
“Je pense que c’est Westbrook [qui sera élu MVP]. Je le pense vraiment. Il y a des années, c’était difficile d’être MVP parce qu’il fallait remporter le titre et il y avait Bill Russell avec les Celtics. Ils ont dominé. Une année, Wilt [Chamberlain] tournait à 50 points et 29 rebonds de moyenne et moi j’étais en triple-double mais Bill [Russell] a quand même gagné parce que son équipe est allée jusqu’au bout et pas nous. Maintenant ça a quand même changé. Beaucoup de gens savent ce que veut dire un MVP. Ils comprennent mieux le basket qu’à l’époque.”
Même s’il ne faut plus obligatoirement être champion pour être désigné MVP, l’histoire montre qu’il vaut mieux faire partie des trois premiers de sa Conférence. Or, actuellement le Thunder n’est que sixième alors que Houston est sur la boîte en troisième position. C’est d’ailleurs l’argument principal des pro-Harden à qui leurs opposants répondent que les coéquipiers ne sont pas les mêmes à Oklahoma City et dans le Texas. Les journalistes ont encore deux semaines pour se forger une opinion pour ce qui devrait être l’un des scrutins les plus serrés de l’histoire.
Ne vous étonnez pas si vous apercevez Oscar Robertson se lever pour encourager Russell Westbrook au premier rang de la Chesapeake Arena. Big O a adoubé le prince du Thunder, même si ça doit lui coûter son trône et son surnom.
Source texte : ESPN