Cameron Payne : « Je veux être le joueur du futur des Bulls ! » Euh… Comment te dire ?

Le 10 mars 2017 à 22:37 par Anthony Gony

Cameron Payne

Dans une interview réalisé auprès de The Vertical, Cameron Payne a confié toute la motivation qui l’anime suite à son trade aux Chicago Bulls. Mieux, il veut représenter le futur de la franchise ! Vous avez dit ambitieux ?

Cameron Payne, natif de Memphis, Tennessee, n’était pas destiné à jouer les premiers rôles dans la Grande Ligue. Après avoir été au collège de Lausanne à Memphis, il est recruté par la petite université de Murray State. Il y réalise deux belles années, dont une saison sophomore à 20 points, 6 assists, 4 rebonds et 2 steals de moyenne. Ses performances le font passer du statut de joueur peu convoité d’une université peu connue, à celui de potentiel pick de loterie à la draft NBA. Il est finalement choisi en 14ème positon par le Thunder d’Oklahoma City lors de la draft 2015. Dès lors, son sort était scellé, comme il l’explique : « Quand j’étais à OKC, je savais que je jouerais derrière Russell (Westbrook) aussi longtemps que nous serions là-bas ». Lucide, l’ami Cameron. Il est clair qu’il ne pouvait pas rivaliser avec Westbrook, si ce n’est peut-être en danse, et qu’il était condamné à rester dans l’ombre du numéro 0. Le voilà donc parti aux Bulls pour s’envoler de ses propres ailes, après avoir beaucoup appris de son coéquipier et mentor : « J’étais avec un gars qui est dans son prime, qui joue incroyablement. Je voulais juste apprendre de lui. Je prends tout ce qu’il m’a enseigné, tout ce que j’ai appris, et je vais en faire usage maintenant ». Jusque là, tout va bien, Cameron Payne va s’attacher à mettre en application tout ce qu’il a appris de Russell Westbrook pour faire décoller sa carrière. Mais l’énergumène ne s’arrête pas en si bon chemin et ajoute :

« Cela va prendre du temps, mais je veux être le joueur du futur des Bulls. »

Certes, le meneur de 23 ans a un certain talent, mais tout de même, la formule semble quelque peu ambitieuse pour un joueur qui n’a disputé que 83 matchs de NBA, dont un seul comme titulaire, et tourne à 5 points de moyenne à 38% au tir en 13,4 minutes de jeu. A son crédit, sa nouvelle franchise semble vraiment compter sur lui. Les dirigeants des Bulls ont annoncé qu’ils visaient déjà Payne lors de la draft de 2015, mais il s’agit d’une annonce politiquement correcte qui a peu de valeur. Par contre, ce qui est bel et bien tangible, c’est ce que Chicago a consenti à lâcher pour obtenir Cameron Payne. En effet, le meneur est arrivé en compagnie du français Joffrey Lauvergne et d’Anthony Morrow en échange de Taj Gibson, ailier fort confirmé dans la Ligue, et Doug McDermott, ailier shooter aux stats et au temps de jeu consistants. Et Cameron Payne ne s’y trompe pas : « Je suis heureux que Chicago ait ressenti le besoin de me faire venir. Ce qu’ils ont donné pour m’avoir, cela représente beaucoup. ». Alors, arnaque ou belle marque de confiance, chacun se fera son avis. En tout état de cause, la balle est aujourd’hui dans le camp de Payne.

Car une chose est sûre : rares sont les franchises où la place de titulaire au poste de meneur est si accessible. En effet, côté point guard, c’est un sacré chantier dans l’Illinois. Pour commencer, Rajon Rondo, signé en début de saison pour épauler D-Wade et Jimmy Butler, avec lesquels il aurait dû se régaler, semble totalement cramé. A 31 ans, le champion NBA 2008 n’est plus que l’ombre de lui-même. Ancien passeur de génie, playmaker hors-pair, esthète de notre sport chéri et spécialiste du triple-double, il n’a plus vraiment la tête au basket. Rondo est aujourd’hui relégué sur le banc, en back-up de… Jerian Grant. Car oui, pour qui ne suit pas régulièrement les Bulls, la nouvelle a de quoi surprendre, mais c’est bien Jerian Grant qui officie à la mène ces derniers temps. Drafté en 19ème position en 2015, derrière Payne, le meneur donne des minutes très correctes cette saison, mais rien de transcendant. Au surplus, il a deux ans de plus que son nouveau partenaire, Cameron Payne, qui a sans aucun doute un potentiel supérieur. Reste le fameux Michael Carter-Williams : parti sur les chapeaux de roue lors de sa première saison avec les 76ers, le rookie de l’année 2014 voit ses statistiques baisser de saison en saison. Pire, en mars 2016, il se blesse gravement à la hanche. Aujourd’hui, Fred Hoiberg ne lui accorde quasiment plus aucun temps de jeu. Ainsi, MCW, déjà derrière Payne dans la hiérarchie, devrait quitter Windy City dans les prochains mois: un concurrent de moins pour Cameron Payne…

Rondo est carbonisé, MCW est sur le départ et Jerian Grant reste limité. Cameron Payne a donc une réelle opportunité de faire son trou en NBA, à lui de la saisir. De là à symboliser le futur des Bulls, il y a un grand pas que l’on ne saurait franchir, ou alors on a de bonnes raisons de s’inquiéter pour l’avenir de la franchise. Mais, vas-y Cameron, fais nous mentir !

Source : REALGM.COM


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