La NBA s’exporte bien au Mexique : une franchise, une académie, Adam Silver dévoile ses plans
Le 18 janv. 2017 à 17:46 par Benoît Carlier
Présent à Londres pour répondre à nos questions ce jeudi, Adam Silver ne s’est pas attardé en Europe. Samedi, le big boss de la NBA était en déplacement à Mexico pour évoquer le renforcement des liens entre l’Association et le pays de Gustavo Ayon.
Mark Cuban était le premier à lancer le débat cette semaine en expliquant qu’il soutenait la création d’une franchise dans la capitale mexicaine. Le businessman des Mavericks expliquait que la Ligue aurait sûrement tout à y gagner et que la distance géographique avec les autres franchises ne représentait pas un réel problème. Des mots qui ne sont pas tombés dans l’oreille d’un sourd puisque le même son de cloche a été entendu du côté d’Adam Silver lors de son habituelle conférence de presse avec les médias internationaux.
“Concernant l’implantation d’une franchise à Mexico, c’est quelque chose que nous allons étudier sérieusement. C’est un marché compétitif qui représente bien plus de 20 millions de personnes. Même si nous n’avons pas de projet d’expansion immédiat, nous essayons de voir si cela peut être bénéfique pour la Ligue dans son ensemble. En plus de nous permettre d’accéder à la gigantesque population du Mexique, venir à Mexico pourrait nous servir de passerelle avec le reste de l’Amérique Latine qui représente un fort potentiel pour la Ligue. Il existe une magnifique enceinte ici et la vente des billets montre qu’il y a de l’intérêt. C’est donc quelque chose que nous allons continuer d’étudier. […] Je pense que la prochaine étape avant de parler d’amener une franchise à Mexico est d’organiser plus de rencontres ici. Bien sûr, il y a eu ces deux matchs de saison régulière mais nous sommes en train de réfléchir à délocaliser plus de rencontres ici à partir de l’an prochain et d’organiser une sorte de tournoi avec plusieurs équipes qui pourraient s’affronter dans un format qui reste à définir.”
Ce samedi, ils étaient 20532 dans les gradins pour assister à la défaillance des Spurs contre Phoenix. Un record pour un match de NBA au Mexique, preuve que l’engouement est bel et bien présent pour la grosse balle orange au sud de la frontière américaine. Nous en sommes encore au stade de projet mais le chauve à lunettes a déjà montré qu’il n’avait pas peur de faire bouger les choses pour que la NBA continue à se développer et reste en adéquation avec son époque. De plus, Silver a souligné la présence d’une salle aux standards de la Ligue à Monterrey qui pourrait par exemple servir à accueillir une équipe de D-League affiliée à la franchise de Mexico. Rien n’est laissé de côté et le Mexique propose donc des arguments solides pour recevoir la seconde franchise internationale de NBA avec les Raptors. Mais le Canada a une longueur d’avance et possède le premier contingent de joueurs étrangers dans la Grande Ligue avec Andrew Wiggins en chef de file. C’est sur ce point là que le Mexique va devoir travailler pour continuer de développer l’image du basket dans le pays et favoriser sa démocratisation. Mais la NBA se dit prête à aider pour que de nouveaux joueurs mexicains débarquent sur les parquets de la plus grande ligue du monde.
“Un autre facteur pour développer le basket au Mexique concerne les joueurs de calibre NBA qui proviennent de ce marché. De la même manière que nous regardons d’autres marchés à l’international, nous allons voir la possibilité d’ouvrir une académie au Mexique car il y a beaucoup de talent parmi les jeunes ici. Il y a d’excellents joueurs âgés de 12 à 15 ans mais lorsqu’ils grandissent, ils n’arrivent jamais au niveau NBA s’ils n’ont pas joué contre d’autres joueurs de leur niveau. Nous avons réalisé que dans certains cas nous pouvons faire plus en nous implantant sur de nouveaux marchés comme le Mexique pour aider leurs meilleurs joueurs à jouer les uns contre les autres et aussi à voyager pendant l’été pour avoir l’opportunité de jouer contre d’autres joueurs du monde entier.”
Ces belles paroles doivent tout de même être prises avec des pincettes. La NBA était d’abord au Mexique en opération séduction pour développer son image et capter de nouveaux marchés et il faudra sûrement des années, voire des décennies, pour qu’elle ouvre une nouvelle franchise à l’étranger. Mais après 25 ans de délocalisation de matchs de saison régulière au Mexique, tout le monde semble prêt à travailler main dans la main pour franchir une nouvelle étape vers cette direction et on gardera donc un œil attentif sur le pays d’adoption d’Andre-Pierre Gignac pour voir si la balle orange commence à faire de l’ombre au ballon blanc.
Source texte : ESPN