Air Jordan 11 by Daï Daï Tran : coup d’œil par Shoes Up sur l’œuvre de l’artiste

Le 10 janv. 2017 à 17:47 par David Carroz

Daï Daï Tran Shoes Up Air Jordan 11
Source image : Shoes Up

Vous pensez que les paires de pompes représentent un business lucratif où l’argent coule à flot ? On vous conseille donc de jeter un œil au travail de Daï Daï Tran qui propose des grolles faites en billets, lui qui manie ce support pour ces œuvres. L’occasion pour lui de faire passer un message sur la dérive que prend le shoe game dans un taf mis en avant par Shoes Up, magazine référence sur les sneakers.

Quelle est la vraie valeur d’une paire de Air Jordan 11, comme celle représentée par l’artiste ? Celle que le revendeur ou Jordan Brand lui donne ? Le prix que vous êtes prêt à dépenser ? Ou le coût de fabrication quelque part en Asie, loin de nos yeux ? C’est une des questions que Daï Daï veut soulever à travers cette œuvre, qui en plus d’être composée de billets verts de la monnaie de l’Oncle Sam, comporte également des pièces en circulation au Vietnam, où des petits doigts se pourrissent la santé pour un salaire dérisoire, alors que de l’autre côté du globe, on se les arrache.

Non à l’intérieur j’ai utilisé de la monnaie du Vietnam. Je voulais mettre en avant aussi les personnes qui les fabriquent. Je voulais un effet “kiss cool”, un double effet où tu passes de l’extérieur à l’intérieur de la basket avec une autre réflexion. J’ai voulu les faire comme si elles avaient déjà été portées donc usées. Sur la semelle on voit une couche qui apparaît.

Mais ce n’est pas la seule dérive liée aux pompes qu’il veut pointer du doigt. En utilisant de l’argent comme matériau pour composer sa Air Jordan 11 – modèle qui lui tient à cœur puisqu’il le trouve toujours aussi moderne bien qu’il soit sorti en 1995 – Daï Daï Tran illustre l’évolution de l’achat des grolles.

Je pense que c’est l’évolution du « Shoe Game » qui m’a donné envie de mettre en avant ce rapport économique avec un objet du quotidien. On a vu l’évolution, au départ quand on voulait vraiment une paire de Jordan par exemple il fallait voyager aux États-Unis, c’était compliqué il y a 20 ans sans Internet. […] J’essaie de marquer une époque et je trouve que ça a encore évolué. On est passé du voyage pour acheter sa paire au camp out et maintenant les applications ou les listes. Je marque une période de folie. J’ai repensé à ce mec de 16 ans de Houston qui a tué quelqu’un pour sa paire de Air Jordan 11. Il s’agit bien de relater cette folie quasi meurtrière où les gens se battent, se marchent dessus à la sortie d’une de ces paires. On a passé un stade. Et la plupart des gens qui portent des baskets ne s’en rendent pas compte. Ça méritait de mettre une loupe dessus au moins pour signaler cette dérive. Mais je ne pointe pas forcément du doigt celui qui les vend, mais plutôt celui qui les achète.

Pour sa folie à lui, on dira que passer autant de temps – 150 heures environ selon l’artiste – pour réaliser des chaussures avec des billets peut relever de la psychiatrie. Ou du génie, selon le point de vue. Mais quoiqu’il en soit, d’une grande minutie et d’un travail acharné et réfléchi. Si vous voulez en savoir plus, vous pouvez suivre Daï Daï sur instagram ou même jeter un œil à son site web. Ou alors foncer chez votre buraliste pour retrouver l’interview complète dans l’excellent numéro 52 de Shoes Up, présent dans les kiosques. Et carrément vous abonner si vous êtes branchés pompes et que vous voulez recevoir les actus de la planète sneakers.

Daï Daï Tran Shoes Up Air Jordan 11

Source : Shoes Up


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