Dans l’ombre du « Greek Freak », Jabari Parker a franchi un cap : retour sur un mois de décembre bien sale

Le 06 janv. 2017 à 21:14 par Nicolas Meichel

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Fin novembre, TrashTalk avait réalisé un focus sur le potentiel et les attentes concernant les deux jeunes stars de Milwaukee, Giannis Antetokounmpo et Jabari Parker. Depuis, le premier n’arrête pas d’enflammer les compteurs, lui qui a encore réalisé un gros chantier avant-hier en crucifiant les Knicks au Madison Square Garden. Quant au second, il évolue un peu dans l’ombre du phénomène grec, mais ce n’est pas pour autant qu’il ne progresse pas. Au contraire, Parker reste sur un excellent mois de décembre, où il a tout simplement joué le meilleur basket de sa carrière.

16 matchs joués, 12 performances à au moins 20 unités au scoring, dont deux à 30 ou plus. Au niveau des moyennes, cela donne du 22,4 points par rencontre, le tout avec des pourcentages très propres (54,7 % au shoot, 40,4 % du parking). Bref, les chiffres de Jabari Parker lors du mois dernier envoient du lourd. Considéré comme le prospect le plus « NBA Ready » au moment de la draft 2014, en tout cas offensivement, le produit de Duke est en train de prouver que les espérances placées en lui depuis le lycée sont justifiées. Plutôt discret lors de ses deux premières saisons chez les pros, où il a notamment dû faire face à une vilaine blessure, Parker a pris un gros virage ces dernières semaines en profitant parfaitement de l’augmentation de ses responsabilités offensives, qui s’explique en partie par l’absence longue durée de Khris Middleton.

Avec 2m03 et 113 kilos, Jabari possède la taille d’un ailier shooteur traditionnel mais est bâti comme un ailier fort, poste qu’il occupe aux Bucks aux côtés du pivot titulaire John Henson, tandis que le géant Giannis Antetokounmpo reste à l’extérieur. Cela peut paraître un peu surprenant au premier abord étant donné la différence de huit centimètres entre les deux jeunes joueurs, mais Parker ne possède pas les mêmes qualités de point forward que le « Greek Freak », qui est clairement l’homme à tout faire de son équipe. Par contre, le natif de Chicago pose un vrai souci de match-up pour les équipes adverses. Trop rapide pour les intérieurs traditionnels, trop puissant pour les défenseurs extérieurs, il possède un peu un profil à la LeBron James, sans le côté playmaking. Parfois critiqué pour son manque de qualités athlétiques, le numéro 12 des Bucks ferme pas mal de bouches cette saison, lui qui semble définitivement remis de sa rupture du ligament du genou il y a deux ans.

Très agressif vers le panier et solide pour conclure dans la raquette, Jabari Parker est l’un des joueurs NBA qui marque le plus de points près de l’arceau. Selon les statistiques de NBA.com, il est cinquième de toute la ligue au nombre de field goals inscrits à moins d’1,5 mètre (avec 5,1 par match), derrière Dwight Howard, DeMarcus Cousins, LeBron James et…Giannis Antetokounmpo. Ce chiffre s’explique aussi par son excellent jeu en transition, lui qui fait très mal en contre-attaque où il n’hésite pas à aller mettre quelques victimes sur un poster (n’est-ce pas Robin Lopez ?). De plus, ses gros progrès au shoot extérieur lui ouvrent également des possibilités, puisqu’il est désormais bien moins prévisible que par le passé. A la fin du mois de novembre, on vous disait d’ailleurs qu’il devait devenir une menace derrière l’arc pour poursuivre son développement, c’est désormais chose faite. A 39 % sur la saison et plus de 40 % depuis décembre, Parker oblige les défenseurs adverses à respecter son tir et donc à sortir sur lui lorsqu’il est ouvert. Alors oui, Jabari n’est pas du genre à prendre feu du parking dans le sens où il attend d’avoir la bonne opportunité pour tirer à trois points (un peu plus de trois tirs derrière l’arc par match cette saison), mais au moins il représente un danger assez crédible pour être pris au sérieux.

D’un point de vue collectif, les Bucks n’ont pas vraiment profité des bonnes performances offensives de Jabari Parker. En effet, le mois dernier, Milwaukee a accumulé huit succès pour huit défaites, soit exactement le même bilan que lors des 16 premiers matchs de la saison. Les jeunes Daims ont notamment laissé filer quelques rencontres où ils auraient pu repartir avec la victoire s’ils n’avaient pas chié dans la colle dans le money-time. Cependant, ils ont également prouvé face à des poids lourds NBA comme Golden State, San Antonio et Cleveland qu’ils pouvaient mettre en difficulté n’importe quelle équipe, surtout à domicile. Actuellement sixièmes de la Conférence Est (18-16), les hommes de Jason Kidd continuent donc d’apprendre, en particulier Jabari Parker et Giannis Antetokounmpo, qui doivent porter l’équipe chaque soir à seulement 21 et 22 ans.

Régulier dans le scoring, plus complet offensivement et surtout agressif, Jabari Parker montre depuis le début de la saison, et spécialement depuis décembre, qu’il est l’un des attaquants les plus racés de la NBA actuellement. Alors oui, son shoot extérieur reste perfectible, tout comme sa capacité à créer pour les autres, mais il n’y a pas beaucoup de jeunes joueurs en NBA aujourd’hui qui possèdent un tel talent offensif. De plus, si on ajoute ses progrès de l’autre côté du terrain, il devient difficile de ne pas mettre Jabari dans la liste des candidats au titre de Most Improved Player, même si on sait déjà qui va repartir avec le trophée…


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