Giannis Antetokounmpo est déjà une légende : tir au buzzer sur les Knicks, le Freak a encore frappé !

Le 05 janv. 2017 à 04:53 par Bastien Fontanieu

On l’écrivait, ici. Pour son seul déplacement de l’année au Madison Square Garden, Giannis Antetokounmpo devait montrer s’il préférait rester sage ou bien rejoindre les plus grands : le Freak a fait son choix, les Knicks ont subi sa loi.

Seulement 22 ans, mais déjà roi. Roi du monde ? Pas encore. Roi de New York ? Le temps d’une nuit, oui. Ce mercredi, alors que ses Bucks ne montraient pas leur plus beau visage on the road, le phénomène savait qu’il allait devoir sortir des séquences magiques afin de remettre les siens dans le droit chemin. Comme une interception dans son camp, suivie par deux dribbles et un dunk quasiment tapé de la ligne des lancers francs. Comme des lancers, grattés avec ses immenses bras, afin d’arrêter l’horloge et réduire le score. Comme cette action, enfin, en toute fin de rencontre, qui créait forcément la controverse dans Gotham. Une première phalange posée sur le cuir de Derrick Rose, alors que Milwaukee avait un point de retard, imposant aux arbitres de devoir regarder le ralenti. Changement de possession, balle Bucks. Devait-il y avoir faute ? Maybe. Mais derrière, le ballon entre ses mains et Jason Kidd dans son oreille, Giannis ne demandait qu’une chose, la marque des plus grands : donnez-moi la gonfle, et barrez-vous. Une prise de responsabilité marquant sa maturité avancée, et son acceptation des responsabilités qui vont avec son nouveau statut. Bien défendu par Lance Thomas et voyant l’horloge défiler de 8 à 7, en passant par 6 et 5, puis 4 et 3, Antetokounmpo devait se décider.

Et vint ce dernier geste, celui d’un Freak qui redessine en ce moment-même nos lois de la physique. Un step back de la taille du Viaduc de Millau, un premier orteil posé dans la raquette et un autre envoyé quasiment à la ligne des trois points. Déjà que le gonze est tendu à défendre, comment le gêner sur un tel geste qui crée une immense séparation ? Gestuelle encore hasardeuse mais concentration cependant maximale, Giannis s’élève devant des fans qui ne demandent qu’à se faire arracher le coeur, alors que leurs soldats possédaient 16 points d’avance dans le troisième quart. Une tragédie grecque faite pour recevoir son finish épique, un fade-away qui dure une éternité… puis claque la ficelle du MSG. Tuuuut, victoire des Bucks, 105 à 104. Incroyable. Entouré par ses coéquipiers, Antetokounmpo pourrait laisser sa joie exploser, comme l’enfant qu’on connaît, mais non. L’adulte qui grandit sous nos yeux préfère regarder chaque spectateur dans les yeux, avec ce sentiment d’avoir écrasé leurs espoirs par sa simple détermination. Aurait-il dû y avoir faute sur Derrick ? Puis 5 secondes sifflées dos au panier ? Et les calls précédents ? Maybe, maybe, maybe. Mais dans ce bordel de money-time que les Knicks n’auraient pas dû laisser filer, l’un des plus jeunes et plus grands compétiteurs présents sur le parquet a saisi sa chance. Ses Bucks ont gagné, son nom est entré encore plus dans la légende, Giannis n’a que 22 ans et émerveille déjà les plus grands quartiers du globe, de Sepolia à la cinquième avenue.

Il aurait dû s’incliner avec les siens, rendre la balle sur sa dernière action ou échouer avec un tir ricochant sur l’arceau. Mais avec une histoire exceptionnelle qui s’écrit aujourd’hui, Giannis Antetokounmpo n’a fait que ce qu’il a été conçu pour faire : halluciner l’audience, et marcher sur ses adversaires.

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