Kevin Love ne regrette pas son contrat de 5 ans chez les Cavaliers : les maths c’est pas son truc
Le 20 nov. 2016 à 11:30 par Benoît Carlier
Les finances des Cavaliers sont dans le rouge foncé depuis cet été mais le constat aurait encore pu être bien pire si Kevin Love avait continué d’enchaîner les contrats d’intérim comme LeBron plutôt que de signer pour un CDD de cinq ans en 2015.
Véritable passion pour certains, source d’incompréhension pour d’autres, les salaires jouent un rôle majeur en NBA qu’on le veuille ou non. Régulièrement, le CBA (Collective Bargaining Agreement) est renégocié entre les différents acteurs de la Ligue pour garantir la conservation des droits de chacun tout en gardant une compétition attractive avec des effectifs globalement équilibrés. Les dollars sont donc une donnée à analyser lorsqu’on évoque l’Association car ils expliquent beaucoup de choses et aident à comprendre l’état de la Ligue à un moment choisi. Nouvel exemple aujourd’hui avec la situation salariale de Kevin Love qui a indirectement déterminé une partie du recrutement des Cavaliers cet été. Flashback en 2014, lorsque la machine à double-double des Wolves débarque dans l’Ohio pour agrandir sa vitrine à trophées en rejoignant LeBron James et Kyrie Irving pour former le nouveau big three le plus badass de la NBA. Un an plus tard, l’homme à la coiffure de caniche re-signe à Cleveland pour cinq ans et un joli pactole de 110 millions de dollars avec la volonté de prendre sa revanche sur les Warriors en Finales. Jusqu’ici rien d’anormal, sauf qu’en s’engageant directement pour si longtemps, Kevin Love est passé à côté d’environ 40 millions de billets verts d’après les estimations de Jason Lloyd du Akron Beacon Journal. En effet, le Californien et son agent étaient bien sûr au courant de la prochaine explosion du salary cap suite à la signature des nouveaux droits TV à partir de cette année lorsqu’ils ont signé mais ils ont préféré accepter l’offre des Cavaliers. Alors que s’ils avaient plutôt opté pour un contrat d’un an avec une année supplémentaire avec option, c’est un contrat de 150 patates qu’ils auraient pu signer cet été. Des chiffres qui peuvent donner le tournis, mais pas à K-Love qui ne regrette pas son choix aujourd’hui.
“J’y ai déjà pensé, bien sûr. Mais je ne regrette absolument rien. Tous les autres joueurs dans la même position que moi ont fait pareil. Il suffit de regarder LaMarcus Aldridge, DeAndre Jordan et Marc Gasol. Des joueurs comme ça qui sont au contrat max ont pris les devants et signé un contrat à long terme. […] Quand c’est son tour de signer, il faut le faire. Peut-être que l’épaule [blessée lors des Playoffs 2015] a quelque chose à voir avec ça mais il faut penser aux risques. Combien de risque voulez-vous prendre ? En sachant que je pouvais rester dans cette équipe pour cinq année, c’était un choix facile.”
Comme on ne doute pas de la sincérité de Kéké, on va plutôt dire qu’il a oublié de mentionner son coéquipier et ami LeBron James qui, lui, ne s’est pas privé de la petite combine du 1+1 pour redevenir agent-libre cet été et signer un contrat de 100 millions de dollars sur trois ans avec la possibilité de lever sa player option dans deux ans pour aller chercher encore plus quand le salary cap aura grimpé davantage. Finalement, le numéro 0 a joué la carte de la sécurité et personne ne le blâmera pour ça, bien au contraire. Surtout pas les Cavaliers qui dépassent déjà très largement le plafond maximum cette saison et qui devront s’acquitter de la luxury tax en fin d’exercice. Si on extrapole un peu, c’est peut-être même cette différence de salaire qui a permis à Cleveland de re-signer “Gérard” juste avant le début de la saison. Et pour ça, on ne remerciera jamais assez Kevin Amour.
Chaque décision a des conséquences et c’est ce qui rend le métier de GM si difficile. En attendant, Kevin Love est encore à Cleveland pour un moment et il a assuré l’avenir de ses quinze générations à venir avec ce beau contrat. Et tant pis s’il a perdu une nouvelle résidence secondaire sur les plages de Cancun dans les négociations.
Source : Akron Beacon Journal