Russell Westbrook, déjà historique : 51 points, 13 rebonds, 10 passes, juste inhumain !
Le 29 oct. 2016 à 05:25 par Bastien Fontanieu
Que ce fût dur. Et un poil forcé, et beaucoup arraché, et pas forcément la victoire (113-110 face aux Suns) la plus méritée. Mais à l’envie ? Impossible d’aller chercher le meneur du Thunder, qui a offert une partition historique pour sa première à domicile.
Est-ce le début, le début officiel de cette fameuse saison dont on parle depuis des mois. Suite au départ de Kevin Durant, on s’offusquait d’une telle décision mais on se frottait également les mains devant le potentiel massacre statistique que le numéro 0 pouvait offrir à OKC. Et après un premier match remporté à Philadelphie sur un quasi-triple-double (32-11-9), on se demandait ce que le monstre allait nous proposer. Finalement ? Russell a décidé de passer la vitesse supérieure, en annonçant à ses fans la couleur : venez nous voir à chaque match, car cela risque de devenir aussi épique qu’intense. Les Suns s’étaient accrochés, mieux, dominaient, pendant une partie de la rencontre puisque les hommes de Billy Donovan n’arrivaient pas à stopper un TJ Warren de feu (30 points) ainsi que les assauts des autres joueurs extérieurs de Phoenix comme Bledsoe, Knight et un Booker hélas maladroit en toute fin de match, notamment suite à la belle défense d’Andre Roberson. Une prolongation pour se défaire de l’armée du désert, après avoir galéré pour quitter Philadelphie avec la gagne ? Certainement pas ce qu’il y a de plus rassurant, pour une troupe du Thunder qui veut impérativement montrer qu’elle peut se débrouiller sans le numéro 35 au sein de son vestiaire.
Mais à ce petit jeu-là, qui peut être meilleur que Westbrook ? Quel athlète, ou plutôt quel homme, peut être capable de mettre toute une région sur ses épaules, et l’emmener le plus loin possible, dans ce cas précis jusqu’à la victoire ? En préchauffage chez les Sixers, Russell a tout simplement envoyé trois statisticiens en arrêt maladie suite à sa performance du vendredi : 51 points, 13 rebonds, 10 passes, 2 interceptions, 5 balles perdues, 17/44 au tir, 15/20 aux lancers ? Premier triple-double avec 50 points depuis un certain Kareem Abdul-Jabbar il y a.. 40 ans ? Alors certes, on ne peut ignorer cet infernal pourcentage au tir, et ces 44 tentatives qui donneraient presque la nausée à Kobe, mais lorsqu’il a fallu aller chercher la gagne et réaliser l’effort de plus, l’animal était encore là pour répondre présent. Comme assez souvent, trop souvent. Le lay-up de la gagne avec quelques secondes à jouer, un public qui explose, le rebond qui suit en défense et les lancers pour tamponner la feuille de match, ce n’était certainement pas la soirée la plus exemplaire de la carrière de Westbrook mais certainement la plus symbolique de sa nouvelle page en carrière. Celle d’un monstre isolé, qui devra tout faire pour l’emporter, quitte à remettre en cause les principes numériques qu’on a connu jusqu’ici. Indescriptible, intenable, et à la fois tellement incompréhensible, Russell a entamé un bombardement qui pourrait s’avérer phénoménal.
Cette performance n’est pas à ranger dans une boîte, isolée dans un carton qu’on laissera de côté pendant des siècles. Car vue la dépendance du Thunder envers son meneur et sa domination dans le jeu actuel, cette ligne statistique historique pourrait et devrait être suivie par d’autres folies du même genre. Get ready, la saison légendaire de Russell est officiellement lancée.