Damian Lillard et ses Blazers reçoivent la French Connection d’Utah : Game time baby
Le 25 oct. 2016 à 22:11 par Tarik
Cette nuit à 4h du matin, Blazers et Jazz s’affronteront au Moda Center de Portland. Ce premier duel dans l’Ouest sauvage risque d’être savoureux. Les deux équipes ne pensent en effet qu’à engranger un max de victoires le plus tôt possible et s’assurer un strapontin en Playoffs dans une Conférence aussi confortable qu’un métro parisien en pleine heure de pointe.
Nous y sommes, enfin ! La saison, la vraie de vraie, est là. Plus de matchs de préparation avec des titulaires qui jouent 15 minutes et des remplaçants qui se goinfrent en tickets shoot comme Jamal Crawford dans une ligue d’été. À partir de maintenant, chaque victoire, chaque défaite, chaque statistique, compte. Et pour ces deux franchises, Utah et Portland, il est vital de ne laisser filer aucune rencontre. Le numéro 0 des Blazers, qui se lit “o” en hommage à Oakland, sa ville d’origine (tendance bizarre évoquée ici) avait fini 8ème au vote du MVP l’année dernière. Damian Lillard, qui a cette saison des prétentions (assumées) pour le trophée de meilleur joueur, a également de grandes ambitions pour son squad. Un tour de Playoffs, ou deux, ou trois, ne pourraient pas lui suffire. Lillard rêve de jouer au basket au moins de juin, selon des propos rapportés par Associated Press :
Je veux aller en Finale de Conférence Ouest, et nous donner une chance de participer aux Finales (NBA).
Avec un inattendu bilan de 44-38 qui permit à la franchise de l’Oregon de se glisser dans le top 4 à l’Ouest lors des derniers PO, l’objectif avoué par son tôlier n’est pas si grotesque. Lillard s’est préparé tout l’été pour récidiver ses performances de l’an dernier et prouver à tous que la bonne saison de ses Blazers n’était pas une coïncidence mais bien l’avènement d’un nouveau prétendant. Exit LaMarcus Aldridge, Nicolas Batum et Wesley Matthews, Dame DOLLA est dorénavant seul au volant avec C.J McCollum côté passager, et Al-Farouq Aminu et Mason Plumlee sur la banquette arrière. L’année dernière, le meneur de 26 ans a fini pour la première fois de sa carrière dans la All-NBA Second Team grâce notamment à ses 25,1 points et 6,8 passes de moyenne. Il était alors le seul joueur, avec Lebron James, Stephen Curry et Russell Westbrook, à finir dans les dix meilleurs marqueurs et passeurs de la Ligue. Des performances de MVP potentiel donc. Pour le statut de contender qu’il quémande pour son équipe, en revanche, cela risque d’être un peu plus coton. Il pourra néanmoins compter sur le même effectif (seul Gerald Henderson est parti et a été remplacé par Evan Turner à l’intersaison) et devrait démarrer le match de ce soir face au Jazz aux cotés de C.J, Moe Harkless, Aminu, et Plumlee.
Côté Jazz, on est aussi assez ambitieux. Une progression est attendue après une saison encourageante (surtout à l’Ouest) conclue à 40-42, mais encore trop juste pour décrocher les PO. L’objectif est donc clair pour les joueurs de Salt Lake City : finir dans les huit meilleurs de leur Conférence. Pour cela, le front office de la franchise n’a pas chômé et a plutôt rassuré les fans qui s’impatientent un peu devant leurs jeunes pousses. Du talent et de l’expérience a été amené, la foule applaudit, jusque dans l’Hexagone. L’arrivée de Boris Diaw à Utah nous a non seulement ravi, nous autres frenchy, mais également beaucoup d’observateurs outre-Atlantique. Car en plus de Babac, le Jazz a enregistré l’arrivée de deux autres vétérans archi utiles en la personne de Joe Johnson et George Hill. Le premier, shooteur soyeux aux contrats obèses (JJ a récolté près de 200 millions durant ses 15 précédentes saisons avant de s’engager avec Utah pour deux ans et 22 millions), dispose toujours d’une clutch attitude qui soulagera énormément ses nouveaux partenaires. Le second, meneur shooteur à la coupe de cheveux peroxydée, apportera ce que l’athlétique – mais très maladroit – Dante Exum apporte difficilement : de la gestion et une adresse extérieure sérieuse. Les trois anciens devraient d’ailleurs débuter ce soir aux côtés de Rudy Gobert et du prometteur Rodney Hood, en raison du forfait de Gordon Hayward et des incertitudes concernant Alec Burks et Derrick Favors… Le jeune swingman Hood décrivait ainsi, aux journalistes de Deseret News, l’arrivé de ces trois joueurs expérimentés :
Nous obtenons quelque chose des trois. Avec Boris (Diaw), sa qualité de passe et sa connaissance du jeu. Il est toujours en train de nous apprendre des petits trucs pour rendre les choses plus simples. Avec George (Hill), vous avez un gars qui pousse le rythme, qui est un leader… Vous entendez toujours sa voix. Avec Joe (Johnson), il est toujours près de mon oreille pour me souffler des petits trucs que je devrais faire pour faciliter le jeu. Tous les trois ont beaucoup aidé. C’est plus qu’une histoire de physique.
Le Jazz a pris du poil en menton cet été et Rodney Hood (qui a signé une très bonne seconde saison avec 14,7 points, 3,4 rebonds, 2,7 passes en 32,2 minutes) a le professeur idéal pour augmenter son pourcentage de tirs qui, à tout juste 42%, est encore indigne de son potentiel. Notre Rudy Gobert national, lui, devrait poursuivre sa lancée et son installation parmi les intérieurs les plus intimidants de la Ligue, en stabilisant sa moyenne de contres de l’année dernière (2,2) et de rebonds (11,0), et si tout va bien, mettre un ou deux petits points de plus par match (9,1 l’an dernier) pour poser un double double de moyenne sur la saison. On a tendance à l’oublier, mais Gobzilla n’a que 24 ans et entame seulement sa quatrième année. Sa progression tient donc plus dans une consolidation de ses acquis déjà très solides que dans la réalisation de nouvelles performances dantesques.
Dès ce soir, nous pourrons voir si les deux franchises démarrent du bon pied. Utah, qui avait fini largement derrière Portland l’an dernier, a pas mal d’absents et se rend de surcroît à l’extérieur. Damian Lillard, en plus d’avoir pas mal sué, a également beaucoup parlé durant l’été. On attend donc de voir si tout ce beau monde sera au rendez-vous pour le coup d’envoi de cette saison 2016-17 qui s’annonce dingue… It’s Game Time Baby !