Georgetown Boys : le grand pari de Roy Hibbert, relancer sa carrière grâce à Patrick Ewing

Le 12 oct. 2016 à 02:36 par Bastien Fontanieu

Roy Hibbert
Source image : YouTube - STACK

Alors qu’il était respecté chez les géants et que le All-Star Game lui ouvrait ses portes, l’ex-pivot des Pacers a connu une chute mémorable dans sa carrière. Mais qui dit chuter peut aussi dire se relever, et Hibbert a bien l’intention d’agir ainsi.

On s’en souvient, comme si c’était hier. Le démantèlement complet de l’équipe à Indiana, avec une fin de saison catastrophique signée par l’intérieur, des statistiques affligeantes et une perte de contrôle totale en Playoffs. En l’espace de quelques semaines, Roy n’était plus le protecteur d’arceau intimidant des Pacers mais plutôt une sorte de poubelle-humaine que tout le monde pointait du doigt avec plaisir. Une dure réalité, qui a aussi rappelé à quel point la NBA était une jungle intraitable, mais qui a surtout plongé Hibbert dans un sacré puits. Car ensuite, le vestiaire de Frank Vogel a bien implosé, le géant a signé chez les Lakers, et l’anonymat est devenu son meilleur ami. Comment un garçon aussi bien mis en avant et capable de repousser toutes les pénétrations adverses pouvait soudainement figurer dans les plus grandes blagues de comptoirs ? Voilà une question à laquelle Roy a dû faire face, mais cette année loin de la lumière lui a aussi permis de se reconcentrer sur le principal. Le boulot, le positif, l’apport défensif, une condition physique au top et un coup de téléphone qui a fait toute la différence. Allô Patrick ? Oui c’est moi, copain de l’Université de Georgetown. Vous n’auriez pas une place à Charlotte ? En discussion avec Steve Clifford, Ewing a convaincu son coach qu’il fallait redonner une chance à Hibbert, ce que l’entraîneur principal a accepté cet été, puis confirmé dans une interview intéressante pour Sirius XM Radio ce weekend.

Cela a joué dans sa décision, le fait qu’il a pris moins d’argent en venant ici, pour remettre sa carrière sur les bons rails. Et je pense que sa relation avec Patrick a aussi beaucoup pesé dans la balance, ils se connaissent depuis que Roy était en première année à Georgetown. En le voyant jouer, je ne vois pas grand chose qui a changé physiquement, mais on sait tous que parfois vous pouvez avoir beaucoup de succès puis beaucoup d’échecs à assumer dans votre carrière, et on peut vite s’y perdre. En tout cas, il n’a aucun problème physique, c’est un super coéquipier, il a beaucoup de caractère, il bosse énormément, et je ne vois aucune raison qui l’empêcherait de retrouver un niveau proche de celui à Indiana.

Avec le départ d’Al Jefferson, et dans un cadre bien structuré comme celui des Hornets, il est clair que l’opportunité est superbe pour Hibbert, lui qui pourra retrouver un rythme de jeu semblable à ses préférences (demi-terrain, le grind de l’Est). Et sans avoir de projecteurs braqués sur lui, le géant sait qu’il pourra contribuer à sa façon, sans avoir à se mettre trop de pression. En sortie de banc, aux côtés de Spencer Hawes et derrière Cody Zeller, foutre des tartes et poser des écrans LCD tout en fermant sa gueule ? Rien de meilleur, surtout pour prolonger sa carrière et éviter un pépin physique trop important. C’est probablement ce coup de pouce de Pat Ewing, ce clin d’oeil entre anciens Hoyas, qui pourra représenter un tournant dans la carrière de Roy. Car ici, il n’est pas question de All-Star Game, de titre, d’argent ou de quoi que ce soit de palpable : on parle de reprendre du plaisir en jouant sur le terrain. Une notion fondamentale qu’Hibbert avait perdu ces derniers mois, et qu’il espère chérir dans peu de temps, avec ses nouveaux coéquipiers. Dans tous les cas, le garçon part avec de bonnes intentions, et c’est déjà balèze après ce qui lui a été jeté à la gueule.

L’intimidateur à près de 12 points, 8 rebonds et 2 contres de moyenne ? Laissons cela de côté. Observons plutôt la résurrection d’un joueur, qui veut simplement sourire en courant, et qui s’est défoncé pour pouvoir y arriver. Un beau pari à suivre, merci Patrick.

Source quote : Sirius XM Radio


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