Preview des Timberwolves 2016 – 2017 : bienvenue dans le labo le plus excitant de la Ligue
Le 06 oct. 2016 à 17:14 par Giovanni Marriette
Une nouvelle ère débute dans le froid de Minneapolis, et la désormais ancienne franchise de Kevin Garnett *essuie une larme* fait assurément partie cette année des spots excitants en NBA. De la jeunesse, du talent, de l’expérience sur le banc, bref tout ce qu’il faut pour entretenir une belle et grosse hype chez les Loups. AHOUUUUUU.
Résumé des transferts de l’été
- Ils sont arrivés : Kris Dunn, Cole Aldrich, Jordan Hill, Brandon Rush, Tom Thibodeau
- Ils ont prolongé : –
- Ils sont partis : Greg Smith, Kevin Garnett, 98% de l’histoire de la franchise, Sam Mitchell
Peu de mouvements mais… quels mouvements ! L’âme de la franchise qui se retire et toute une fanbase qui pleure son idole, mais cette même fanbase… qui se réjouissait déjà depuis quelques mois de l’arrivée sur le banc de Tom Thibodeau. L’ancien coach des Bulls débarque à Minny avec ses méthodes à l’ancienne, son goût prononcé pour la défense et les efforts surhumains après avoir bien observé la Grande Ligue pendant un an, et le fait de le voir prendre sous son aile des pépites comme Zach LaVine, Kris Dunn, Andrew Wiggins et bien sûr Karl-Anthony Towns promet de jolis lendemains aux fans du Target Center. La Draft semble réussie (voir plus bas) et de la viande supplémentaire a fait son apparition, ne reste plus qu’à disposer l’étal bien comme il faut pour donner envie aux gens d’acheter.
Effectif pour la saison 2016-2017
- Meneurs : Ricky Rubio, Kris Dunn, Tyus Jones, John Lucas III
- Arrières : Zach LaVine, Brandon Rush
- Ailiers : Andrew Wiggins, Shabazz Muhammad, Rasual Butler, Tour’e Murry
- Ailiers-forts : Gorgui Dieng, Adreian Payne, Nemanja Bjelica
- Pivots : Karl-Anthony Towns, Jordan Hill, Cole Aldrich, Nikola Pekovic, Ronny Turiaf
Les joueurs en gras sont ceux qui devraient intégrer le cinq majeur au début de chaque rencontre dès le début de la saison.
Un roster jeune, équilibré même si la balance est chargée aux postes 1 et 5, ce qui pourrait d’ailleurs bien changer en cours de saison selon la teneur des évènements. Tom Thibodeau devra 1) former les quelques pépites et autres trésors de son effectif et 2) pianoter intelligemment pour réussir le combo parfait niveau de jeu / égos satisfaits. Ce que l’on sait déjà ? Une belle base est là, le ballon va circuler très vite et Karl-Anthony Towns va nous faire boiter des yeux. Chez les petits, Zach LaVine récupérera pour de bon une place d’arrière qui semble lui convenir beaucoup mieux que celle de back-up de Rubio, un Ricky qui sentira probablement très vite l’ombre de Kris Dunn lui souffler dans la nuque alors que Tyus Jones tentera de gagner quelques minutes en rotation. Chez les grands ? Kevin Garnett out et Nikola Pekovic une fois de plus éloigné des parquets pour de nombreux mois, KAT aura donc la raquette pour lui tout seul et c’est tant mieux, Jordan Hill et Cole Aldrich se chargeant des basses tâches et Adreian Payne et Gorgui Dieng étant là pour leur part pour marquer quelques points sans se soucier de la défense puisqu’ils ne connaissent pas ce mot. On attendra également de voir si Thibs fera confiance à un Nemanja Bjelica que l’on aimerait enfin voir à l’œuvre plus de dix minutes par match et comment il utilisera un Andrew Wiggins qui pourrait être le franchise player de pas mal de franchises mais qui devra se soumettre au rôle de lieutenant de Charles-Antoine Villes.
Question de la saison : peut-on déjà parler de Karl-Anthony Towns comme d’un favori pour le MVP ?
Elu Rookie of the Year à l’unanimité la saison passée, Karl-Anthony Towns n’a pas encore 21 ans mais est déjà considéré à juste titre comme l’un des tous meilleurs joueurs de la Ligue. Ses 18,3 points, 10,5 rebonds et 1,7 block lors de sa saison rookie sont des chiffres jamais vus depuis David Robinson pour un joueur de première année et l’ancien étudiant de Kentucky semble posséder une marge de progression hallucinante. Capable de punir dessous comme de loin, possédant un bagage technique que Dwight Howard ne serait même pas capable d’imaginer, KAT a absolument tout ce qu’il faut pour dominer la NBA de la tête, des épaules et des griffes pendant quinze bonnes années. Suffisant pour se faire une place dès cette saison parmi les candidats au trophée de MVP ? La question mérite d’être posée. Kevin Durant et Stephen Curry risquent de se faire de l’ombre en ce qui concerne un trophée individuel, LeBron James devient peu à peu un vieux loup de mer qui se réserve pour les joutes d’avril, et ce sont du coup des joueurs comme James Harden, Damian Lillard, Paul George ou Russell Westbrook qui pourraient en profiter en ajoutant à un bilan collectif intéressant des bonnes grosses stats de porc. Les deux conditions sine qua non pour devenir MVP lors d’une saison sophomore alors même qu’une dizaine de joueurs au moins semblent mieux placés que le grand chat sur la ligne de départ ? 25 points, 12 rebonds et 2 contres de moyenne, sans oublier une cinquantaine de victoires. La cote de l’exploit ? 2000/1. Mais on le répète, même si cela n’arrivera probablement pas, la question mérite d’être posée et prendra un peu plus d’importance chaque année.
Candidat sérieux au transfert : Ricky Rubio
Ricky Rubio dispose encore de trois ans de contrat avec les Wolves mais pas besoin d’être agrégé en quoi que ce soit pour comprendre que le poste 1 est sacrément blindé à Minneapolis. A bientôt 26 ans, le meneur de la Roja n’a connu en NBA que les Wolves et l’arrivée lors de la dernière Draft de Kris Dunn est un message d’alerte important pour lui. Parmi les meilleurs meneurs de la Ligue lorsque l’on check les colonnes passes ou interceptions, Ricky traîne malgré tout comme un boulet cette réputation de lanceur de patate qui l’empêche de côtoyer les tous meilleurs à son poste, même si évoluer à ses côtés paraît être un véritable délice tant le gamin vous trouvera toujours même si vous êtes planqués entre trois défenseurs. La franchise du Minnesota est clairement à un tournant important et depuis plusieurs mois déjà le meneur titulaire des Loups semble être le boulon parfait à faire sauter pour amorcer ce virage, d’autant plus depuis l’arrivée de Dunn. Reste maintenant aux dirigeants des Wolves à imaginer la contrepartie parfaite mais d’ici là Ricky Rubio aura bel et bien démarré sa saison dans le starting five de Tom Thibodeau, et il ne se gênera pas pour lâcher sa dizaine de caviars tous les soirs.
Candidat sérieux pour la surprise : Zach laVine
Souvent positionné à la mène la saison passée, Zach LaVine a traversé la saison comme un fantôme et cela n’a rien à voir avec sa couleur de peau un peu translucide. 14 points par match, autour de 3 rebonds et 3 passes par match et un rôle d’artificier (4 tirs du parking en moyenne) sans qu’on ne lui demande trop de réfléchir. Parfois critiqué pour son manque de QI Basket, le n°13 de la Draft 2014 paye en fait le prix de ses exploits lors des deux derniers Slam Dunk Contest, la populace s’imaginant être en face d’un vrai joueur NBA lorsqu’il enfile le maillot des Wolves. Sauf que Zach reste un gamin de 21 ans qui n’a finalement encore jamais été véritablement coaché et qu’on a de surcroît pas fait jouer à sa place la saison passée. Sauf qu’avec une saison de plus dans les pattes et un vrai coaching staff à ses côtés + un spot d’arrière qui lui convient évidemment plus, les stats du dunkeur fou pourraient bien exploser cette saison, de même que son importance dans la réussite des Wolves d’ailleurs. Un candidat logique au MIP, que l’on suivra avec attention donc, et pas qu’en février.
Meilleur et pire scénario possible
- La Conférence Ouest est prise dans un tel chambardement que les rankings à Noël sont assez psychédéliques. La mayonnaise n’a pris ni à Oklahoma, ni dans l’Utah, ni à Dallas, la hype à Portland semble être retombée et ce sont du coup les Wolves et les Nuggets qui en profitent pour s’inviter dans les 8 après une trentaine de matchs. Karl-Anthony Towns est comme prévu monstrueux et est d’ailleurs élu à deux reprises joueur du mois à l’Ouest alors qu’Andrew Wiggins est un lieutenant de luxe qui vaut quand même 23 points par match. Le printemps est atteint avec 44 victoires et c’est juste assez pour griller la politesse aux Grizzlies et au Jazz, finir sixièmes et re-goûter aux Playoffs pour la première fois depuis treize longues années. Et peu importe le sweep ramassé face aux Spurs, les Wolves sont bel et bien de retour dans le game.
- L’univers de la Conférence Ouest est impitoyable et malgré une saison de mammouth de leur intérieur sophomore, les Wolves galèrent vraiment pour gagner plus d’un match sur trois. Kris Dunn a du mal à peser et Ricky Rubio joue les pompiers de service avec une lance tournant à 28% au tir. Tout est trop difficile et les 33 victoires acquises au forceps sont évidemment insuffisantes pour espérer quoique ce soit en avril. Le problème à la mène est récurrent et Tom Thibodeau propose Kirk Hinrich à son président. La faute de trop pour Thibs, dégagé sur le champ sans avoir pu mener à bien sa mission et remplacé par Sam Mitchell qui promet de faire mieux en redonnant sa confiance à Adreian Payne et Shabazz Muhammad pour la saison suivante.
Pronostic de la rédaction : 39-43
L’équipe s’accorde à dire que les Wolves gagneront plus de matchs que la saison passée mais qu’il sera compliqué d’aller titiller les franchises playoffables. Chaque chose en son temps. Déjà continuer de former le futur MVP en améliorant le bilan collectif, le reste viendra tranquillement derrière. Un spot autour de la dixième place semble logique pour Thibs et ses gamins, peut-être un tout petit peu mieux. Mais vous pouvez réserver tranquille votre hôtel en mai, Chris Paul et Melo se feront un plaisir de vous filer des bons plans.
Du mieux individuellement, beaucoup d’excitation mais les victoires resteront dures à aller chercher. On aura en tout cas un énorme focus toute la saison sur ces jeunes Wolves, et c’est finalement déjà une petite victoire. En attendant mieux, évidemment.