Preview des Sixers 2016 – 2017 : de la hype, des rookies, du frenchie… et des victoires ?
Le 27 sept. 2016 à 16:04 par Bastien Fontanieu
Les années de galères enchaînées, les mois avec le titre de cancre numéro un assumés, les hauts comme les bras traversés et les fans traumatisés : tout ça, c’est bientôt fini à Philly. Vraiment ? Difficile de l’affirmer, mais les éléments sont en place pour enfin démarrer une remontée vers les équipes respectables, à commencer par un premier test cette année.
Résumé des transferts de l’été
- Ils sont arrivés : Ben Simmons, Dario Saric, Timothe Luwawu, Jerryd Bayless, Gerald Henderson, Sergio Rodriguez, pas mal de hype.
- Ils ont prolongé : Elton Brand
- Ils sont partis : Carl Landry, Isaiah Canaan, Ish Smith, Christian Wood, Kendall Marshall, un peu de honte.
Personne ne fera autant de bruit à Philly que le dernier 1er choix de Draft formé à LSU, la planète basket attendant avec impatience les débuts de Ben Simmons. Pourtant, il y aura de nombreux élément excitants à suive en Pennsylvanie, avec Saric, Luwawu, les débuts d’Embiid et un peu de Chacho à la mène. Notons tout de même que la franchise a voulu entourer tout ce beau monde de vétérans locaux, comme Elton Brand qui soufflera bientôt ses 82 bougies, et le duo Bayless – Henderson qui prendra bientôt son premier tir efficace en carrière. Pour le reste, rien de dingue et c’est déjà un grand changement par rapport aux saisons précédentes.
Effectif pour la saison 2015-2016
- Meneurs : Jerryd Bayless, Sergio Rodriguez, T.J McConnell
- Arrières : Gerald Henderson, Nik Stauskas, Timothé Luwawu
- Ailiers : Robert Covington, Hollis Thompson, Jerami Grant
- Ailiers-forts : Ben Simmons, Dario Saric, Richaun Holmes, Elton Brand
- Pivots : Joel Embiid, Jahlil Okafor, Nerlens Noel
Les joueurs en gras sont ceux qui devraient intégrer le cinq majeur au début de chaque rencontre dès le début de la saison.
C’est encore le doute, concernant les rotations à venir pour Brett Brown, qui va devoir déjà couper son roster à 15 têtes pendant le camp d’entraînement, alors qu’il y a 16 noms ci-dessus. Retirer Elton Brand, alors qu’il apporte de l’expérience et du professionnalisme aux jeunes, ou bien dire au revoir à McConnell, qui représente une option de plus à la mène ? Au-delà de cette interrogation, c’est surtout le frontcourt qui va prendre cher puisque la bataille sera hardcore au niveau des minutes distribuées. Si tout le monde est content à Noël, ce sera un véritable miracle en provenance de Pennsylvanie car les embouteillages sont monstrueux lorsqu’on se rapproche de l’arceau. Minutes limitées pour Embiid, certes, mais comment faire cohabiter Jahlil et Noel ? Et que dire de Dario qui va certainement vouloir chiper du temps de jeu ? Plutôt Jerami Grant ou la gâchette Covington ? Dur dur, mais il y a le choix pour Brown, et c’est là une grande différence avec les années précédentes.
Question de la saison : va-t-on enfin quitter les profondeurs du classement ?
Lorsque ton équipe ne gagne que 47 matchs en 3 ans, tu peux vite te mettre en PLS et prier pour dépasser la barre des 30 victoires. Il est évident que Philly va encore devoir attendre un paquet de temps avant de retrouver du basket fin-avril, mais la question est surtout de savoir si le nouveau management et le talent en place vont pouvoir quitter les profondeurs de la Ligue et se mettre à remporter quelques matchs avec sérieux. Les éléments poussant dans ce sens sont là, par la simple présence de Ben Simmons qui devrait régaler dès ses débuts chez les pros. Mais avec une raquette aussi blindée, les prémices excitantes pourraient vite laisser place à des embrouilles fatigantes, de quoi pénaliser un groupe pourtant déterminé à fuir le monde de la honte. On verra donc ce que cette campagne va proposer, ce que les nouveaux vont pouvoir construire, mais plus qu’une histoire de potentiel il faudra surtout voir si les Sixers vont dépasser la barre des 25 victoires. La dernière fois que c’est arrivé ? Jason Kidd jouait encore au basket et Stephen Curry n’avait jamais participé à un All-Star Game. Ambiance.
Candidat sérieux au transfert : Nerlens Noel
C’était lui ou Jahlil Okafor, mais l’un vient d’arriver et l’autre en a marre d’enchaîner les défaites. Pire, au moment où il y a un peu d’espoir, le cousin de Marge Simpson voit un paquet de joueurs arriver sur son poste. Et Embiid, et Jahlil, et un peu de Dario et de Ben Simmons si tu souhaites te décaler en ailier-fort. Trop c’est trop : dès l’ouverture du camp d’entraînement, Nerlens a exprimé son mécontentement et un transfert aura certainement lieu cette saison. Maintenant, entre le début de campagne et le mois de février, c’est la grande question. Il faudra rester patient jusque là, surtout qu’il est prévu titulaire pour le moment…
Candidat sérieux pour la surprise : Dario Saric
Surprise, surprise, disons que le mec n’a rien de surprenant quand on connaît son parcours sur le continent et ce qu’il nous a fait avec la Croatie depuis des années. Maintenant, comme on le sait pour chaque européen qui débarque en NBA, il y a une petite période d’adaptation qui varie entre chaque dossier. Pour chaque Porzingis, il existe un Bargnani, et il faudra voir vers quelle jauge se situera Dario. Notre pif nous donne confiance, surtout que son entraîneur a le même nez que nous, le côté surprise viendra plutôt du fait que l’Oncle Sam pourrait vite tomber amoureux de ce formidable joueur, qui montrera rapidement que sa place n’est certainement pas calée sur un banc.
Meilleur et pire scénario possible
- Finalement, et comme prévu, Ben Simmons est aussi bon que prévu. Mieux, il s’impose comme un joueur du turfu et offre à Philly une incroyable saison à… 30 victoires. Le mieux dans tout ça, ce n’est pas cette série de contre-attaques fabuleuses lancées par l’Australien, mais la rotation intérieure trouvée par un Brett Brown décidément bien dans ses pompes. Bonus oblige, le public de Pennsylvanie tombe amoureux du petit frenchie qui obtient des minutes au fur et à mesure que la saison avance. Non, pas de Playoffs pour les Sixers mais oui, la page tourne enfin et les Wolves obtiennent un peu de compagnie dans la catégorie équipe dont tout le monde veut gentiment tomber amoureux.
- La grosse cata ne se situe pas dans les productions statistiques de chacun, mais dans la capacité du groupe à pouvoir vivre ensemble. La ligne arrière se démerde comme elle peut, mais le secteur intérieur est un bordel sans nom, aux limites du dangereux. Embiid ne joue que 10 matchs avant de se blesser à nouveau après 2 ans d’arrêts, Nerlens se plaint constamment de son temps de jeu et Okafor pète encore une fois un plomb dans les rues de Boston. L’ambiance est tellement craignos que même Saric n’arrive pas à prendre plaisir sur le parquet, ce qui nous donne une saison pourtant bourrée de promesses terminée à… 22 victoires.
Pronostic de la rédaction : 22 victoires – 60 défaites
Du talent, de l’ambition, un rookie qui va forcément s’éclater avec la possibilité d’en voir deux ou trois autres faire pareil, l’équipe s’accorde à dire qu’il y aura du mieux cette année en Pennsylvanie mais il n’y aura probablement pas assez de matos pour aller chercher la trentaine. Un peu de folie visuelle, mais malheureusement trop court pour du concret au classement.
Nos yeux seront forcément un peu plus penchés sur le Wells Fargo Center cette saison, afin de suivre les débuts de quelques pépites bien médiatisées. Entre Ben Simmons et Joel Embiid, la curiosité sera bien là, et la cerise sur le gâteau sera tricolore puisqu’on observera Luwawu avec attention. Cependant, cet effectif un peu bancal et surtout trop jeune va avoir du mal à s’imposer face aux darons du circuit : on fait donc plaisir au public, et on augmente un peu le bilan cette année.