Faute de NBA 2K, on tuait le temps sur Atari en 1978 : zoom sur “Basketball”, le daron du ballon orange
Le 10 sept. 2016 à 15:48 par TrashTalk
Il y a près de quarante ans, les heureux possesseurs d’Atari 2600 avaient la chance de s’éclater à Basketball, l’ancêtre de NBA 2K et autre NBA Live. Ancré dans une époque où la technologie limitée forçait les développeurs à assembler trois bouts de pixels pour créer des expériences ludiques, ce jeu vidéo développé et édité par Atari était le meilleur ami des contrôleurs aériens. Et de Carmelo Anthony.
On n’a jamais entendu un joueur de basket dire « c’est Basketball qui m’a donné envie de faire ce sport ». Pourtant, on imagine que cette relique sortie sur Atari 2600 puis sur Atari 8-bit family a dû faire naître des vocations chez certains. Bon, il faut dire qu’en 1978, LeBron James n’était pas né, tout comme aucun MVP de ces huit dernières années. En 1978, Michael Jordan avait 15 ans et devait être privé de console pour s’entraîner sur de vrais parquets. En 1978, papa Bryant venait à peine de faire mumuse avec maman Kobe pour donner naissance au Black Mamba. En gros, Basketball, c’était le passe-temps favori de ceux qui n’avaient rien d’autre à foutre à l’époque post-Trente Glorieuses, où il n’y avait rien de très glorieux à faire chez soi d’ailleurs.
Dans l’ancêtre de NBA 2K17, sans les graphismes réalistes et Paul George sur la jaquette, on était très mais alors très loin d’un mode carrière scénarisé par Spike Lee. De toute évidence, le réalisateur sans qui les Knicks ne seraient pas les Knicks avait sans doute d’autres chats à fouetter. En fait, dans Basketball, il fallait poser ses cojones sur la table : on jouait en un contre un, soit le genre de défi que Dion Waiters aurait kiffé, dans un seul et unique mode de jeu. Le gameplay s’articulait logiquement autour d’un défenseur face à un attaquant, le premier devant récupérer la balle, le deuxième étant dans l’obligation de marquer. Chacun des joueurs pouvait bouger dans huit directions – merci le stick – et, à chaque panier inscrit, les rôles étaient inversés.
Chaque session n’excédait pas les quatre minutes et Basketball était jouable seul face à l’ordinateur (deux modes de difficulté régissant la rapidité de l’adversaire) ou en duo sur le canap’ avec un pote qu’il fallait absolument éclater pour garder son honneur intact. Graphiquement, il ne fallait pas s’attendre à des miracles mais la vue de côté permettait d’apprécier un terrain riquiqui avec deux paniers et autant d’athlètes filiformes modélisés à partir de la silhouette d’Anthony Davis, les sourcils d’Emmanuel Chain en moins, et se différenciant par une couleur. A noter que la version sur Atari 8-bit family a bénéficié d’un petit lifting. Même s’il n’est pas le premier jeu vidéo tiré du basket, Basketball est considéré comme un pionnier du genre, à l’instar de Kick Off pour le football (1989) ou Pong pour le tennis (1972). Il tient ce statut dans sa capacité à capter une partie de l’essence de la discipline, à savoir ces notions de duel entre vis-à-vis ou encore d’horloge à gérer (quatre minutes, pas une de plus).
Plébiscité par la presse à son lancement, Basketball a même fait une apparition dans la comédie culte Y a-t-il un pilote dans l’avion ?, film au sein duquel Kareem Abdul-Jabbar tape aussi l’incruste. Dans une scène, on peut voir les contrôleurs aériens préférer s’affronter dans le jeu vidéo plutôt que de faire leur job. Heureusement que, maintenant, on ne leur installe pas NBA 2K sur leur machine, sans quoi les crashes se multiplieraient à chaque dunk virtuel de DeMarcus Cousins.
Source image : Atarimages
Remerciements : Maxime