“LeBron James, c’est une superstar bien plus humaine que Jordan” : Shane Battier apporte le briquet…
Le 01 sept. 2016 à 04:48 par Bastien Fontanieu
Tiens, cela faisait longtemps. Longtemps qu’on n’avait pas eu de nouvelles de la part de Battier, longtemps aussi qu’on n’avait pas eu droit à une comparaison bien originale entre Jojo et Bronbron. Allez, tout le monde au bac à sable, c’est Shane qui distribue les pelles.
Moi j’ai 6 bagues. Oui mais moi je suis revenu de 1-3 en Finales NBA. Oui mais moi je portais le 23 mieux que toi. Oui mais arrête. Comme souvent, les débats autour de MJ et LBJ tournent au pugilat, avec des détails et des dossiers ressortis de l’ère préhistorique afin de défendre son dieu-vivant. Aujourd’hui, il est difficile de reprocher quoi que ce soit au cyborg de Cleveland après l’avoir vu réaliser l’impensable lors des dernières Finales, mais on aura toujours droit au compte des bagues avec l’intouchable six sur six de Sa Majesté. Statistiques, qualités athlétiques, longévité, calvitie, taille du garage, tout est comparé au millimètre près, mais cette fois c’est sur un aspect totalement différent et éloigné des parquets qu’on a été redirigés. Bonjour, Shane Battier. Ancien coéquipier de James lors des années glorieuses de Miami, l’ailier a pu voir de près ce que ce dernier donnait en coulisses, un bon copain qui serait des plus appréciables une fois le masque tombé. Et après avoir justement parlé en début d’été de vouloir ‘courir après le fantôme de Chicago’, LeBron a pu compter sur le soutien du retraité, qui s’est exprimé sur Sirius XM Radio hier. On enfile le casque, les genouillères, et on y va sur la pointe des pieds…
C’est un sujet dont il n’a jamais parlé dans le vestiaire avec nous (le fantôme de Chicago). Mais en même temps, si vous jouiez avec LeBron, vous saviez qu’il pensait dans ce sens. Il voit les choses de façon globale, il pense à son héritage, donc quand il est retourné à Cleveland je n’étais pas surpris. Il a compris l’importance de remporter un titre chez lui, et il sait que le standard d’excellence vient de Chicago. Et je pense que, très jeune, LeBron s’est fixé de vouloir être le nouveau standard d’excellence. C’est d’ailleurs la meilleure des choses concernant LeBron, selon moi. Lorsqu’il baisse sa garde et qu’il laisse des personnes du monde extérieur pénétrer dans son intimité, les gens voient que c’est une personne sincère. Il peut avoir de la peine, avoir beaucoup de passion, avoir peur, être très enthousiaste. C’est une des superstars les plus humaines qu’on a pu connaître jusqu’ici. Bien plus humaine que Michael Jordan. Et c’est pour ça que je l’apprécie.
Il est vrai que, d’un point de vue identitaire et dans l’image que Jordan a pu déployer pendant des années, le compétiteur capable de tuer pour l’emporter a souvent dominé les pensées collectives. MJ, avant d’être un oiseau rare vendant des kilomètres de rêves à plusieurs générations, c’est un tueur qui s’est aussi mis des coéquipiers à dos. On ne compte plus les anecdotes concernant ses années chez les Bulls (toc toc), où ses pétages de plombs exagérés et ses menaces dans le vestiaire pouvaient faire exploser plus d’un collègue. Mais c’est ça, aussi, qui a fait du numéro 23 celui qu’il est aujourd’hui : un maillot légendaire. Et qui a d’ailleurs – duh – été repris par LeBron. C’est celui d’un champion, d’un tyran qui marchait sur la compétition et allait utiliser tous les moyens possibles et imaginables afin de repartir avec la gagne. Au basket seulement ? Certainement pas. Poker, Scrabble, même Uno et Shifumi s’il le fallait. Tandis qu’avec LeBron, dans sa communication et sa posture, c’est un tout autre type de compétiteur qui a été mis en avant. Celui d’un copain, plutôt qu’un buveur de sang. D’un robot souhaitant y arriver main dans la main avec ses coéquipiers, quitte à s’en prendre plein la gueule lorsqu’il refusait de prendre ses responsabilités. Oui, sous cet aspect-là, on peut être tenté de rejoindre Battier et affirmer que l’approche est différente. Mais s’il faut se mettre à comparer les démarches publiques des deux… on conclura l’analyse vers avril 2025.
Le côté rassembleur et souriant de LeBron ? Un aspect agréable pour certains, énervant pour d’autres. Car même si le King n’a jamais fait l’unanimité, on peut difficilement nier le fait qu’il est aujourd’hui apprécié par une majorité de basketteurs, à genoux devant sa domination. La course vers le fantôme continue…
Source : Sirius XM Radio
Source image : Sports Kings