Jeux Olympiques, preview Team USA – Espagne : la finale avant l’heure, et en prime time s’il vous plaît
Le 19 août 2016 à 12:49 par Giovanni Marriette
Non messieurs dames, le tournoi olympique ne s’est pas arrêté au soir de la raclée subie par les Français. Quatre équipes restent ainsi en lice, les quatre meilleures, les quatre qui auront le mieux rassemblé talent et envie. En avant donc pour les demi-finales avec ce premier choc -et quel choc- entre les deux très probables meilleures équipes du tournoi, du moins sur le papier. Espagne et Team USA, deux équipes avec une histoire déjà bien remplie depuis dix ans, deux équipes dont le vainqueur deviendra le logique favori pour la médaille d’or. Les Espagnols peuvent-ils créer l’exploit ? La réponse est oui, on vous explique pourquoi.
Le sport nous offre parfois des rivalités exacerbées, si belles et intenses qu’on en transpirerait plus que les acteurs principaux. Pour les tennismen ce serait plutôt un Federer-Nadal alors que pour les footeux on pense à un 1 vs 1 entre Messi et Cristiano. Et pur nous basketteurs, ce soir à 20h30, Espagnols et Américains se retrouveront donc pour une énième fois dans une compétition internationale, avec comme objectif cette fois-ci de rejoindre la finale olympique pour y défier le vainqueur de Serbie-Australie. Et si les Brésiliens ne nous respectent pas puisque le match aura lieu à la même heure que la demi-finale de nos handballeurs face à l’Allemagne, on passera malgré tout en mode double-écran, voire triple si un Français s’éclate en BMX sur Canal. Mais revenons à nos moutons et à cette confrontation américano-espagnole, deux nations qui dominent le monde depuis maintenant dix ans, qui se sont affrontées en finale des deux dernières olympiades et qui nous avaient d’ailleurs offert en 2008 à Pékin l’un des plus beaux matchs de l’histoire du basket FIBA. Aujourd’hui ? Si le réservoir américain est et sera sans cesse renouvelé, l’Espagne est clairement à un tournant et la génération des Navarro, Reyes et surtout de l’immense Pau Gasol dispute très probablement ses derniers Jeux.
Et pour partir en beauté -coucou les Bleus- la Roja a les moyens de créer un immense exploit. A condition dans un premier temps de pouvoir compter sur le néo-Spur, annoncé en game-time decision par son staff après avoir contracté une mystérieuse blessure au mollet. Loin de nous l’idée de penser que les Espagnols pourraient être de fieffés feinteurs mais on imagine quand même mal Sergio Scariolo se passer de sa meilleure arme, et accessoirement d’une légende au pays, pour ce qui s’apparente comme l’un des matchs les plus importants de sa carrière et de toute la génération qui l’entoure. On suivra en tout cas avec attention les news qui tomberont dans la journée car la présence de Pau conditionne mine de rien une grande partie du spectacle qui pourrait nous être proposé ce soir malgré le bon nombre de cartouches pourtant à dispo du coach ibère. Ces cartouches ? Elles se nomment Nikola Mirotic, auteur d’un très bon tournoi (13,7 points et 5,5 rebonds) et rebaptisé Ray Allen depuis que Boris Diaw a décidé de ne pas sortir sur ses tirs, elles se nomment Willy Hernangomez, 22 ans seulement et déjà dixième meilleur joueur de ces Jeux lorsque l’on regarde le Player Efficiency Rating (stat prenant en compte le boxscore des joueurs en y ajoutant d’autres données comme par exemple le nombre de possessions). Nikola et Willy donc mais aussi Rudy Fernandez et Sergio Llull, tous deux bien à l’heure au rendez-vous de Rio.
Mais tout ça sera-t-il suffisant pour inquiéter voire taper une Team USA invaincue et sûre de ses forces. Pas sûr. Si l’on a à faire à l’équipe que l’on a vu en poules et qui jouait en sifflant et en se marrant, la gifle pourrait être bien sale face à des joueurs aussi appliqués que les Espagnols. Si par contre les hommes de Coach K haussent leur niveau de jeu comme ils sont le faire par exemple face à l’Argentine en quarts, il faudra alors une très grande Roja pour contrarier leurs plans. Car le délire est bien celui-ci : au top, les Cainris sont imbattables, sauf que ces messieurs ne semblent pas toujours concernés, comme un mal enfoui depuis toujours dans les gênes de Team USA malgré leur ultra-domination. Le deal est donc clair ce soir pour Kevin, Melo, Kyrie, Riri, Fifi et Loulou, il faudra se retrousser les manches et les manchettes. La France est bien placée pour le savoir, de même que les Lituaniens et les Argentins d’ailleurs, cette Roja a mis les gaz il y a quelques jours et il faudra être costaud pour la freiner…
20h30, en threesome avec du hand et une bonne canette, voilà le programme de la soirée. C’est l’heure de lâcher un peu le rétro d’un quart de finale raté pour nos Bleus, ce soir y’a du vrai basket à la télé, même que ce sera peut-être Tex aux commentaires.
Source image : YouTube – RockStar