J.R. Smith a publié une lettre ouverte : désormais marié, Gérard est amoureux de la vie
Le 10 août 2016 à 03:17 par Bastien Fontanieu
Silencieux depuis quelques temps, l’homme de lumières a enfin souhaité s’exprimer via un long récit publié sur le site de la NBPA. Une histoire qui pourrait sentir l’alcool et l’absence de t-shirt, mais qui est en fait une saine déclaration d’amour.
Non, ceci n’est pas un troll. Et vous pouvez forcément l’imaginer, nous n’oserions pas manquer de respect à celui qui illumine nos journées depuis plus d’une décennie maintenant, création divine envoyée sur Terre afin de nous faire passer un cap dans notre évolution humaine. Depuis le titre remporté à Cleveland et une parade devenue légendaire en mode t-shirtless, l’arrière s’était montré assez discret et on préférait garder les détails de ce silence afin de respecter l’intimité de l’homme. Mais voilà pourquoi la sphère publique était mise de côté, Gérard s’est bel et bien marié ce lundi, avec Jewel qui a toujours représenté l’amour de sa vie. Non, il n’était pas question de contrat mais bien d’un événement important, bien plus que celui organisé par le Golden Stripclub d’Atlanta. Du coup, pour fêter ce grand moment et s’ouvrir enfin à ses fans, la légende vivante a envoyé ce long texte qu’on a bien évidemment pris le temps de traduire. Ce serait Kobe, on s’en foutrait. Mais quand il s’agit de Gérard ? Bonjour les émotions.
Depuis que je suis retourné avec ma femme l’année dernière et que je l’ai demandée en mariage en août, les choses ont commencé à aller vers le positif, lentement mais sûrement.
Avant, j’étais tellement dans la réflexion; maintenant il est juste question de réaction. Il ne s’agit que de prendre les choses comme elles viennent, et réaliser ce qui est plus important entre ma femme ainsi que mes filles, Demi et Peyton, par opposition avec tout le reste.
Beaucoup de choses ont changé pour moi, mentalement et matériellement. Avant, j’avais l’habitude de dépenser beaucoup d’argent à faire pleins de trucs marrants chaque été. Aujourd’hui, je suis en train d’essayer d’économiser consciemment, afin que nous puissions vivre de la façon dont nous le voulons après le basket. J’ai même vendu des trucs à moi. Et plus que tout, être dans ce rôle de père est plus important maintenant. Je sais que je dois laisser quelque chose derrière moi pour ces jeunes filles. Je ne veux pas les laisser avec des factures ou quoi que ce soit.
Je veux partir en leur laissant quelque chose qu’elles peuvent utiliser, à leur façon. Après ma carrière, et quand elles auront des enfants, je pense que plus que tout, il est simplement question de construire des fondations pour la famille.
La famille est tout pour moi. En grandissant, je n’ai pas eu beaucoup d’amis. Tout ce que j’avais était ma famille. Donc, pour moi, ceci est ma famille. Pour moi, c’est normal. Pour d’autres personnes, il y a beaucoup de gens de l’extérieur qui viennent. Mais pour moi, ce sont les mêmes personnes depuis le premier jour, ma famille, mes frères, mes sœurs, mes enfants, mes parents, mes cousins. C’est à peu près ça. Tout mon entourage, je l’ai rencontré en général par le biais du basket, c’est donc assez différent des autres.
Quand vous passez du simple fait de grandir, à ne pas avoir beaucoup d’amis, puis à tout le monde qui souhaite être votre ami à cause de ce que vous faites, cela donne presque envie de ne pas en avoir, d’amis. Je tente simplement de rester sur mon propre chemin, plus que tout.
Maintenant, la seule chose qui est loin de l’ordinaire est que de plus en plus de gens savent où je suis, partout où je passe. Je suis allé dans le Maryland récemment, avec ma femme et mon beau-frère. Et nous avons fait un arrêt pour prendre de l’essence et un café, les gens sur place réagissaient comme des fous. L’autre jour, je suis entré dans un endroit et entre le moment où je suis entré à l’intérieur puis en suis sorti, il y avait 20 personnes qui s’étaient ramenées pour s’asseoir dans le parking à cause d’une photo envoyée sur les réseaux sociaux. Je n’y étais même pas resté 20 minutes.
Je pense que permettre aux gens de savoir qui vous êtes vraiment est plus qu’un défi. La chose la plus importante à savoir, c’est que ces personnes vous regardent. Je sais qui je suis, il faut donc faire attention à ce que je dis, et ce que je fais. Même si je fais la queue pour un truc sur une aire de repos ou que je fais quelque chose d’autre, je dois être vigilant plus qu’autre chose.
Je ne pensais pas que le fait de ne pas porter de t-shirt allait devenir un tel truc, c’est arrivé comme ça du jour au lendemain. C’était fou. Les réseaux sociaux ont explosé dans le monde entier. Dès la moindre seconde où vous faites quelque chose, c’est fini.
Donc je continue à pousser sur la vente des t-shirts. C’est presque devenu une marque maintenant, avec la façon dont les gens voient les choses, surtout depuis que le président Obama s’est exprimé à ce sujet. C’est devenu dingue. Honnêtement, depuis qu’il a dit ça, j’ai commencé à démarrer ma journée sans t-shirt.
Quoi que je fasse, quoi que je dise, cela semble créer un buzz pour beaucoup de gens, pour une raison que j’ignore. Je voudrais pouvoir l’expliquer. Mais depuis que je suis petit, j’ai toujours été dans ma bulle, que ce soit en mettant du ruban adhésif sur mon masque de foot américain au lycée ou en portant des bandeaux autour de mes chevilles. J’ai fait beaucoup de choses folles.
C’est assez dingue de voir l’impact que je peux avoir sur tout le monde. C’est presque étrange, de pouvoir vraiment impacter autant de gens. Cinq ou dix personnes c’est cool, mais lorsque ce sont des milliers et vous avez des millions de followers, c’est comme s’il fallait constamment faire attention à ce que vous dites ou ce que vous faites : ça vous empêche presque d’être vous-même en fait.
Alors que je travaillais depuis un certain temps dessus, il était simplement question de savoir quand serait le meilleur moment. C’est donc aujourd’hui, après avoir remporté le titre, que je vais ouvrir mon propre magasin de baskets dans ma ville natale de Millstone Township, dans le New Jersey.
Il est incroyable de voir ce que mon père a fait sur ce magasin. Il a même construit des pièces de ma propre maison. Aujourd’hui encore, je sais comment faire tout ça, tout ce qu’il m’a appris sur les maisons, les patios, tout. Et c’est fou parce que c’était presque comme apprendre un vrai métier. Je me souviens encore des jours comme celui-ci, lorsqu’il faisait plus chaud en mettant de lourds pantalons, en portant des blocs de béton, sans la moindre zone d’ombre, le soleil sur vous H24 jusqu’à ce que vous rentriez chez vous. Et je me disais que je ne voulais pas vivre comme ça, que cette vie était dure. Mais ça m’a aidé à acquérir de la force pour le basket.
Depuis que je suis enfant, je rêvais toujours d’avoir mon propre magasin de baskets. Quand je grandissais, ce fut quand Michael Jordan était au sommet. Obtenir une nouvelle paire de pompes était toujours incroyable. Peu importe ce que vous portiez avec, si vous aviez une nouvelle paire de chaussures, vous étiez toujours le gars le plus frais à l’école, peu importe à quoi votre pantalon ressemblait, peu importe à quoi votre chemise ressemblait, votre casquette, peu importe. C’était toujours une question de chaussures, alors je m’y suis attaché très tôt.
Si je devais faire ma propre chaussure, ce serait certainement une paire lifestyle. Je veux aussi faire une ligne pour le golf. Je veux créer mes propres chaussures de golf. Je joue tout le temps.
En parlant de lifestyle, j’ai mon nouveau sac à dos Sprayground qui sortira en septembre. J’ai joué un rôle important dans sa conception. Je suis un grand fan de jeux vidéos, alors je leur ai dit que je voulais faire quelque chose en lien avec Grand Theft Auto. Moi et mes potes, on jouait pendant des heures et des heures, entre ça et 2K. Ils ont donc incorporé ce mélange sur le sac à dos, et mes tatouages sur l’autre sac. Ce fut l’idée de mon frère.
Pour ce qui est des écoles, je vais faire un don d’environ 400 sacs à dos à une asso de New York / New Jersey pour les enfants dans le besoin. La conception du sac a beaucoup à voir avec le fait d’être différent, et je pense que cela envoie un message fort aux enfants. Peu importe qui vous êtes, soyez vous-même. Ne pas avoir peur d’être vous, cela devrait être normal.
Aussi à venir, je lance mon 10ème tournoi classique et annuel de golf la semaine prochaine au Eagle Ridge Golf Club à Lakewood, dans le New Jersey. Les bénéfices seront pour ma fondation autour de la jeunesse, qui aide les enfants défavorisés dans leur santé, leur développement personnel, leur éducation et leur jouissance de la vie.
Je tiens aussi à organiser un week-end de golf avec des célébrités où j’inviterai des athlètes et des gars d’Hollywood dans ma ville natale, pour leur montrer d’où je viens. Mais plus que tout, il sera question d’aider les jeunes parce que quand ils nous voient, ils sont tellement engagés et inspirés.
Et ce n’est pas tout. J’ai l’idée d’organiser un mini-tour de golf pour les joueurs de la NBA. Beaucoup d’entre nous jouent au golf. J’ai essayé de pousser les gars à en faire un. On visiterait genre trois villes, en allant dans les trois meilleurs terrains de golf et on aurait notre propre mini tour. En demandant aux fans de venir et de regarder.
De façon réaliste, il serait question d’un jour de la semaine sur un terrain de golf, et disons 10 gars qui iraient jouer. Ce ne serait pas une compétition avec 50 golfeurs comme le PGA Tour. Ce serait un groupe restreint, deux qui jouent à la fois. Ensuite, tout l’argent serait versé à des fondations de chaque participant. Et les joueurs pourraient être en duo avec une célébrité. Justin Timberlake joue, Samuel Jackson aussi, Mark Wahlberg, tous ces gars d’Hollywood. C’est tout ce dont ils parlent avec moi lorsqu’on se croise, le golf, le golf et encore le golf.
À l’avenir, je veux aussi redresser le centre communautaire de ma ville. Voilà mon nouvel objectif. Je veux commencer mon propre petit programme de ligues pour le basket-ball, le football américain, le baseball, le football, le golf, le hockey sur gazon – ce que les enfants aiment, ce dans quoi ils sont à fond.
Je veux juste tirer les enfants hors de leur maison afin de faire quelque chose, surtout l’été. Il y a des jours comme ça quand il fait plus chaud, où les enfants sont juste assis dans la maison à jouer aux jeux vidéos. On ne va pas se mentir, je faisais partie de ces enfants qui ne faisaient que ça à un moment donné, mais heureusement cela m’est arrivé assez tard. Il y a trop d’enfants qui restent assis aujourd’hui. Allons jouer à la balle au prisonnier. Allons faire quelque chose. Restons actifs.
Je veux aussi aider dans le circuit AAU du basket. C’est indépendant au niveau de la structure donc vous pouvez voir le talent et les capacités de certains jeunes, mais il n’y a pas de structure autour d’eux. En AAU, il devrait y avoir plus d’enseignement proposé aux enfants, sur comment savoir vraiment jouer. Vous avez des gamins au lycée qui ne savent même pas ce qu’est un pick-and-roll. Vous devez apprendre les bases du jeu au basket, un passe-et-va, un pick-and-roll. Voilà comment j’ai grandi en jouant. Quand j’avais trois ans, je faisais des passes-et-va et des pick-and-rolls avec mon père et mes frères.
Dans l’ensemble, j’ai reçu des témoignages d’amour en permanence depuis que je suis rentré chez moi, et j’essaye juste de profiter de tout cela. C’est fou. De plus en plus de gens me contactent maintenant afin vouloir faire du business avec moi. Et j’ai eu l’occasion de leur dire non. Je ne veux pas faire quelque chose juste pour le faire. Si je fais quelque chose, je veux avoir mon propre impact dessus.
Il est grand, il est beau, il est épanoui et désormais marié. Tout le bonheur du monde pour Gérard, qu’on retrouvera sur le terrain de golf la semaine prochaine.
Source : NBPA
Source image : TrashTalk