Le Brésil enfonce l’Espagne dans son marasme : 66-65, on se balade à poil dans Villeneuve d’Ascq
Le 09 août 2016 à 23:34 par Francois M
Deuxième défaite de 1 point en deux matchs pour les Espagnols, qui s’inclinent cette fois face au Brésil. Dans un groupe extrêmement dense, les hôtes se regagnent espoir, tandis que les champions d’Europe ont déjà cramé beaucoup de jokers en vue de la qualification…
Les Brésiliens ont appris de leurs erreurs face aux Lituaniens et sont cette fois-ci agressifs d’entrée de match, ce qui leur permet de surprendre les Espagnols. La circulation de balle de l’équipe de Scariolo n’est pas aussi fluide que d’habitude, et c’est la machine entière qui s’enraye avec un 5/15 au tir et des pertes de balles inhabituelles.Les hôtes sont toujours un peu brouillon mais ils en veulent, à l’image d’un agressif de Lima, ce qui leur permet de mener 18 – 13 à la fin du premier quart.Les vices-champions olympiques reviennent dans le match grâce à une défense de zone que les shooteurs locaux n’arrivent pas à faire sauter. Seul Nêne parvient à trouver des solutions à la passe ou au tir, mais son équipe n’est pas toujours au diapason malgré un apport assez surprenant du banc. Heureusement pour eux, la Roja fonctionne toujours à l’envers, gêné par leur activité défensive mais aussi tout simplement car ils sont dans un jour sans, alors que Llull balance une passe pour le 5ème rang de la Carioca Arena. Néanmoins les Brésiliens ne mènent plus que 34-31 à la pause.
Au retour des vestiaires, l’équipe de Scariolo balbutie toujours son basket, et décide donc de s’appuyer sur son leader, Pau Gasol. Sauf que le néo-Spurs écrase son hook sur Jean-Michel LaPlanche, puis se fait contrer deux fois d’affilée par Lima et Felicio. Clairement un jour sans pour le joueur préféré des Français, qui laisse son équipe sans solution. Barbosa et ses coéquipiers prennent ainsi les devants malgré un Nêne cloué au banc avec 3 fautes : 42 – 33, temps-mort Espagne. Les champions d’Europe se sont fait à l’idée que collectivement ça ne marcherait pas et s’appuient donc sur leurs qualités individuelles pour coller un 6-0. Sauf que Gasol continue sa soirée moribonde avec un marcher puis un 0/2 aux lancers, et le jeu devient extrêmement haché. En effet, les locaux enchaînent les fautes bêtes et on a le droit à une pluie de lancers francs. En plus de ça, les shooteurs n’étant en forme d’aucun des deux côtés, les deux défenses sont en zone et à ce jeu, c’est le Brésil qui s’en tire le mieux, car Navarro marche puis Claver fait un passage en force. Les hôtes comptent ainsi 8 points d’avance à l’entame du dernier quart.
Les Espagnols affichent leur plus mauvais visage, tant dans l’attitude, contestant chaque coup de sifflet avec cet air de chien battu caractéristique, que dans le jeu, où leur machine collective d’habitude si fluide est complètement en dedans. Cependant, la Roja est bourrée de talent, et Llull puis Rodriguez ramènent leur équipe dans le match. D’ailleurs, Llull encore plante un gros tir du parking, pourtant très bien défendu, pour prendre les devants pour la première fois du match, 64 – 63, à 2 minutes de la fin du match. Dans ce clutch time, les Brésiliens manquent de solution. Huertas s’empale sur la défense 3 fois d’affilée et seul Nêne arrive à provoquer des fautes, mais il ne met qu’un de ses deux lancers à chaque fois. Bref, tout est en place pour un bon braquage des familles : Pau Gasol se présente sur la ligne à 40 secondes de la fin, avec la possibilité de mettre les siens à +3 mais balance deux gamelles. Les Espagnols s’exposent ainsi à un retour brésilien et Huertas manque à nouveau son tir, mais cette fois Marquinhos vient mettre la petite claquette qui va bien, au nez et à la barbe de Mirotic, à 5 secondes de la fin. Le dernier tir de Llull est forcé et c’est Marquinhos à nouveau qui récupère le rebond : victoire 66 – 65.
Le dénouement est à l’image du match : les Brésiliens gagnent à l’envie, sans que leurs leaders ne sortent un match exceptionnel. Le héro du soir est Marquinhos qui finit à 10 points et 5 rebonds, tandis que des gars moins connus comme Garcia et Lima ont réalisé un match très solide. Cette fois-ci, pas de comeback délirant, les hôtes auront dominé tout le match, malgré quelques frayeurs à la fin, et ils se relancent complètement en vue de la qualification. De l’autre côté, les Espagnols ont montré leur plus mauvais visage. Alors qu’ils ont exposé la force de leur collectif et l’étendue de leur talent dans la cruelle défaite face à la Croatie, ils ont cette fois affiché leur côté nonchalant et pleurnichard, voire mauvais joueur. Pau Gasol, majestueux et exemplaire face à la Croatie, est passé complètement au travers de son match avec une maladresse inhabituelle, notamment aux lancers, où il finit à 5/12. De même pour son compagnon de raquette Nikola Mirotic qui a arrosé toute la soirée. Cette défaite met les double vice-champions olympiques dos au mur : ils n’ont plus le droit à l’erreur pour la qualification, et même s’ils y parviennent ce seront sûrement les USA qui les attendront au premier tour, pas spécialement un cadeau donc.
Ce résultat inattendu bouscule complètement la hiérarchie de ce groupe B, qui risque d’être encore plus serré que prévu. Les champions d’Europe vont devoir montrer de grandes ressources mentales pour se relever de ces deux défaites de 1 point. Côté Brésil en revanche, pas de problème sur l’aspect psychologique : le public remplit parfaitement son rôle de 13ème homme, et son équipe se battra sur chaque match. La qualification pourrait se jouer à la dernière journée…
MARQUINHOOOOOOS https://t.co/ct7lFSXJCZ
— TrashTalk (@TrashTalk_fr) 9 août 2016
Source image : francetvsports.com