Victor Oladipo : “Je deviens meilleur tous les jours”, ça tombe bien, il y a un MVP à remplacer

Forcément, quand on perd son franchise player et MVP sans aucune contrepartie, ça fait mal d’un point de vue sportif. Mais pour OKC, la situation n’est pas catastrophique, et il est très probable qu’on les revoit en Playoffs l’an prochain. Tout d’abord car Russell Westbrook risque de sortir une saison calibre MVP avec du triple double en pagaille. Mais aussi car Sam Presti, le G.M. du Thunder,  a renouvelé son effectif d’année en année et dispose d’un solide noyau de jeunes talents, parmi lesquels le nouveau venu en provenance du Magic, Victor Oladipo. 

Le numéro 2 de la Draft 2013 rejoint un réservoir de jeunes de moins de 24 ans plutôt talentueux : Steven Adams, Enes Kanter, Andre Roberson sont déjà solidement établis dans la rotation du Thunder, et les jeunes Cameron Payne, Josh Huestis ainsi que le rookie Domantas Sabonis semblent prometteurs. Quant bien même Westbrook venait également à quitter le navire l’an prochain, le Thunder aurait une base solide sur laquelle construire. Productif sur ses 3 premières années dans la ligue, avec 15,9 points, 4 passes et 4,8 rebonds de moyenne, Oladipo a surtout fini la saison dernière en trombe après le All Star game : 19,4 points, 5,1 rebonds, 3,7 passes, 2,2 interceptions et 1,1 contres, le tout à 47,4 % aux tirs. Un monstre physique, qui peut mettre une intensité démente quand la concentration et l’implication sont là. Un potentiel de stoppeur d’élite tout en excellant en transition avec son explosivité. Un profil qui rappelle celui de… Russel Westbrook. On plaint déjà les backcourts adverses qui vont devoir se manger les deux diables de Tasmanie : l’intensité physique qu’ils sont capables de mettre pourrait être difficilement soutenable.  En plus de ça, les deux joueurs se connaissent déjà via les camps de Team USA, et les automatismes pourraient très vite se mettre en place, tandis que côté défense, ils pourraient devenir les deux premiers remparts d’un sacré verrou. Victor Oladipo a déjà annoncé la couleur : ça ne fait que 3 ans qu’il est dans la ligue, et il en a encore énormément sous le pied. Rejoindre le Thunder, réputé pour le développement de ses jeunes, représente une belle opportunité pour lui de passer du rang de solide titulaire à celui de star :

Je sens que vous allez en voir beaucoup plus venant de moi. Je pense que j’ai à peine effleure la surface de mon potentiel. Je deviens meilleur tous les jours, et j’ai hâte de le monter.

Je peux encore grandir beaucoup, beaucoup plus. Je ne suis en NBA que depuis 3 ans et je me sens de plus en plus à l’aise chaque année. Le jeu se ralenti pour moi chaque année, et je suis beaucoup plus à l’aise sur le terrain. Ça va être sympa de voir à quel point je peux être bon [avec plus d’expérience et un nouveau contexte]. Parfois, on en finit même par se surprendre soi-même.

Les choix de Victor Oladipo sont parfois douteux, et il y perd en efficacité au shoot, en plus de perdre des ballons bêtement. De même pour la défense : il arrive à l’arrière de manquer de concentration et d’application et d’ainsi ne pas produire la défense d’élite dont il est capable. Si le Magic a préféré donner les clés à Evan Fournier, c’est justement car il offrait un jeu plus intelligent. Néanmoins, concentré et développé dans un cadre plus stable que celui du Magic, Oladipo pourrait exploiter son potentiel. Comme il le souligne, il a une marge de progression encore très importante et pourrait faire partie des meilleurs two-way playersdans les années à venir.

Un des paramètres qui le pousserait à s’améliorer est qu’il rejoint une structure habituée à gagner et qui sera encore favorite dans la course aux PlayOffs cette année, malgré le départ de Durant. Au Magic, l’ex Hoosier n’a jamais atteint la postseason et a mangé 163 défaites en 3 ans. Forcément, rejoindre un joueur du calibre de Westbrook donne envie, même s’il doit laisser derrière lui tout un chapitre de sa vie. Oladipo affirme qu’il a digéré son échange, et qu’il regarde désormais de l’avant.

J’étais un peu choqué au début. J’allais prendre un avion vers la Caroline du Nord. Un vol d’environ 2 heures, donc j’ai eu le temps de réfléchir et de gérer mes émotions. Mais c’est alors que je suis devenu très enthousiaste et impatient à l’idée de jouer à Oklahoma City

C’est un sentiment génial d’avoir ces attentes à nouveau : gagner des matchs de basket-ball. Maintenant que j’en ai l’opportunité, je suis très excité. J’ai hâte d’y être. Je pense que je vais très bien m’intégrer à l’effectif. Je vais juste aller sur le terrain et jouer mon jeu, en ayant un impact des deux côtés du terrain. Ça va être sympa.

Le coach Billy Donovan, arrivé l’été dernier, a prouvé en PlayOffs qu’il savait diriger et adapter son effectif, en dominant tactiquement Gregg Popovitch puis Steve Kerr, deux pointures de la ligue. Le Thunder est apparu comme une équipe bien construire où chaque joueur connaissait son rôle, bien défini. Quand on voit le boulot effectué sur Waiters, passé de croqueur à 3&D exemplaire- on peut se dire qu’il saura que faire de Victor Oladipo.

Le Thunder s’est forcément affaibli avec le départ du MVP, mais pourrait être une belle surprise l’an prochain. Avec un Westbrook qui va encore augmenter son volume de jeu et plusieurs jeunes qui peuvent passer un nouveau palier, la franchise de l’Oklahoma va certainement être un solide contender l’an prochain. Victor Oladipo ne suffira pas à compenser immédiatement le départ de Durant, mais le duo de pitbull qu’il va former avec son franchise player risque de valoir le détour…

Source : NBC Sports