Match foiré pour Stephen Curry : pieds qui traînent, tête baissée, ça commence à faire beaucoup
Le 09 juin 2016 à 07:25 par Bastien Fontanieu
C’est une de ces rencontres où la feuille de match ne traduit pas idéalement l’impact d’un joueur. Que dit ce Game 3 ? Que Stephen Curry fût le meilleur marqueur des Warriors. Que disait le terrain ? Qu’il était complètement à côté de ses pompes.
On avait déjà fait la remarque, dans un contexte totalement différent certes, mais face au Thunder. Avec un Russell Westbrook qui lui rentrait dans le lard et une saison en danger, le meneur devait se réveiller et a justement fait le nécessaire afin de qualifier les siens. Aujourd’hui, la situation est nettement moins ‘grave’, dans le sens où Golden State mène encore la série 2 à 1, et garde l’avantage du terrain jusqu’à preuve du contraire. Cependant, sur ce début de série, on n’arrive pas à savoir si le double-MVP en titre est gêné par un genou pas totalement rétabli, occupé par un pépin extra-sportif, ou tout simplement dans une mauvaise passe. Avant toute chose, remettons la couronne de lauriers à ceux qui la méritent, et donc la défense des Cavs qui réalise jusqu’ici un travail formidable en orientant Stephen vers des zones non-préférentielles. Grâce à un Draymond Green bien costaud lors des deux premières rencontres, Curry pouvait se permettre justement de laisser les copains se régaler, lui-même servant d’appât pour brouiller la muraille de l’Ohio. La victoire collective, clamait-il, et avec pertinence. Sauf qu’hier soir, les Warriors avaient besoin de leur leader lorsque la maison sentait le cramé, et ce dernier a botté en touche, comme le reste de l’effectif. Une situation assez curieuse à voir, sachant que ce n’est pas la première fois et qu’il reste encore deux matchs à remporter.
Bien évidemment, l’initiative reste la même. Rien ne sert de tirer sur l’alarme, Curry est un joueur ‘comme un autre’ qui peut avoir de mauvais matchs. Cependant, cela fait maintenant trois fois de suite que son impact sur la Finale est assez faible, ce qui pourrait porter des conséquences s’il ne se réveille pas vendredi. Kyrie Irving l’a bien senti, en lui rentrant dedans il forcerait le garçon à devoir se donner un peu plus que prévu. Et autant louper des tirs est un pépin qu’on peut concevoir sans le moindre problème, autant l’intensité défensive est une question autant physique que morale et qui semble clocher dans la tête du meneur. Une preuve supplémentaire ? On ne compte plus les retards sur J.R Smith, l’arrière des Cavs se régalant avec 20 points tout en abusant joyeusement des errements du numéro 30. Difficile d’aller où que ce soit et de concevoir quelque retour qu’il soit lorsque votre chef d’orchestre fait la gueule, et hier soir autant dire que Steph faisait de l’harmonica tout seul dans ses chiottes. Une nuit off qu’il peut se permettre, mais qui devra être immédiatement rattrapée. Car s’il y a bien un scénario que Steve Kerr ne voudra certainement pas valider, c’est celui d’un retour à la maison à égalité, en ayant vu son meneur traîner des godasses des deux côtés du terrain. Tout ça, d’ailleurs, sans parler du trophée de MVP des Finales qui semble plus que jamais éloigné de ses mains habituellement brûlantes. On pourrait s’en taper royalement et mettre en avant le succès collectif plutôt qu’individuel, sauf que ce poids du jugement est aussi celui qu’un joueur comme Curry doit accepter, lorsqu’on est double-MVP en titre, premier unanime de l’histoire, et conducteur de la cylindrée la plus victorieuse de l’histoire de la saison régulière.
Certains se réveilleront et verront que le meneur a mis ses 19 points à 6/13 au tir. D’autres se souviendront de son affligeante première mi-temps, et de l’attitude particulièrement frustrante déployée par l’intéressé. On a appris à faire avec les montagnes russes Curry, mais le prochain looping est programmé pour vendredi ou dimanche ? The sooner, the better.
Source image : @NBA