Profil Draft 2016 : Demetrius Jackson, meneur sur ressorts en manque de créativité

Le 03 juin 2016 à 18:14 par David Carroz

Profil Demetrius Jackson

L’an passé, Demetrius Jackson jouait les doublures ou les acolytes de Jerian Grant, choisi au premier tour de la Draft. Ce coup-ci, après avoir pris sa relève, il pourrait bien suivre là encore la destinée du meneur des Knicks en étant l’un des trente premiers noms appelés par Adam Silver le 23 juin, car après avoir quelque peu galéré en freshman, il s’est montré à son avantage en tant que sophomore au point de faire partie des meilleurs prospects du backcourt du pays.

Profil

> Âge : 21 ans. Né le 7 septembre comme Kevin Love ou Antonio McDyess.

> Position : Meneur

> Equipe : Notre Dame, mais pas de Paris. Rien à voir avec le bossu.

> Taille : 187 centimètres. Comme Tony Parker.

> Poids : 88 kilos. On est sur du Kyrie Irving.

> Envergure : 196 centimètres, .

> Statistiques 2016 : 15,8 points à 45,1% dont 33,1% du parking, 3,5 rebonds, 4,7 passes, 1,2 interception et 2,2 balles perdues en 36 minutes.

> Comparaison : le croisement entre un Russell Westbrook moins physique et Jonny Flynn. On espère pour lui qu’il tendra plus vers le premier.

> Prévision TrashTalk : Entre la vingtième et la trentième place.

Qualités principales

# Force et explosivité

S’il n’est pas très grand, sa carrure est bonne et sa silhouette bien dessinée, ce qui lui permet d’aller volontiers au contact et de l’absorber sans trop broncher. Athlète explosif, Demetrius Jackson sait finir au cercle face aux mecs plus grands que lui. Il faut dire qu’il dispose d’un super jump quelque soit sa prise d’appui, ce qui lui permet de décoller de loin pour finir au lay up ou claquer des tomars, comme lorsqu’il choppe des lobs avec aisance. Avec son premier pas rapide, il prend le dessus sur son adversaire dès le démarrage et il est difficile ensuite de le contenir avec son mélange de vitesse et de puissance.

# Capacités au scoring

Entre sa saison freshman et celle sophomore, Demetrius Jackson a prouvé qu’il pouvait contribuer au scoring qu’il possède régulièrement la gonfle en main ou pas. Typiquement, lorsqu’il squattait les bancs de Notre Dame avec Jerian Grant, il n’était pas le porteur de balle principal de l’équipe, même si cela a changer cette année. Rapide quand il possède le ballon, il sanctionne les big men après un switch en se créant de l’espace sur des step backs. Il pourrait être encore plus agressif mais il est déjà difficile à couvrir grâce à ses changements de rythme et sa vitesse qui lui permettent d’aller dans la peinture. Sans le ballon, il est bon pour shooter lorsqu’il est en rythme, avec une bonne élévation. Hors de question de le laisser ouvert, sous peine d’être puni sévèrement car il a déjà la distance NBA dans les bras.

# Potentiel de peste en défense

Lorsque Demetrius Jacskon est concerné par le porteur de ball, il peut faire preuve de beaucoup de dureté. De quoi le contenir et provoquer des pertes de balle. mais pour ça, il faut le vouloir pour profiter à plein régime de ses mains rapides et de son footwork qui lui permet de se déplacer avec aisance et fluidité. Avec donc sa vitesse et sa force déjà abordées, il ajoute une bonne allonge pour sa taille, ce qui lui offre donc un bon matos pour jouer les chiens de garde. Sauf que la défense n’était pas spécialement mise en avant à Notre Dame et qu’il faudra donc taffer avant de montrer les crocs.

# Passeur honnête

Si Demetrius Jackson est bien dans la tendance actuelle des meneurs plus scoreurs que distributeurs, il sait assurer l’essentiel. Il crée déjà du jeu sur contre attaque et il a montré des progrès sur pick and roll où il envoie de bonnes passes lobées ou profite bien des écrans, voire trouver le mec qui roule dans des petits espaces. Il doit tout de même polir son jeu pour profiter au maximum de sa vitesse pour désorganiser une défense avant de lâcher la gonfle sur une pénétration.

Défauts majeurs

# Taille banale

Avec 1m87 sous la toise, Demetrius Jackson n’est pas petit. Mais sa taille est banale, même pour un meneur. Si elle ne l’a pas handicapé en NCAA, qu’en sera-t-il à l’échelon supérieur. Il va clairement devoir s’ajuster. Comme en plus il n’est pas un dribbleur hors paire et qu’il joue surtout sur sa main droite, il ne dispose pas dans son handle d’une arme pour compenser. Lui qui s’appuyait sur ses qualités athlétiques à la fac ne pourra pas en faire de même chez les pros, et son toucher ne lui offrira aucune garantie, comme le montre son flotteur assez médiocre. Et de l’autre côté du parquet, il ne pourra se coltiner que les postes 1, ce qui limite là aussi son utilisation.

# Meneur loin d’être accompli

À l’inverse d’un Tyler Ulis présenté hier, Demetrius Jackson n’est pas un playmaker naturel et mener le jeu n’est pas instinctif. Cela se sent en particulier par sa fâcheuse manie à couper son dribble, ce qui le met souvent dans l’embarras. Indécis, il ne sait pas s’il doit attaquer le cercle ou donner sa balle. Il ne repart que rarement vers l’arrière pour se libérer de la pression, qu’il supporte mal d’ailleurs. Pour distribuer le jeu, sa taille limite sa vision et il manque de créativité. Difficile pour lui de passer la balle au-dessus de l’adversaire, ce qui lui vaut quelques pertes de balle malvenues. Il ne se préoccupe pas de tout le jeu et il ne voit pas des mecs qui coupent car il est concentré sur un seul côté du parquet. Pour conclure, il ne lâche pas la gonfle avec un bon timing, ce qui peut vite mettre ses coéquipiers dans la mouise.

# Shooteur irrégulier

Si Demetrius Jackson sait scorer, il n’est pas un shooteur régulier pour autant. S’il est honnête sur ses pullups, son tir reste un peu plat et au final s’il sait tirer, il n’est pas excellent dans ce domaine. Sur catch and shoot, il est plutôt bien équilibré, mais son geste peut rapidement devenir médiocre. D’ailleurs son adresse du parking a baissé de sa saison freshman à celle sophomore. Sa mécanique est crispée, surtout au niveau des épaules et il manque de souplesse.

# Intermittent du spectacle en défense

On l’a vu, Demetrius Jackson a le matos pour être un bon défenseur. Mais pour cela il faudra arrêter de se reposer de ce côté du parquet, car il a tendance à ne pas se battre et oublier de se mettre en position pour stopper l’adversaire. typiquement, il ne se bat pas à fond lorsqu’un écran est posé, laissant filer le porteur du ballon. Il abandonne facilement, ce qui ne plaira ne à ses coéquipiers, ni à son coach en NBA. Pas très réactif aux déplacements de son joueur quand celui-ci n’a pas la balle, il se fait également prendre sur des feintes pas très élaborées. Pour l’instant, on met ça sur les systèmes de Notre Dame qui ne sont pas très axées sur la défense, mais il ne faudra pas persévérer dans cette voie.

Conclusion

Au final, Demetrius Jackson devrait bien s’en sortir à la Draft car le poste de meneur n’est pas super chargé chez les prospects, à tel point que seul Kris Dunn est assuré d’être appelé avant lui. Pour le reste, il sera à la lutte avec Tyler Ulis et Wade Baldwin pour être le second point guard de la cuvée. Une chose est sûre, il ne glissera pas hors du premier tour. Ce qui signifie un contrat garanti, et certainement un rôle de doublure sympa. Pour la suite, il faudra taffer.

Source image : Irish Sports Daily


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