Profil Draft 2016 : Damian Jones, un bestiau à fort potentiel mais un mental en question
Le 01 juin 2016 à 16:30 par Alexandre Martin
Notre tour des futurs rookies continue. Aujourd’hui, nous vous présentons un beau bébé né à Baton Rouge et qui devrait avoir l’honneur de monter sur l’estrade du Barclays Center le 23 juin prochain. Les franchises en recherche de taille et défense pour leurs postes 5 pourraient s’intéresser vivement au jeune Damian Jones.
Profil
> Âge : 20 ans. Né un 30 juin comme Mitch Richmond et Trevor Ariza.
> Position : pivot. A priori, c’est au poste 5 uniquement pour Jones.
> Equipe : Vanderbilt Commodores. Coucou Festus Ezeli. Coucou Wade Baldwin qui devrait également intégrer la NBA dans quelques semaines.
> Taille : 2m13. La taille ne fait pas l’homme mais dans les raquettes, ça aide.
> Poids : 112 kilos. Belle bête.
> Envergure : 2m22. Un épouvantail très efficace.
> Statistiques 2016 : 13,9 points, 6,9 rebonds et 1,6 contre en 26 minutes.
> Comparaison : il fait clairement penser à son jeune aîné, Festus Ezeli. On peut voir du Steven Adams en lui également.
> Prévision TrashTalk : entre la 20ème et la 30ème place.
Qualités principales
#Son physique, ses qualités athlétiques
213 centimètres, une superbe envergure, un corps déjà bien solide et des épaules musclées, voilà déjà une base très sérieuse pour débarquer dans les peintures de la Grande Ligue. Jones possède non seulement les bonnes mensurations mais il a en plus les qualités qui vont avec pour tenir le choc – voire plus – dans cette NBA morderne, de plus en plus rapide. Il est très mobile, jouit d’une bonne détente et d’une belle agilité. Bref, l’équipe qui le draftera peut le faire jouer tout de suite, ce n’est pas sur le plan physique qu’il va souffrir. Un body NBA ready comme on dit outre Atlantique.
#Potentiel défensif
Grâce à ses qualités athlétiques et physiques, ce bon Damian a tout ce qu’il faut pour devenir un très bon défenseur. Il pourra résister aux plus gros pivots sous les cercles et il bouge suffisamment bien latéralement pour raisonnablement pouvoir espérer tenir contre certains gros ailiers-forts de la ligue qui aiment se balader dans le périmètre ou pour verrouiller les espaces dans les situations de pick and roll. Avec ses longs bras et sa détente, il a de quoi gêner bon nombre de tirs que ce soit quand il est en duel au poste bas ou quand il viendra en aide depuis l’opposé. Sur ce point, il devra encore progresser en termes d’anticipation mais ous y reviendrons dans quelques lignes.
#Bases offensives
Mine de rien, pour un gros bébé de 20 ans, Jones bénéficie d’un très bon toucher autour de l’arceau. Du coup, même s’il n’a pas un footwork incroyable au poste bas notamment, il réussit quand même régulièrement à marquer par de petits hooks qu’il maîtrise plutôt pas mal des deux mains. Il a aussi bien travaillé sur un move en turnaround jumpshot par-dessus son épaule droite. Enfin, on est encore loin du compte mais Jones n’est pas ridicule à mi-distance. On sait que les Big Men mettent toujours du temps à se développer donc ces quelques bases offensives peuvent faire de l’ami Damian un intérieur capable d’apporter un écot de points non négligeable. A noter qu’il va tout de même lui falloir bosser aux lancers…
Défauts majeurs
#Manque de régularité et d’énergie
Le plus gros défi de Damian Jones sera de réussir à maintenir un gros niveau d’intensité et de concentration. Trop souvent pris en flagrant délit de somnolence sur les rotations ou trop souvent en train d’adopter une attitude et un body language peu rassurants. On pourrait parler de manque d’agressivité, de manque de ténacité… Bref, il va devoir se faire violence sinon, il va cirer du banc en NBA car la plupart des coachs lui préféreront des gars plus nerveux et dont l’instinct de compétition est plus développé.
#QI basket
Son niveau de compréhension du jeu ne semble pas très élevé. Il va lui falloir bosser, avaler des heures et des heures de vidéo pour assimiler les ficelles du placement et des déplacements d’un intérieur dans cette NBA où tout va à 100 à l’heure. En défense, son manque d’anticipation va lui jouer des tours sur les rotations et en attaque, il va trop souvent se retrouver coincé à la moindre prise à deux ou s’il reçoit la balle en fin de possession.
#Le rebond
Malgré son physique, Jones a ramassé moins de 7 rebonds par match cette saison. La raison principale est dans la continuité des deux paragraphes précédents : un manque de sens du combat et d’anticipation. C’est un vrai souci car s’il veut se faire une vraie place dans une rotation de professionnels, il va devoir éviter de se faire manger au rebond par tous les bestiaux qui rôdent dans les raquettes NBA. Il a les moyens de ne pas se faire bouger mais encore faut-il qu’il le veuille, qu’il se fasse violence.
Conclusion
Encore un profil intéressant qui a beaucoup de talents naturels et dont on ne va pouvoir juger du vrai potentiel qu’une fois que nous commencerons à le voir sur les parquets de la Grande Ligue. Il a tout ce qu’il faut pour se faire une place, la suite de sa carrière tient majoritairement à lui et à la volonté qu’il affichera.
Source image : JIM BROWN/USA TODAY SPORTS