Profil Draft 2016 : Cheick Diallo, le mec qui se présente avec un temps de jeu minable en NCAA
Le 30 mai 2016 à 12:01 par David Carroz
L’an dernier, Cheick Diallo était considéré comme un gros prospect pour la NCAA. Un statut qu’il n’a pas vraiment confirmé puisqu’il a très peu joué à Kansas. Pourtant, le Malien tente sa chance à la Draft. Pas sûr qu’il dispose de plus de minutes rapidement en NBA.
Profil
> Âge : 19 ans. Né le 13 septembre 1996, le jour de la mort de TuPac. All Eyez on him.
> Position : Ailier fort/pivot.
> Equipe : Kansas Jayhawks. Comme Joel Embiid, Afrika Connection.
> Taille : 206 centimètres. Pas mal. Pas bon. Normal.
> Poids : 100 kilos. Un peu Cheick quand même comme joueur.
> Envergure : 225 centimètres, pratique pour faire ses lacets sans se baisser
> Statistiques 2016 : 3 points à 56,9% sans connaitre le chemin du parking, 2,5 rebonds et 0,9 contre en 7,5 minutes.
> Comparaison : les sites spécialisés parlent de Kenneth Faried, les dreads en moins. Nous on voit un potentiel à la Bismack Biyombo.
> Prévision TrashTalk : Fin de premier tour.
Qualités principales
# Allonge et mobilité
Cheick Diallo fait partie de ces joueurs dont les qualités physiques prennent le dessus sur celles techniques lorsqu’on imagine ce qui intéresse la NBA. Avec une allonge impressionnante qui lui permet de culminer à 2m77 les brase levés, il est évident qu’il dispose d’attributs qui ne peuvent pas être enseignés et dont la possession est un don. Tout comme sa mobilité, le Malien courant très bien pour sa taille, parfait pour aller d’un cercle à l’autre. Ses déplacements sont fluides et il réalise de grandes enjambées qui lui permettent de suivre ses extérieurs. Il utilise d’ailleurs cette mobilité pour bouger un maximum, n’hésitant pas à sprinter pour aller poser un écran avant de plonger au cercle, faisant preuve d’une bonne coordination dans ses mouvements.
# Potentiel en défense
Quand on voit une belle allonge et de la mobilité, on pense forcément à un gros potentiel défensif. Comme en plus Cheick Diallo dispose d’un bel instinct de ce côté du parquet, son futur rôle est clairement identifié pour protéger le cercle. Il faut dire que son timing au contre est bon et qu’il décolle très vite, venant en aide depuis le côté faible en se déplaçant rapidement, comme lui permet sa belle réactivité. Il n’hésite pas à suivre ses adversaires même après avoir été dépassé pour revenir tenter un block, ce que ses longs bras lui permettent. Mais en défendant au poste donc en étant bien en place, cette allonge et ce timing sont également une arme. Enfin, son footwork le rend à l’aise pour défendre sur pick-and-roll et switcher sur les écrans, gardant une bonne posture et les mains hautes pour gêner son adversaire.
# Moteur
Dans le profil de l’energizer, Cheick Diallo joue à fond des deux côtés du parquet. Toujours en mouvement, il se bat et fait les efforts qui peuvent rebooster une équipe. Il s’est d’ailleurs illustré au rebond avec 13,1 prises de moyenne lorsqu’on rapporte son temps de jeu à 40 minutes. Cela est dû à son énergie justement puisqu’il va gratter les tirs manqués même loin de sa position. Il ressort très bien la balle sur les prises offensives en la poussant vers les extérieurs. Comme il n’a pas peur d’aller au charbon, il n’oublie pas de box out son adversaire et même s’il est encore léger, Cheick Diallo est un joueur zikfi – comme aurait dit Ali Traoré. Sa capacité à jouer en tant qu’energizer illustre également son bon état d’esprit puisque le Malien a accepté un rôle limité alors qu’il était arrivé aux Jayhawks avec un statut de recrue phare.
Défauts majeurs
# Limité offensivement
Ne disposant pas de qualité au jumpshot, Cheick Diallo a plus le profil d’un pivot évoluant près du cercle. Sauf qu’il n’est pas non plus très doué dans ce secteur, son footwork sous le panier laissant à désirer et son toucher étant quasiment inexistant. Pas très explosif non plus, il va vite être en galère pour scorer en NBA. Surtout s’il ne progresse pas au lancer-franc non plus (55,6% de réussite). Sa main gauche ne lui sert qu’à ouvrir des portes. À moins qu’elle le gêne également dans ses shoots et qu’elle explique sa mécanique bancale et son tir plat. Pour couronner le tout, son QI basket n’est pas super élevé et des experts cherchent encore la trace d’une passe décisive dans sa saison. Souvent, il oublie ses forces et ne s’appuie pas dessus, en particulier sous la pression où il perd vite ses moyens.
# Manque de force
Si on a vu que Cheick Diallo disposait d’une belle allonge grâce à ses grands bras, sa taille n’est par contre pas impressionnante puisqu’à 2m06, on est plus dans les standards de l’ailier-fort que du pivot. Comme en plus il manque de force, on se rend compte que son physique n’est pas en accord avec son style de jeu actuel. Au poste ou sur les duels, il peut se faire enfoncer car il n’absorbe pas les contacts, ce qui lui fait perdre l’équilibre. Il manque de volume pour repousser ses adversaires et se fait molester par des gars plus costauds que lui au rebond.
# Fondamentaux en défense non maitrisés
Un déficit de muscle et de volume qui lui sera donc préjudiciable en défense alors que c’est de ce côté du parquet qu’il doit faire son trou. Il devra pour cela également progresser dans ce secteur, car même s’il dispose de beaucoup d’instinct, Cheick Diallo reste un défenseur très “brut” qui ne dispose pas de tous les fondamentaux. Quand par exemple on le voit tenter de prendre la position préférentielle pour éviter que son adversaire choppe la balle comme s’il essayait de le box out pour un rebond, on hallucine un peu. Il doit aussi apprendre à sauter à bon escient et ne pas gaspiller d’énergie ou libérer un joueur en bondissant tant tous les sens sur des tirs qu’il ne pourra pas contester. Parce que quand on mord à toutes les feintes ou presque, on perd ses appuis et on laisse un boulevard vers le cercle. Sur pick-and-roll, le Malien ne prend pas toujours la bonne position et peut se trouver pris à revers. Enfin, il va falloir se calmer un peu et ne pas enchainer les fautes stupides en laissant trainer les mains.
# La sagesse se mesure au nombre d’expériences. Et l’expérience vient en passant du temps sur les parquets
C’est un joueur qui doit encore énormément travailler pour pouvoir fair son trou en NBA, un projet sur le long terme encore trop brut dans l’ensemble de son jeu. Et la NCAA n’a pas encore poli le gamin car son temps de jeu était bien trop réduit pour cela. La franchise qui misera sur lui devra se montrer patiente avant de le voir contribuer chez les pros.
Conclusion
Cheick Diallo est ce genre de joueurs qu’on aimerait voir rester un an de plus en NCAA pour progresser et arriver en NBA avec un bagage technique et tactique plus important. Mais on sait que dans la Grande Ligue, on peut aussi facilement miser sur les qualités physiques du gamin en le faisant bosser pour qu’il développe une panoplie plus élargie et une meilleure compréhension du basket.
Source image : www.sportingnews.com