Battus comme prévu, les Raptors terminent une magnifique saison : allez gamin, relève ta tête
Le 28 mai 2016 à 07:12 par Bastien Fontanieu
Il n’y aura pas eu d’exploit. Et en même temps, si, quand on regarde toute la saison de Toronto, d’octobre à aujourd’hui : une campagne extraordinaire, pour cette jeune franchise qui n’était jamais arrivé à un tel stade de la compétition.
Nombreuses sont les pistes pouvant mener à des critiques, des débats, des questions et des doutes, que ce soit sur leur récent jeu comme leur avenir proche. Pour Dwane Casey, qu’on a longtemps taclé à cause de ses schémas offensifs trop souvent limités, il y a de quoi tirer la gueule. Mais comme le coach le disait lui-même en conférence de presse, sorte de phrase protocolaire qui peut sortir lorsqu’on se fait éliminer, il était fier de ses gars. Fier, voilà le terme approprié, devant la combativité de ses jeunes et leur esprit d’initiative quand le paysage est pourtant bien brumeux. Deux Game 7 ? Avec une bonne pression ? Remportés. Et une première Finale de Conférence qui aurait pu se terminer en branlée ? Six rencontres pour Cleveland, et rien que ça c’est une victoire. Oui, la saison des Raptors fût belle et il y avait de quoi être fier de ces gars-là. Car entre l’absence de Valanciunas à partir de la série face au Heat, les profondeurs abyssales touchées par Lowry comme DeRozan, ou la jeunesse du banc qui aurait pu leur coûter bien des galères, c’est finalement cette démerde naturelle dans ce groupe qui a pris le dessus pour offrir la saison la plus longue et glorieuse de l’histoire de la franchise. Vince Carter, Chris Bosh et toute la compagnie des légendes de ces 15 dernières années peuvent ranger leurs arguments, la discussion n’a plus vraiment lieu d’être.
Et pas seulement parce qu’il s’agit d’une longue aventure printanière, qui a été marquée par des séries-marathon et des retournements de situation presque scénarisés. Non, comme on l’indique dans le titre comme dans ces lignes, c’est la saison complète qui doit être regardée avec le sourire et enthousiasme pour la suite. C’est ce nouveau titre de division, remporté haut la main et sans avoir vraiment tremblé malgré la pression des Celtics. Une domination logique, mais qu’il fallait tout de même tamponner avec un groupe renforcé, pressé par le cauchemar du sweep de l’an dernier. C’est cette série de performances offerte par Kyle Lowry comme DeMar DeRozan, les deux hommes faisant vibrer le Air Canada Centre comme rarement auparavant, grâce à la rage de l’un et le scoring de l’autre. Et surtout, c’est ce All-Star Weekend bien chouette, surtout le samedi soir pour être honnête, qui a mis un début de cerise sur le gâteau. Aaron Gordon qui file la gonfle entre ses jambes, Towns qui remporte le concours des meneurs, un public explosif et des souvenirs plein la tête, comme une énorme fête réussie dans le pays de Céline. Certes, le All-Star Game était foiré, mais on l’aurait joué au Madison Square Garden que cela n’aurait rien changé, la preuve lors de l’édition précédente. Non, c’est bien sur l’ensemble de la saison qu’il y a de quoi sourire si on aime les Raptors ou qu’on habite dans le coin de Toronto : merde, même Drake a sorti un nouvel album ! C’est dire la spirale positive qui a entouré la franchise et annoncé de belles choses pour la suite, malgré la difficulté du business. DeRozan, Biyombo et compagnie, que faire contractuellement parlant.
Dans tous les cas, Masai Ujiri peut être fier lui aussi de ses gars comme de son taff. Car des années après son arrivée, il peut ajouter cette ligne sur son CV : meilleure saison de l’histoire des Raptors, sans débat possible. Une fête de 8 mois qui se termine de façon honorable, et promet un avenir brillant pour les plus jeunes.
Source image : @ESPN