Russell Westbrook sort le mode Beastbrook : 35 points, 11 rebonds, 9 passes, 1 coeur énorme

Le 11 mai 2016 à 05:13 par Bastien Fontanieu

C’était une performance attendue d’un côté, redoutée de l’autre, et finalement déroulée au meilleur moment pour le Thunder. Dans un Game 5 crucial à San Antonio, le meneur d’OKC a tout simplement donné son corps sur le parquet, pour donner la victoire aux siens.

Timing parfait, comme dirait l’autre ! Quel meilleur timing, que celui choisi par Russell pour offrir son meilleur match de la saison, du moins son plus complet dans un contexte si particulier. Quelques heures auparavant ? Bien loin des plaines texanes et de l’agitation autour du AT&T Center ? C’est Stephen Curry qui recevait son second titre de MVP consécutif, de quoi faire bouillir le marsupial dans son coin. Alors comme ça je finis derrière LeBron, derrière Kawhi, parfait. Le genre de motivation qui ne sert pas vraiment à faire chauffer l’incroyable machine que représente ce monstre formé à UCLA, mais un petit bonus non-négligeable, surtout dans un match où le reste de son équipe n’était pas au top. Pour une fois, Kevin Durant n’était pas aussi chaud que prévu, bien défendu par l’avant-garde des Spurs et donc maintenu à des standards moyens (23 points). Pour une fois, Dion Waiters et Enes Kanter ne combinaient pas une trentaine de points en sortie de banc, ce qui aurait pu aider KD dans son entreprise offensive. Pour une fois, San Antonio se mettait à tirer décemment derrière l’arc, de quoi enfoncer un peu plus le clou pour la dynamite humaine d’OKC.

Mais c’est peut-être face à ce genre de challenge que Russell devait se retrouver. Celui d’avoir mélangé la maladresse du Game 1 avec la polyvalence du Game 2, la gloutonnerie du Game 3 avec la discrétion du Game 4. Un quatuor de rencontres tout à fait honorable, mais qui manquait ce petit grain de folie, ce moment et cette soirée durant laquelle les adversaires les plus volontaires ne peuvent pas faire grand chose face à ce compétiteur hors-du-commun. De quoi le nettoyer de toutes ses habituelles erreurs ? Certainement pas. Comme souvent, Westbrook a offert des passes hasardeuses et pris des tirs parfois têtus, mais sa seconde mi-temps fût un workout de détermination et de combativité. Les Spurs creusaient l’écart, chauffaient leur public, mais Russell répondait avec un troisième quart bien solide (11 points, 5 rebonds et 3 passes). Duncan se réveillait dans le dernier quart, Danny Green faisait trembler la ficelle et le momentum penchait vers les hôtes, mais Russell tenait tête avec des coast-to-coast inarrêtables et des rebonds en altitude. Cette dernière action, finalement, résumait assez bien la partie pour lui. Recevant la balle et censé être envoyé sur la ligne des lancers, le meneur se retrouvait libre de tout défenseur et plantait le and-one libératoire pour sa franchise : visage figé, gueule de cyborg, mâchoire serrée et adversaire abattu. Une nouvelle mission accomplie pour lui, et pas des moindres puisqu’elle était décisive ce mardi.

Avec 35 points, 11 rebonds, 9 passes et 2 interceptions hier soir, Russell Westbrook a donnait tout ce qu’il avait sur le terrain. Certes, ses 8 balles perdues et 15 tirs manqués faisaient tâche, mais dans une rencontre où le plus déterminé finirait par l’emporter, c’est bien lui qui s’est arraché pour repartir avec la gagne. Et à ce jeu-là, peu de monde peut aller le chercher.

Source image : @Thunder


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