Le banc des Spurs en galère : présenté comme un bonus, il plombe San Antonio actuellement

Le 11 mai 2016 à 06:49 par Bastien Fontanieu

Au moment où la série était officiellement annoncée par la NBA en demi-finale, les forces de San Antonio étaient listées avec comme arme fatale son banc ultra-profond. Malheureusement, pour le moment, c’est ultra-profond que ce banc est en train de la mettre aux Spurs.

Celle-là, il fallait oser la sortir sans trembler du menton. Au bout de cinq rencontres entre Gregg Popovich et Billy Donovan, ce sont les remplaçants du Thunder qui dictent la série ? On croit rêver. Rectifions, ou soyons plus précis dans les propos. Dicter n’est peut-être pas le verbe le plus approprié, simplement le second groupe d’Oklahoma City est bien en train de réaliser le boulot suffisant pour offrir un avantage crucial à sa franchise aujourd’hui. Enes Kanter était attendu avec impatience car sa saison régulière avait été dominante face à la raquette texane, son impact a pour le moment été mineur malgré deux bons derniers matchs. Dion Waiters allait probablement offrir quelques points bonus et une défense solide en plus de quelques pétages de plomb, c’est pour le moment le meilleur joueur en sortie de banc dans toute cette série. Aucune trace d’Anthony Morrow malgré quelques minutes envoyées au lance-pierres, du temps de jeu pour Cameron Payne et Randy Foye, une biscotte pour Nick Collison et puis… c’est tout. Sur le papier, rien de bien étonnant donc, du moins pas de quoi en faire une double-couverture de magazine avec hommages colorés. On se retrouve avec des remplaçants du Thunder bourrés d’enthousiasme, comme prévu, mais ne basculant pas la série dans leur camp, malgré toute leur bonne volonté.

Alors qu’en face ? On ne sait pas par où commencer, tant le malaise est palpable. Ce banc, ce fameux banc qui permettait à San Antonio de remporter 67 matchs de saison régulière sans crever les cadres, est aujourd’hui à la ramasse. Aron Baynes fait le bonheur de Detroit, nostalgie. Cory Joseph celui de Toronto, nostalgie. Tiago Splitter traîne à Atlanta, nostalgie. Même Marco Belinelli a l’air de manquer aux Spurs, quand on voit le manque d’impact proposé par les remplaçants actuels ! Gregg Popovich doit faire avec un groupe qui n’arrive pas à produire de vrai jeu face à l’activité athlétique adverse, qui ne semble pas trouver la moindre solution contre le Thunder. Le bouillant Patty Mills est devenu un congélateur (2/12 de loin sur cette série), David West galère face à la longueur intérieure d’OKC (40% au tir), Manu Ginobili voit sa moyenne chuter contre l’agressivité de Waiters (une seule fois plus de 10 points) et notre Boris national est aussi utile que des olives sur une pizza bordelaise (une seule fois plus de 7 points). C’est simple, aucun des membres de ce banc pourtant expérimenté et très complémentaire n’arrive à reproduire un niveau de jeu proche de celui de la régulière, ce qui pénalise fortement les Spurs. Car en mettant en avant les avantages de l’armée texane sur cette série il y a dix jours, le groupe des remplaçants faisait glousser la majorité de la planète basket tant l’écart semblait favoriser San Antonio. Hier soir ? C’est un vrai et bel écart qui a été imposé par le Thunder (20 à 11), après avoir tenu tête sur les autres rencontres : 24-17 Spurs au Game 2, 18-16 au Game 3 et 34-33 au Game 4.

L’exécution de fin de rencontre, la maladresse d’Aldridge et le manque d’intensité intérieure resteront des sujets principaux à observer afin d’expliquer les récents tourments des noirs et blancs. Mais s’il fallait envoyer quelques tartes à un groupe en particulier ? Ce serait celui du banc. Annoncé largement meilleur que celui d’OKC, celui des Spurs est actuellement dans un trou… ultra-profond, en effet.

Source image : Grantland


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