Russell Westbrook retrouve le mode WTF : 21 tirs manqués, 5 balles perdues dont 2 cruciales…

Chaque match se joue à trois fois rien, surtout dans cette série entre Spurs et Thunder où chaque élément peut faire basculer une rencontre. Hier soir, c’est le meneur d’OKC qui a méchamment vendangé, contre sa propre équipe malheureusement…

Sacré Russell. Sacré Westbrook. Comme d’habitude, ce n’est pas gris ou tiède, c’est tout blanc ou tout noir. Pas de véritable milieu, on part soit sur du cyborg intouchable qui peut donner son corps au sport et permettre à son équipe de l’emporter, soit on tombe sur le meneur fou-fou qui manque de lucidité et s’entête dans son jeu à l’instinct. Un délire qui peut marcher contre pas mal d’équipes, mais malheureusement pas les Spurs, disciplinés et comprenant parfaitement les besoins d’un joueur comme lui. Hier soir, on aurait très bien pu pointer du doigt les lancers loupés par San Antonio, la vilaine balle perdue de Kevin Durant en fin de rencontre, ou le faible apport du banc de Billy Donovan. Seulement, la règle reste la même : aux champions reviennent les lauriers, aux vaincus reviennent les fessées. Et ce vendredi, c’est bien Russell qui a largement contribué au revers de son équipe à domicile, alors qu’un précieux avantage du terrain avait été récupéré. Grâce à lui en plus ! Formidable d’agressivité en allant au panier dans le Texas, Westbrook est tombé sur une couverture nettement plus intelligente, ce qui l’a poussé à la tentation d’un art dans lequel il n’excelle pas vraiment : le tir à distance. Longue, moyenne ou courte, le numéro 0 a été orienté toute la soirée par Kawhi Leonard vers l’aide la plus proche, sans oublier de baisser les bras sur un tir derrière l’arc. La légende raconte qu’à San Antonio, quand Westbrook prend un tir en dehors de la raquette, un enfant naît. Et bien hier soir, les maternités étaient pleine chez Tony and co. Trois sur dix à trois-points, ce sont donc 7 possessions du Thunder qui ont terminé aux oubliettes.

Auxquelles on peut ajouter 5 balles perdues, un total connu du meneur, mais qui était encore plus significatif ce vendredi. Car en toute fin de rencontre, après avoir apporté ses doses de boost habituelles dont ce putback avec la faute ou un trois points violent pour donner 4 points d’avance aux siens, Westbrook vendangeait deux possessions ultra-importantes sur des gonfles rendues aux Spurs quasiment sans forcer. Une à trois minutes trente de la fin qui permettait à Kawhi de redonner +6 aux siens, et surtout une à 1:50 du buzzer qui permettait… à Kawhi de redonner +5 aux siens. Certes Durant a aussi aidé dans ce département, et on peut trouver un paquet d’excuses afin de rationaliser la chute d’OKC à la maison. Mais quand Russell retrouve ce mode un peu dingo et qui manque de lucidité, le pile ou face devient extrêmement risqué pour un Thunder qui ne peut se le permettre face aux Spurs. Résultat, l’avantage du terrain récupéré n’existe plus, et il faudra un Game 4 nettement plus sérieux de la part de la star s’il souhaite retourner à San Antonio avec un score de série à égalité. On ne va pas s’étaler plus longtemps, il fallait voir le match pour comprendre qu’au-delà de la ligne numérique toujours aussi fournie (31-9-8), les malus étaient trop nombreux. Quand vous avez un Kevin Durant en rythme, qui parvient à jouer de Danny Green en plantant 26 points sur seulement 18 tirs tentés, on peut se poser quelques questions concernant les 31 tentatives du meneur (!), les 10 de loin et les 5 balles perdues dont surtout les deux du money-time.

Formidable d’activité, de capacité à s’arracher pour un rebond venu d’ailleurs ou à se sacrifier pour le bien de son équipe, Russell Westbrook est cette boule d’énergie incontrôlable qui fascine encore et toujours les passionnés. Seulement, si le phénomène est capable d’aider sa franchise dans ce sens, il peut aussi la pénaliser avec un jeu encore et toujours basé sur de l’instinct, au lieu de trouver la faille dans une défense des Spurs qui bénie les dieux sur chaque tir extérieur. Kawhi a chié au Game 2 et s’est repris au 3, à Russell d’effacer le 3 en cartonnant le 4.

Source image : Twitter