Fin de saison pour Blake Griffin, Chris Paul opéré : les Clippers peuvent-ils éviter l’implosion ?

Le 27 avr. 2016 à 09:51 par Bastien Fontanieu

La nouvelle est tombée hier soir, dans le chaos général initié par Stephen Curry ce dimanche. Finalement, les Clippers ne rejoueront pas avec leurs All-Stars : ni Chris Paul, ni Blake Griffin. La goutte de trop dans le vase californien, ou une énième étape à traverser ensemble ?

Aux alentours de 20h ce mardi, l’ambiance était déjà suffisamment morose dans les coulisses de la franchise. Un match décisif perdu à Portland, un meneur gravement blessé à la main et un intérieur touché à la cuisse, la pluie parisienne n’offrait pas d’éléments d’optimisme à la fanbase des Clippers. Il existait bien un scénario catastrophe dans l’éventail des possibilités offertes à Doc Rivers, pouvant mettre un terme immédiat à sa campagne ainsi que celle de ses joueurs, mais dans ce bordel indescriptible, un rayon d’espoir subsistait. Petit, ridicule pour certains, mais bien là. Et dans l’attente des résultats concernant les tests médicaux des deux joueurs, on ne pouvait croire en la disparition équivoque du meneur et de son intérieur. Jusqu’à l’annonce officielle donc, un coup de marteau supplémentaire sur la caboche des soldats californiens, Blake Griffin étant suspendu d’activité pour toute la fin de saison, juste après avoir vu Chris Paul se faire opérer de la mimine. Clap de fin pour l’un, 4 semaines de récupération minimum pour l’autre, major fuck. Ce qui était magiquement devenu un coup de pouce du destin dimanche soir se transformait en cratère ultime le mardi : 48 heures dans la vie des Clippers, une franchise tourmentée depuis des années et qui subissait – en ce début de semaine- un des pires moments dans toute son histoire.

Car s’il n’était question que de défaite ou de victoire, il est évident que les 90’s bomberaient encore du torse face au squad de cette année. Des soirées, des semaines, des mois et des saisons de merde, c’est peu dire si on en a connu chez Billy Cristal et ses potes. Mais là où l’enchaînement récent dépasse tout précédent dans le long récit des Clippers, c’est que non seulement la franchise ne s’est jamais sentie aussi proche de passer une étape salvatrice ce dimanche, elle a aussi compris que ce nouveau cataclysme du surlendemain serait peut-être le dernier pour le groupe en place. Comment se redresser après une telle désillusion ? Comment retourner au boulot, quand on connaît le dossier de Chris Paul et compagnie, victimes préférées des dieux de la poisse depuis des années ? L’épisode Donald Sterling avait déjà servi de premier test, resserrant les liens entre chaque athlète dans cette difficile épreuve à la fois intra et extra-sportive. L’année suivante, la panique face au Thunder imposait une évolution chez les cadres. La suivante, le comeback mémorable des Rockets nous poussait dans des recoins encore plus obscurs. Aujourd’hui ? Impossible de prédire de quoi l’avenir des Clippers sera fait, mais s’il fallait définir un fond de piscine touché par le Doc et son groupe, ce serait celui-ci. This is it. On ne peut aller plus bas dans le registre de la malchance, dans le département de la constante déprime, dans l’absence totale de karma positif au sein d’une franchise. Un signe qui pourrait et devrait mener à la fermeture d’un bouquin, malheureusement encore à l’étape de la rédaction.

Contractuellement parlant, la paperasse administrative est à elle-seule ce qui maintient ce vestiaire en place. Car de J.J Redick à Blake Griffin, en passant par DeAndre Jordan et Chris Paul, le coeur de la machine californienne est censé revenir à l’unisson en octobre prochain. Une année de contrat par-ci, un bon salaire par-là, le cinq majeur a de fortes chances d’avoir la même tronche dans quelques mois. Mais si on doit s’appuyer sur les récents événements qui se sont imposés aux Clippers, le terme d’implosion peut -et doit- être clairement utilisé dans le vocabulaire des fans. Les rumeurs de transferts autour de Jamal Crawford ? Libre d’aller où bon lui semble cet été, le vétéran pourra faire tomber le premier des dominos s’il le souhaite. Pareil pour Jeff Green, qui ne fait certes pas partie des cadres mais aura lui aussi la possibilité de rejoindre Jamal sur son radeau. Et derrière ? Difficile de ne pas se souvenir des scénarios envisagés depuis des mois autour de Blake Griffin, de son nom mentionné à droite à gauche contre tel ou tel joueur, de sa stupide gouache envoyée ‘dans la gueule d’un membre du staff’ et qui lui revient… en pleine face aujourd’hui. Plus que jamais, l’intérieur sera sur le siège éjectable et pourra contempler un potentiel transfert au mois de juillet. Et c’est là qu’on peut se poser la question : ne s’agirait-il pas de la meilleure solution à envisager pour le Doc ? Conscient que ces perpétuelles frustrations ne peuvent continuer pour un groupe déjà bien meurtri, ce sera à lui de prendre une décision capitale lorsque le marché ouvrira ses portes.

Les Clippers n’inverseront aucun karma en transférant Blake Griffin, en perdant Jamal Crawford ou en trouvant une nouvelle excuse afin d’expliquer cette énième désillusion. Cependant, le chef Rivers et son recrutement obsolète devront se regarder dans la glace au 1er juillet, sans tourner la tête : faut-il continuer à y croire et entamer une 150ème campagne basée sous le thème de la revanche, ou imposer un changement radical pour mieux reconstruire derrière ?

Source image : FanSided


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