Bilan de saison 2016, version Wolves : ne cherchez plus le futur, il se cache dans les forêts du Minnesota

Lentement mais sûrement, les Wolves sont en train de construire l’un des groupes les plus talentueux jamais aperçus dans la Ligue. À force de patience et de tours de Draft, Minnesota semble maintenant prêt à passer à la vitesse supérieure pour retrouver les joutes printanières dès 2017.

Ce que TrashTalk avait annoncé :

Encore un peu juste pour mettre fin à une décennie sans Playoffs, ce groupe jeune et talentueux entouré de quelques Papas promettait d’être fun à suivre malgré les lacunes de son coaching staff. Bien sûr, impossible de prévoir dans notre preview (disponible ici) le destin funeste de Flip Saunders que nous espérions de tout cœur voir revenir en cours de saison pour continuer l’éducation de ces jeunes loups et glaner une trentaine de succès encourageante pour la suite. Cette saison devait être celle de la grande révision finale avant d’attaquer les choses sérieuses dès l’automne 2016, elle l’a été. Là-haut, Flip doit être fier de ses protégés.

Ce qui s’est vraiment passé :

Profondément choquée par le décès aussi rapide que tragique de Flip Saunders à deux jours du début de la saison régulière, l’organisation des Wolves a fait front ensemble pour honorer ce grand Monsieur de la franchise et du basket en général. Dans le sillage de son nouveau prodige rookie, Minny affichait encore un bilan équilibré de 8 victoires pour 8 défaites après un mois de compétition. La suite est moins glorieuse, mais l’essentiel était ailleurs. En l’espace de quelques mois, Karl-Anthony Towns s’est déjà imposé comme le futur leader de la franchise devant Andrew Wiggins, visiblement moins vocal sur le parquet. Au contact des anciens comme Kevin Garnett, le rookie au surnom de félidé apprend vite et son potentiel est tout bonnement monstrueux. Habile au poste, il sait également s’écarter derrière la ligne à 3-points et peut même poser le ballon au sol pour attaquer le cercle. Le cauchemar de tout défenseur qui promet déjà de longues nuits d’angoisse pour ses futurs adversaires lors des dix prochaines années au bas mot. Ajoutez à ça une gueule sympathique qui ne manque déjà pas de charisme ainsi que sa victoire lors du dernier concours des meneurs et vous obtenez un capital sympathie énorme acquis en l’espace de seulement six mois pour l’une des futures icones de la NBA – préparez-vous à voir le numéro 32 envahir les rayons dans les prochaines années. Mais KAT ne sera pas le seul à s’illustrer lors du week-end étoilé organisé à Toronto puisque Zach LaVine en profitera pour faire un peu de pub pour sa région d’adoption en remportant le plus grand concours de dunk de l’histoire un jour après avoir été élu MVP du Rising Stars Challenge, le tout pour sa deuxième saison dans l’élite. Pas mal pour le marsupial qui a aussi réalisé une saison correcte pour effacer les doutes quant à son niveau en configuration classique de match. Au milieu de ce groupe d’ados pré-pubères, Andre Miller et Kevin Martin ont réussi à négocier leur sortie en milieu de saison pour ne laisser que plus de place aux jeunes de s’exprimer. Un deal gagnant-gagnant donc, uniquement ralenti par les limites techniques de Sam Mitchell au coaching. Pourtant, on peut parler de saison réussie pour les Wolves dont on se souviendra comme l’une des deux seules équipes a être allées vaincre les Warriors à l’Oracle lors de cette campagne historique. Comme une sorte d’avant-goût de ce qui se prépare dans les bureaux du Target Center.

L’image de la saison :

Un doublé et un concours historiques !
Source : The Canadian Press – Mark Blinch

On ne l’attendait pas, il a cartonné : Gorgui Dieng

Si ses statistiques sont globalement similaires à la saison dernière, son statut a définitivement changé lors des six derniers mois. Depuis que Nikola Pekovic s’est perdu dans la taïga suite à une partie de chasse, c’est lui qui a récupéré les clés de la coloc avec Karl-Anthony Towns dans la raquette. Joueur de l’ombre, le Sénégalais s’est révélé cette saison grâce à quelques beaux cartons offensifs et un temps de jeu croissant pour culminer à 40 minutes. On sent l’influence de Kevin Garnett dans le mental du garçon qui n’a pas volé son poste de starter NBA. Le Sénégal aura besoin de lui s’il veut espérer quelque chose à Manille cet été.

On l’attendait au taquet, et il a abusé : Kevin Martin

Seul vétéran capable d’apporter du concret sur le parquet dans cette équipe, Kevin Martin a vécu une saison compliquée jusqu’à perdre sa place dans le cinq majeur. Poussé vers la sortie par les plus jeunes, l’ancien King sent qu’il n’est plus le bienvenu dans le Minnesota. Il trouvera finalement une échappatoire juste avant la deadline pour rejoindre son pote ridé, Andre Miller, à San Antonio dans sa quête d’une bague NBA.

La vidéo de la saison :

Ce qui va bientôt se passer :

Béni des Dieux de la Draft depuis déjà quelques années, les Wolves se sont encore assurés de récupérer un bon pick pour compléter ce jeune squad débordant de talent. On peut compter sur le management pour prendre le meilleur jeune encore disponible afin de l’intégrer à la colonne vertébrale de cette équipe de la meilleure des manières. À 39 ans, Kevin Garnett devrait prolonger le plaisir d’une année dans un rôle d’entraîneur-motivateur-joueur qui lui sied à merveille. Avec l’aide d’un nouveau coach, il pourrait même bouler la boucle en raccrochant les Playoffs pour sa dernière saison dans l’élite avec son équipe de cœur. Car si le front office a privilégié la famille pour gérer cette période de transition post-traumatique, Sam Mitchell a quand même montré ses limites et il va gentiment laisser sa place à quelqu’un de plus qualifié pour exploiter tout le potentiel de ce groupe. Mark Jackson, Tom Thibodeau ou David Blatt, autant de noms qui nous auraient fait sourire il y a quelques années en les imaginant dans le Minnesota mais qui paraissent de plus en plus plausibles vu la gueule de l’équipe construite ces dernières années.

Source image : Carlos Gonzalez pour le Star Tribune, montage @TheBigD05 pour TrashTalk