Bilan de saison 2016, version Sixers : Sam Hinkie part sur une dernière dégueu, les fondations sont posées
Le 15 avr. 2016 à 15:03 par David Carroz
Les saisons se suivent et se ressemblent en Pennsylvanie. Avec une troisième année consécutive de déprime et un nouveau bilan revu à la baisse, les fans doivent commencer à trouver le temps long, très long. Pas sûr que les mouvements dans l’organigramme des Sixers les poussent à l’optimisme pour autant. Heureusement, il reste la Draft, la future arrivée de Dario Saric et peut-être même les débuts de Joel Embiid.
Ce que TrashTalk avait annoncé :
En imaginant quelques progrès et l’apport de Jahlil Okafor pour offrir de nouvelles opportunités offensives à l’équipe, on voyait bien les Sixers faire un peu mieux que l’an passé, sans pour autant hypothéquer leurs chances à la Draft. Avec quelques mouvements bien sentis, on se disait même en caricaturant un peu que Sam Hinkie pourrait chopper un ou deux picks supplémentaires au premier tour, histoire d’assurer encore plus le futur. Le seuil des 20 victoires enfin atteint, encore un mec drafté dans le Top 3, un candidat crédible au titre de Rookie of the Year et des jeunes s’affirmant (Kendall Marshall, Nik Stauskas) ou confirmant (Nerlens Noel, Robert Covington), les fans de Philly ne devaient certes pas retrouver le sourire, mais au moins arrêter de pleurer en imaginant la saison suivante avec enfin un peu d’enthousiasme.
Ce qui s’est vraiment passé :
On a eu raison au moins sur un point : les chances à la Draft sont intactes, voire même renforcées grâce à un bilan encore plus dégueu que les saisons précédentes. 19 victoires en 2014, 18 en 2015 et seulement 10 en 2016, superbe performance, bravo les artistes. Pourtant, le vent du changement a soufflé dans la Cité de l’Amour Fraternel puisque Jerry Colangelo et Mike D’Antoni sont arrivés, plus ou moins poussés par Adam Silver, afin de remettre un peu d’ordre dans la boutique. Quelques retouches tout d’abord, des taquets pour empêcher Sam Hinkie d’échanger le moindre joueur contre des tours de Draft, et enfin le grand coup de balai final avec la démission du GM. Oublié le plan de reconstruction, la patience, le verre pilé enfoncé de force dans le postérieur des fans, avec la désagréable sensation que ces trois années horribles n’ont pas servi à grand chose. Sinon, d’un point de vue basket, Jahlil Okafor -avant de se blesser- à montrer de belles dispositions malgré un temps de jeu pas à la hauteur de son talent. Autre motif de satisfaction Ish Smith a donné un peu de tonus à l’attaque et permis de gratter tout de même quelques succès afin d’éviter le pire bilan de l’histoire. Parce qu’avant son arrivée, le début de saison était horrible : 18 défaites pour commencer, soit le pire départ égalé et 28 revers consécutifs en prenant en compte l’exercice précédent, new world record. Rien à ajouter.
L’image de la saison :
On ne l’attendait pas, il a cartonné : Ish Smith
Devant l’apathie générale des troupes et les défaites qui s’accumulaient, il fallait faire quelque chose. Jerry Colangelo n’aura pas mis longtemps avant de mettre des bâtons dans les roues de Sam Hinkie en envoyant des second tours de Draft à la Nouvelle-Orléans afin de récupérer Ish Smith. Un sacrilège pour le GM, un vrai plaisir pour les fans. Alors oui, Ish Smith ne sera jamais le meilleur meneur de la Ligue, mais il a dynamisé l’attaque moribonde de Philly -sans faire de miracle non plus, faut pas déconner- en envoyant 14,7 points et 7 passes par rencontre. De quoi permettre aux Sixers de remporter 3 des 6 premiers matchs joués par Ishmael. Surtout, sa présence a épuré le jeu de Jahlil Okafor qui n’a pas grossi sa moyenne de points mais a fondamentalement progressé dans son adresse. Maintenant, Smith est agent-libre et pourra toucher un plus gros chèque que celui de la saison écoulée (1,1 million de dollars). À Philly ?
On l’attendait au taquet, et il a abusé : Nik Stauskas
Présenté comme le meilleur shooteur de la cuvée 2014, Nik Stauskas n’avait pas trop eu l’opportunité de briller à Sacramento, en concurrence avec Ben McLemore, récupéré un an plus tôt par les Kings au marché du rookie. Pas facile de toute façon de réussir dans le bordel géré par Vivek et le Canadien n’était pas mécontent d’atterrir aux Sixers pour son année sophomore. Il faut dire qu’avec l’effectif en place, c’était une place de titulaire assurée et le soutien de Brett Brown, tout heureux de récupérer une gâchette dans son roster. Sauf que Stauskas a décidé de faire honneur à un homophone de prénom en se transformant en “Nik the brick”, à tel point qu’il n’a fait partie du cinq majeur qu’à 35 reprises et que son apport en général et son adresse en particulier (8,5 points à 38,5% dont 32,6% du parking) ont été bien en deçà des attentes.
La vidéo de la saison :
Pas grand chose de réjouissant, alors on va parier sur l’avenir puisque la franchise se projette déjà sur l’an prochain :
A New Step In Our Journey
[ https://t.co/koF2Q8luf4]https://t.co/slv04DgWGC
— Philadelphia 76ers (@Sixers) 29 mars 2016
Ce qui va bientôt se passer :
L’ère Hinkie est donc révolue, place à Brian Colangelo puisque Jerry met en place sa mafia à Philly, en attendant Mike D’Antoni en tant que coach à la place de Brett Brown. On attendra un peu avant de faire un vrai bilan du destructeur pour voir ce que les jeunes pousses draftées donneront au final et son héritage – bon ou mauvais – sera jugé sur le long terme. Maintenant, on va voir si le fiston de Jerry fera mieux, lui dont les choix se sont montrés inégaux lorsqu’il sévissait à Toronto par exemple. Premier test : la Draft en juin. Puis la free agency, même si on doute un peu de l’attractivité des Sixers. Enfin, la gestion de l’embouteillage à venir dans la raquette. On réfléchira alors à l’avenir de Philly pour voir la direction prise.
Source image : @TheBigD05