Le cauchemar de Stephen Curry : 4/18 au tir, 1/12 du parking, une soirée à rapidement zapper

Le 20 mars 2016 à 05:50 par Bastien Fontanieu

La mission semblait impossible, mais les Spurs ont peut-être réussi à trouver la clé de l’algorithme ultime. Hier soir, Stephen Curry est redescendu sur Terre, et l’accueil fût brutal : la défense de San Antonio n’a fait aucun cadeau au numéro 30.

Ralentir Curry ? Plus facile à dire qu’à faire, quand on sait que le bonhomme décide plus ou moins quand il est à l’aise ou non. D’ailleurs, Popovich se lançait dans ce challenge quasi-intouchable, chaque équipe s’étant plus ou moins brisée devant le meneur, en tentant de lui mettre le plus de barbelés imaginables. Premier soldat envoyé en sacrifice humain ? Danny Green, dont la performance défensive globale fût tout simplement remarquable. Bien aidé, évidemment, par ses coéquipiers, le sniper se lançait dans un marathon affolant, en mettant le plus de pression possible sur le leader des Dubs. Tellement proche de Stephen qu’on se demandait si DG n’allait pas connaître tous les grains de beauté de la bête en fin de soirée, chaque écran étant pris avec la main dans son short, chaque tir étant gêné avec un effort supplémentaire. Entre son abnégation, sa longueur de bras et ses fondamentaux, Green devenait un homme majeur de cette rencontre grâce à sa défense. Il faut certes reconnaître le fait que Curry lui-même manquait d’agressivité, un point qu’il soulignera en sortie de match vu le peu de pénétrations qu’il osera finir alors que les Spurs ouvraient les double-pas. Mais s’il y a bien un acteur qu’il fallait saluer en premier, c’était Danny de la planète verte.

Ensuite, un peu de Tony dès la ligne médiane passée, pas mal de Kawhi, un peu de Patty, des switchs permanents en osant se focaliser sur une mission simple : ne pas prendre la moindre bombe à distance. D’où cette envie de forcer la pénétration, quitte à se faire rincer derrière. Mais en poussant Curry à devoir se retrouver dans un semblant d’inconfort, un faux-rythme auquel il n’était pas habitué, les Spurs réussiront ce qui semblait impensable, depuis plusieurs mois. Un vilain 4/18 au tir, 1/12 de loin, des décisions assez compliquées et incompréhensibles, notamment en toute fin de match où le meneur penchait davantage pour un home run de 9 mètres plutôt qu’un système léché, on voyait là un Stephen bien plus humain et forcément des Warriors en galère. Depuis le temps qu’on connaît et qu’on voit le numéro 30 jouer, on sait que le mettre dans de mauvais spots est quasiment impossible, puisque n’importe quelle zone du terrain est sa salle de bain. Cependant, là où San Antonio a réussi à trouver un type de schéma à reproduire par la suite, c’est cette capacité à forcer Curry à devoir jouer un basket différent. Bien plus basé sur la pénétration que les tirs de loin, bien plus basé sur de la réflexion balle en main que de la réaction instinctive. Une expérience en laboratoire concluante, mais qu’il faudra vérifier lors du prochain affrontement entre ces deux équipes. Car si les Spurs arrivent à imposer une nouvelle soirée déprimante au meneur, il faudra déposer un brevet historique prouvant la possibilité de freiner le sniper.

Fatigué, déboussolé et manquant d’agressivité dans ses pénétrations, le MVP en titre a vécu une sale soirée à San Antonio mais celles-ci arrivent à tout le monde. Même à lui ? Même à lui. Reste à savoir s’il s’agit d’un événement exceptionnel, ou si Popovich a découvert le secret scientifique le plus recherché de la NBA aujourd’hui.

Source image : FanSided


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