On a parlé du Rising Stars Challenge avec Clint Capela : “ça donne envie de revenir pour le All-Star Game”
Le 07 mars 2016 à 09:31 par Benoît Carlier
La bonne humeur de Dwight Howard était communicative dans le vestiaire des Rockets hier soir alors que Houston venait d’effacer un déficit de 18 points face aux Raptors pour l’emporter. Tandis que les joueurs reprenaient à tue-tête le dernier son de Rihanna et Drake – Toronto oblige – joué sur les haut-parleurs de Sam Dekker, nous nous sommes entretenus avec Clint Capela pour revenir sur le chemin parcouru par le jeune Suisse et sur celui qui se dessine à l’horizon.
TrashTalk : Grosse victoire ce soir face à Toronto après avoir eu jusqu’à 18 points de retard, est-ce qu’il vous faut à chaque fois cet électrochoc pour vous mettre à bien jouer ?
Clint Capela : C’est vrai que souvent on commence mal les matchs, on peut plus le cacher maintenant on l’a fait toute la saison. Donc on doit à chaque fois cravacher pour revenir au score et ça marche une fois sur deux. Ce soir on l’a fait et ça nous fait vraiment du bien, surtout contre le second de la Conférence Est. Ça donne de l’énergie à tout le monde et de la positivité dans le vestiaire.
TT : Une belle performance en back-to-back, surtout que vous êtes arrivés à Toronto à 4 heures ce matin. Comment tu gères ces moments ?
CC : Tu arrives à l’hôtel à 4 heures et tu dors à 4 heures 45. Tu reçois un message quand tu rentres dans ta chambre qui t’annonce une séance vidéo à midi. Je me suis réveillé à 11 heures, j’étais un peu perdu. Ensuite tu repars dans ta chambre te reposer avant le bus de 3 heures 45 mais je me suis réveillé de ma sieste encore plus fatigué. Les back-to-backs c’est franchement pas facile, surtout mentalement. Quand tu ressens la fatigue il faut vraiment la combattre parce que sinon elle te fait du mal.
TT : Tu as fais plusieurs passages en D-League l’an dernier avant de jouer tous les Playoffs avec les Rockets. Aujourd’hui tu as un bon temps de jeu dans une équipe qui risque de retourner en Playoffs. À titre personnel, quels sont tes objectifs d’ici trois ou quatre ans ?
CC : J’aurai 25, 26 ans. Je dois être dans le starting five et jouer toute la saison en étant un des gros poids pour l’équipe. Je me vois être un starter chaque soir et peser aux points, rebonds et contres. En plus j’ai vraiment envie d’être dans une équipe qui gagne, qui joue les Playoffs et qui a des gros objectifs. C’est pas facile mais je trouve que c’est important.
TT : Pour l’instant tu fais encore partie des jeunes, tu étais déjà venu ici au Air Canada Centre pour le Rising Stars Challenge, qu’est-ce que ça fait de représenter le monde contre les Etats-Unis ?
CC : C’est énorme. J’en ai profité pleinement, surtout le fait de jouer aux côtés des meilleurs joueurs de sa génération. Quand tu vis quelque chose comme ça tu n’as qu’une seule envie c’est de revenir mais pour le All-Star Game.
TT : C’est également à Toronto que tu as inscrit tes premiers points NBA il y a un peu moins d’un an, comment décris-tu ta progression depuis ?
CC : Je me suis bien adapté au niveau de la langue et on communique mieux avec mes coéquipiers. C’est ça le point principal et je continue de travailler et de progresser donc c’est un bon point.
TT : Vous êtes deux joueurs suisses en NBA avec Thabo Sefolosha, est-ce que tu lui parles régulièrement pour lui demander des petits conseils par rapport à l’expérience qu’il a déjà ?
CC : On n’a pas trop été en contact récemment mais on va bientôt les jouer donc je vais pouvoir aller le voir et on discutera mieux.
TT : Comme toi, il a aussi joué à Chalon-sur-Saône en ProA, est-ce que tu suis toujours les résultats de l’équipe ?
CC : Oui un peu. J’ai vu qu’ils avaient perdu en finale de la Leaders Cup contre Monaco contre un ancien joueur qui était aussi avec moi au centre de formation, Yakuba Ouattara. J’étais quand même déçu pour Chalon mais je suis content pour Ouattara parce qu’on a fait tout le centre de formation ensemble et de le voir maintenant être l’un des meilleurs joueurs de ProA ça fait vraiment plaisir.
TT : Qu’est-ce qu’on apprend quand on côtoie Dwight Howard au quotidien ?
CC : On apprend à s’amuser [rires]. Non, il est marrant mais il donne pas mal de bons conseils. Avec lui on travaille dans la bonne humeur et c’est agréable. C’est pas un joueur qui met la pression, il veut que tu réessayes et il va essayer de te faire garder ton optimisme. C’est ce qui est bien avec lui, c’est qu’on est en confiance. C’est le premier à nous encourager quand on fait des erreurs, à nous dire de ne pas nous inquiéter et de continuer à travailler.
TT : Être en confiance, même au lancer-franc alors ?
CC : On travaille encore beaucoup au lancer-franc avec lui. Ça commence à venir, je sais que ça va venir mais pour moi ça ira mieux au fur et à mesure quand j’en shooterai à chaque match et que je jouerai constamment des bonnes minutes. Je pense que ça va aller, je ne m’inquiète pas pour ça.
TT : Pour finir, est-ce que tu peux nous donner la recette pour battre les Spurs ou les Warriors en Playoffs si vous étiez amenés à les affronter ?
CC : [Rires] Ce qui est bien avec nous c’est qu’en Playoffs on joue vraiment avec le cœur. Ce qui nous arrive parfois cette saison c’est qu’on est assez inconstants mais en Playoffs on sait tous que c’est la fin. L’année dernière, Dwight Howard c’était un monstre, il jouait vraiment avec le cœur et il donnait tout. Je pense que contre des équipes comme ça en Playoffs c’est le cœur qui fera la différence en plus des détails défensifs. Si on va en Playoffs, je ne sais pas si ça suffira pour passer le tour mais c’est la chose principale qu’il faut pour avoir peut-être les moyens de battre ces équipes là.
Le Genevois tourne à 7,1 points et 6,8 rebonds en une vingtaine de minutes avec les Rockets cette saison. Il a même débuté titulaire à 35 reprises aux côtés de Dwight Howard notamment. Un partage de la raquette qui lui convient plutôt bien avec son jeu très mobile qui lui permet de s’écarter du cercle des deux côtés du parquet. On suivra avec attention son évolution au cours des années à venir car il a encore un beau potentiel à exploiter.
Source image : Troy Taormina – USA TODAY Sports