Amar’e Stoudemire allume Carmelo Anthony sans le nommer mais aussi sans le ménager
Le 29 févr. 2016 à 14:33 par Baptiste
Actuellement en très grosse difficulté à l’Est avec seulement deux victoires sur les dix derniers matchs, les Knicks n’arrivent pas à confirmer les bonnes choses entrevues en première moitié de saison. Les Playoffs sont aujourd’hui quasiment hors d’atteinte, bien que James Dolan y ait cru. Amar’e Stoudemire, désormais au Heat, a été invité à donner son avis sur la situation et il n’a pas hésité à allumer indirectement Carmelo Anthony.
En visite du côté de New York dimanche et repartis avec une belle victoire 98-81, le Heat a pu conserver sa 4ème place à l’Est. Si les Knicks s’écroulent actuellement, le Heat confirme sa belle saison malgré l’absence de Chris Bosh. Propulsé dans le cinq depuis quelques matchs, Amar’e Stoudemire, avec huit points et sept rebonds, a pleinement participé à ce succès et effectue une saison honorable pour un vétéran ayant subi plusieurs graves blessures au cours de sa carrière, passée principalement à Phoenix et New York, à partir de 2010. Cette année-là, on s’en souvient, Amar’e Stoudemire a signé une première partie de saison de niveau MVP avant que l’arrivée de Carmelo Anthony ne provoque un partage des responsabilités plus grand sans pour autant faire des Knicks un réel candidat au titre. De 2011 à 2015, les deux stars ont évolué ensemble mais ne sont jamais parvenues à s’entendre réellement sur le terrain. En effet, si ces deux stars propulsait les Knicks dans une autre dimension sur le papier, sur le terrain, le manque de complémentarité ou d’atomes crochus fut marquant…
Visiblement, en dehors du terrain, ces deux-là ne s’entendaient pas vraiment non plus. En 2012, après un début de saison cata, les Knicks n’ont d’autres choix que de faire jouer Jeremy Lin au poste 1 au mois de février, tous les autres meneurs étant blessés. On connait la réussite qui suivit, et on ne va pas vous raconter pour la 417ème fois la “Linsanity” mais, interrogé sur le sujet par ESPN, Amar’e Stoudemire a constaté que visiblement, certain(s) joueur(s) n’ont pas tellement apprécié la célébrité soudaine du jeune Lin :
“Jeremy était un super, super gars. Génial avec ses coéquipiers, travailleur. Il a vraiment bossé dur, nous étions fiers de lui quand il a eu ses moments à lui. Très souvent, vous devez tous être heureux du succès de vos coéquipiers. Ce coup-ci, ce n’était pas le cas. Dans ces moments-là, vous devez être heureux et laisser ce joueur savourer et chérir ces moments. Il était en train de devenir une star, et je ne pense pas que tout le monde appréciait cela.”
Selon STAT, qui toutefois ne nomme pas Anthony à une seule reprise dans l’interview, Melo ne supportait pas l’idée qu’un autre joueur puisse occuper les spotlights de Gotham. Or, l’ascension de Jeremy Lin était du jamais-vu dans l’histoire de la Ligue et faisait du jeune Taiwanais le joueur chéri du Madison Square Garden. Le meneur vivait en grandeur nature un rêve de gosse, celui que tous les jeunes basketteurs du monde rêvent de réaliser. Il était devenu le joueur favori du Madison Square Garden, celui dont les fans voulaient à tout prix que le conte de fée continue le plus longtemps possible. Or, Anthony avait réclamé son départ des Nuggets pour devenir le roi de Big Apple et ne souhaitait surtout pas partager son trône avec un autre joueur, qui plus est sorti de nulle part. Si cela n’a jamais été énoncé clairement, c’est cette jalousie, selon Stoudemire, qui mena au départ de Jeremy Lin pour les Rockets.
“S’il était resté, ça aurait été cool. Mais certains dans l’équipe n’étaient pas fan de cette nouvelle star, donc il n’est pas resté.”
Suite à cela, les Knicks ont vécu une lente déchéance, menant à la nomination simultanée ou presque de Phil Jackson comme président de la franchise et de Derek Fisher comme coach le 10 Juin 2014. Fidèle à la philosophie du Zen Master, Coach Fisher a souhaité instaurer l’attaque en triangle tout au long d’une calamiteuse saison 2014-2015, aboutissant sur un record de 17 victoires pour 55 défaites, pire bilan de l’histoire de la franchise. Là aussi, sans le nommer, Amar’e Stoudemire estime que Melo et d’autres n’ont pas cherché à appliquer le projet de jeu du Fish :
“Je pensais que c’était un système jeu prometteur. Peut-être que les trois quarts de l’équipe pensaient comme moi. Mais si vous n’avez pas toute l’équipe qui pense comme vous et souhaite s’impliquer au sein d’un système, ça ne marchera jamais.”
“Il y a énormément d’intelligence impliquée dans l’attaque en triangle. Vous devez la maitriser et l’appliquer. Mais là encore, s’il n’y a pas toute une équipe qui s’implique dans ce processus, cela ne marchera pas.”
C’est dur. Quand vous êtes impliqués dans cette situation vous devez en prendre le contrôle. Vous devez vous assurer que vous prenez les bonnes décisions pour votre équipe et vos partenaires.
Vous devez devenir un joueur plus complet pour permettre à votre équipe de sortir du trou. Tout le monde ne peut pas le faire. Ce n’est pas facile.
On l’aura compris, Stoudemire n’apprécie pas du tout le comportement de Melo même s’il ne le nomme pas. Visiblement, sa façon de se comporter avec ses coéquipiers n’est pas idéale pour construire une équipe performante et les Knicks, victorieux d’une seule série de Playoffs depuis l’arrivée d’Anthony, censée faire décoller l’équipe, ne pourront pas avoir de bons résultats avec l’ailier star, si l’on s’en tient aux paroles de STAT. Aujourd’hui, celui-ci regarde cela d’un oeil extérieur, et doit sûrement savourer la belle saison du Heat, loin du marasme new-yorkais.
Source : ESPN
Source image : Getty Images