Attention, Derrick Rose commence à fermer des bouches : nouvelle grosse perf pour Poohdini
Le 22 févr. 2016 à 07:47 par Bastien Fontanieu
Difficile de prendre cette rencontre remportée face aux Lakers (126-115) comme un élément solide sur lequel baser toute réflexion. Cependant, au-delà du succès collectif des Bulls, c’est une autre victoire que la franchise est en train de tamponner : celle d’un Derrick bien dans ses pompes, tout simplement.
N’est-ce pas là le symbole, presque évident, de la frustration vécue par le groupe de Chicago en ce moment ? Des problèmes de management, une star blessée, un coach perdu, des résultats en dents-de-scie, et au milieu de tout ça… un Rose, au top. Oui, un Derrick en grande forme, validant une troisième belle performance depuis la reprise du jeu et surtout un nouveau carton sur ce mois de février exemplaire, durant lequel l’ex-MVP a retrouvé des sensations à l’ancienne. Que peut-on trouver de plus grinçant, de plus satisfaisant et à la fois fatigant, que de voir ‘Poohdini’ reprendre des marques rassurantes alors que les Bulls sont en plein chambardement ? Tant pis pour Gar Forman, tant pis pour les rumeurs entourant Pau Gasol, tant pis pour la rééducation de Jimmy Butler et le dossier Joakim qu’il faudra traiter cet été. Aujourd’hui, on va s’avancer sans marcher sur la pointe des pieds et l’affirmer, Derrick Rose est de retour. Est-ce une simple passe, une question de calendrier ou de condition physique, on s’est posé ces questions plus de cent fois depuis ses premières blessures, en 2012. Chaque habitant de la planète orange est déjà passé sur le cas D-Rose, en apportant ses propres éléments de réflexion. Et une fois n’est pas coutume, nous y aurons droit à l’unisson.
L’absence de Jimmy est déjà une source de motivation supplémentaire, pour le meneur aux genoux de glace. En effet, souvent décrié dans la presse et voyant le numéro 21 participer au match des étoiles (finalement Gasol) alors que c’est lui qui avait remis la franchise sur les bons rails au début de la décennie, Derrick n’a pas loupé le coche et s’est immédiatement remis en selle, prenant la charge offensive à son compte tout en mettant ses coéquipiers dans de bons spots. Il suffit de voir l’impact offensif de certains copains soudainement bien plus en confiance (McDermott, Moore et Dunleavy) pour comprendre que si Rose a récupéré un bon paquet de munitions, il n’a pas tout gardé pour sa pomme. Individuellement, et c’est peut-être là l’élément le plus solide pour tenter de comprendre ce retour en grande forme, les statistiques liées à l’agressivité ont toutes pris un bump majeur : de 15 à 20 tirs par matchs, de 2 à près de 5 lancers tentés par soirs, on se plaignait souvent de la tendance du meneur à vouloir rester derrière la ligne pour éviter le plus de contact possible, mais plus les rencontres passent et plus on retrouve des feuilles qui nous rappellent des nuitées agressives dans l’Illinois (8/8 et 9/10 aux lancers ce mois-ci, meilleures performances de la saison). Bien évidemment, il est difficile d’effacer les récentes défaites collectives et donc d’élever soudainement Rose à des hauteurs trop optimistes alors qu’il ne s’agit pour le moment que d’une passe, cependant la mentalité du joueur semble changer petit à petit et c’est tout un groupe qui en profite, de ces 22 points, 6 rebonds et 6 passes de moyenne en février.
Notamment en fin de rencontre, sur celle de ce dimanche comme face aux Raptors l’avant-veille. Derrick, en zig-zag balle en main, mettant la défense adverse dans sa poche pour prendre la meilleure décision. Installer Pau Gasol dans un fauteuil pour le mid-range de la gagne, provoquer des lancers, lâcher un floater dont il a le secret ou prendre un step-back compliqué ? Tant d’options qui semblaient tapies dans l’ombre ces derniers mois, l’objectif principal étant de terminer la rencontre sur deux jambes avec -si possible- la gagne. En ce moment, c’est un Rose beaucoup plus relax, prenant des initiatives osées, parfois foireuses, mais des initiatives quand même, alors qu’on avait tendance à le voir assurer le minimum. Les passes en l’air restent encore limites, certains tirs aussi. Mais entre un joueur de nature agressive qui devient timide par soucis de sur-protection et un joueur de nature agressive qui décide de lâcher les rennes car son jeu est construit ainsi ? Retrouver la seconde version est un petit plaisir dont il faut profiter aujourd’hui. Combien de temps cela durera ? Est-ce que le retour de Butler aura un impact sur son niveau de jeu ? Et que penser de son dossier cet été, ou l’an prochain lors de sa dernière sous contrat ? Toutes ces questions, on y répondrait habituellement en rationalisant le tout, comme souvent. Mais pour une fois, on va suivre Derrick et ne pas se les poser.
Regarder, profiter, apprécier tout simplement, sans croiser les doigts pour que la machine tienne, sans s’obséder devant les chiffres afin de prouver un point par A + B. Elle était était peut-être là finalement, la clé, pour retrouver un tel niveau d’agressivité.
Source image : @Bulls