La trade deadline des Bulls, nouvelle preuve de l’incompétence du duo Gar Forman – John Paxson
Le 18 févr. 2016 à 23:09 par David Carroz
Avec les difficultés des Bulls depuis le début de la saison, on attendait enfin du mouvement dans l’Illinois. Histoire de réveiller les troupes et filer un effectif conforme au style de Fred Hoiberg. Que nenni, Gar Forman et John Paxson ont bien chié dans la colle à la trade dealine. Une gestion à vomir.
Un mouvement, un seul et unique. Le départ de Kirk Hinrich, troisième joueur à avoir porté le plus le maillot de la franchise, vétéran respecté au salaire dérisoire de 2,8 millions de dollars cette saison, dernière année de contrat. En contrepartie ? Un second tour de Draft, bien inutile, et donc une petite économie, minorée par l’arrivée de Justin Holiday. Bravo les gars, j’imagine que c’est une demande de Jerry Reinsdorf dont les oursins dans les poches doivent piquer en ce moment. Autant dire un mouvement sans intérêt et qui ne change absolument rien à la dynamique actuelle de l’équipe, si ce n’est qu’elle perd le seul meneur capable de défendre de l’effectif, et qui était toujours capable d’envoyer 41% de ses tirs du parking dans la ficelle adverse. Mais il faut croire que le poste 1 devait bouger dans la soirée, puisqu’avant cela, Gar Forman avait tenté de récupérer Shabazz Napier en envoyant Aaron Brooks au Magic. Une idée pas trop débile, puisque l’ancien de UConn était une alternative plus jeune à Brooks. Pas de pot, le contrat du lutin des Bulls lui a permis de bloquer le trade, puisqu’il a refusé de céder ses Bird Rights à Orlando.
Exit donc Captain Kirk, et rien de nouveau dans le groupe. En effet, alors que les rumeurs autour de Pau Gasol ont enflé toute la journée, l’Espagnol est toujours dans l’Illinois. Car là aussi, le plus grand duo comique depuis Laurel et Hardy a encore frappé. Alors que les Kings proposaient un deal complètement débile qui aurait pu leur faire bien mal en proposant Ben McLemore et Kostas Koufos contre Pau et Tony Snell, ainsi qu’une renégociation de la protection d’un pick qu’ils doivent aux Bulls, Gar Forman a donc décidé de se montrer encore moins inspiré en refusant l’offre. Sérieusement ? C’est quoi le but ? Conserver un mec comme Snell qui est d’une nullité absolue depuis le début de la saison – voire de sa carrière – en espérant quoi ? Qu’il explose enfin ? Qu’une offre plus alléchante se présente ? Ou alors c’est parce qu’il fallait absolument garder Pau Gasol pour avoir une chance d’éventuellement passer un tour en Playoffs avant de se faire sortir par les Cavs en demi-finale de Conférence ? Elles sont belles les perspectives à Windy City ! C’est avec cette ambition que tout est resté en place sur les rives du Lac Michigan – en dehors donc du geste super classe envers Kirk Hinrich – alors que cela fait plusieurs mois que la franchise régresse et qu’il faut se mettre au travail pour reconstruire un effectif. C’est bien beau d’avoir dégagé Thibs, mais si on file les clefs du camion à Fred Hoiberg avec les mêmes joueurs, on ne voit pas trop comment le coach rookie peut faire mieux que son prédécesseur, et le début de saison confirme cela.
Maintenant il faut arrêter de se cacher derrière trois bons picks à la Draft en oubliant les erreurs lors des autres foires aux futurs pros et l’incapacité à monter un deal correct. Pour Taj Gibson, Jimmy Butler et Bobby Portis, on traine un Tony Snell, un Marquis Teague est porté disparu – alors que Thibodeau voulait Draymond Green cette année-là – et Jusuf Nurkic ainsi que Gary Harris ont été envoyés dans le Colorado contre un Doug McDermott qui galère. Voilà le bilan chez les rookies ces dernières saisons. Et concernant le marché des transferts, c’est encore pire. Les noms des principales acquisitions de Gar Forman depuis 2009 ? Devin Brown, Joe Alexander, Flip Murray, Hakim Warrick, Acie Law, Andrew Bynum, Tornike Shengelia et Anthony Randolph. Posons une galette devant une telle liste. Le haut du panier, mais pour la D-League ou le championnat chinois. Alors qu’ils avaient l’occasion de redorer leur blason et de sauver le peu de crédibilité qu’il leur restait, Forman et Paxson ont traversé le dernier jour avant la trade deadline les bras croisés, capitaines inutiles d’un navire qui part à la dérive et dont personne ne connait le cap. Une médiocrité affligeante qui explique à elle-seule ou presque que la franchise soit en difficulté. Comment avoir une équipe compétente quand à sa tête, les mecs sont des incapables ? Cette trade deadline, c’est la goutte d’eau qui fait déborder le vase. Cet été, les deux doivent dégager. Partir bien loin. Pour reconstruire sur des bases saines et sérieuses, il faut des chefs de chantier qui fixeront une direction aux Bulls et qui s’y tiendront, en confiant un effectif cohérent et en accord avec le coach qu’ils mettront en place. Fred Hoiberg, le Pape, un autre… peu importe tant qu’il dispose du matos adapté et qu’il n’est pas un simple pantin qui doit supporter les choix et l’égo de Gar Forman et John Paxson.
Car ne nous y trompons pas, les deux sont d’habiles politiciens qui ont su faire porter le chapeau à Tom Thibodeau l’an dernier, uniquement par leurs belles paroles et leurs effets d’annonce. Aujourd’hui ils ont l’air bien cons, les masques sont tombés. En attendant que les têtes suivent. Et vite.
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