Ne te retourne pas LeBron, tu as une horde de Raptors juste derrière toi : mais jusqu’où ira Toronto ?

Le 01 févr. 2016 à 15:55 par Benoît Carlier

Raptors

Pendant que Cleveland fait les gros titres avec des décisions internes qui dépassent l’entendement, les Raptors aiguisent leurs canines quelques centaines de kilomètres plus au nord. Forts de leur meilleure série de victoires jamais enregistrée, ils se dégagent comme les contenders numéro un pour priver LeBron James de Finales NBA après cinq éditions consécutives. Gare à Toronto !

C’est l’équipe la plus en forme du moment statistiquement parlant et les Warriors, qui se font des frayeurs à Philadelphie, ne pourront même pas dire le contraire. Après un home stand géré façon Spurs depuis le 18 janvier, Toronto reste tout simplement sur une série de 11 succès de rang, de quoi se repositionner confortablement en deuxième position d’une Conférence Est beaucoup plus dense cette saison que par le passé. Mais ce regain de forme après un début d’exercice mitigé a aussi le don de donner des idées aux Canadiens qui ne sont plus désormais qu’à 2,5 matchs de retard de leurs voisins de l’Ohio. Même si l’historique de la franchise ne parle pas pour eux, tous les ingrédients semblent cette fois réunis pour faire de Toronto une place forte du basket de la Côte Atlantique.

Source : Sportsnet via http://www.goodnewstoronto.ca/

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Un backcourt de All-Stars qui s’entend à merveille sur et en dehors des parquets

Les fans des Raptors ne semblent même plus se rappeler du goût de la défaite, la dernière datant du 4 janvier dernier à… Cleveland. Depuis, pas un seul L n’a été inscrit sur le calendrier des tueurs d’érables jusqu’à aujourd’hui, Toronto dominant ses adversaires par plus de 11,7 points d’avance en moyenne lors de cette série d’invincibilité. Deux hommes sortent du lot pour expliquer cette bonne passe. Ce n’est pas nouveau, Kyle Lowry et DeMar DeRozan se partagent le leadership de cette équipe et c’était particulièrement flagrant lors de ce mois de janvier qui les a logiquement vu être sélectionnés pour participer au All-Star Game en amoureux le soir de la Saint-Valentin au Air Canada Centre. Nul besoin de rappeler que malgré la première place des Cavaliers au classement de leur Conférence, LeBron James sera l’unique représentant de l’Ohio lors de cet événement festif. Un symbole, mais qui en dit long sur l’impact des deux membres du backcourt Torontois. Tournant à 24,5 points, 5 rebonds et 4 assists à 44% au tir dont 37% de la CN Tower depuis 11 matchs, DMDR joue actuellement le meilleur basket de sa carrière et il ne serait pas étonnant de le voir recevoir son second trophée de meilleur joueur du mois après celui d’avril 2015 tellement il a été dominateur et victorieux lors des 31 derniers jours. Agent-libre à la fin de la saison, l’arrière shooteur straight outta Compton a déjà fait comprendre à Masai Ujiri qu’il devra mettre la main à la poche et lui offrir un contrat maximum s’il souhaite le garder avec lui. En même temps, le numéro 10 a toujours évolué à Toronto et il est désormais le plus ancien de la maison. Il jouit d’une excellente popularité auprès des fans et semble filer le parfait amour avec son meneur avec qui il est devenu inséparable jusqu’aux interviews où il rivalise d’ingéniosité pour tenter d’arracher un sourire à son coéquipiers devant les caméras du monde entier. Généralement bon public, Kyle Lowry pourrait en effet être la première raison pour laquelle le Californien devrait rester au Canada cet été, lui aussi en grande forme sur ce mois de janvier avec 21,7 points, 6,7 caviars, 5,5 boards et 2,4 interceptions. Revenu plus affuté depuis la rentrée, la darling de Justin Bieber (coucou John Wall) a remporté la majorité de ses duels avec les point guards adverses et a acquis une vraie fiabilité du parking qui le rend très difficile à défendre (40,2% lors du premier mois de l’année 2016). La paire d’arrière la plus complice de la NBA est également la deuxième plus prolifique avec 44,2 points par match, seulement classée derrière les « Splash Brothers » de l’État Doré qui font plus dans l’alternance et n’ont pas besoin d’être tous les deux dans un bon soir pour culminer à 48,7 pions de moyenne en cumulé (mais sont-ils encore dans la même Ligue ?). Une statistique de plus qui illustre la menace que représentent les Raptors pour Cleveland. Mais outre ce duo étoilé de rêve, Dwane Casey dispose aussi de beaux assets de part et d’autre de son roster pour ambitionner de dépasser ce fameux premier tour des Playoffs dans lequel il se prend les pieds depuis deux ans.

Une maison de nouveau intimidante

La franchise des Raptors, qui fêtait ses 20 ans d’existence la saison dernière, n’a passé qu’une seule fois le stade du premier tour des Playoffs. C’était en 2001 et Vince Carter dunkait encore sur tout ce qui bougeait alors qu’Antonio Davis faisait la loi dans la raquette. Petit clin d’œil, c’était la première et unique fois que deux Torontois étaient sélectionnés pour le match des étoiles avant aujourd’hui. Depuis, le Canada n’a pas fait rêver grand monde lorsqu’il s’agissait de basket, n’atteignant que cinq fois la post-season sans jamais plus franchir un tour jusqu’à la terrible humiliation de la saison dernière face aux Wizards qui étaient venus sweeper les quatrièmes de la Conférence, chez eux, dans leur pays. Un coup de tonnerre qui a forcé le management du club à faire quelques ajustements bien sentis plutôt que de détruire tout ce qui avait déjà été construit jusqu’alors. C’est ainsi que DeMarre Carroll, Luis Scola, Bismack Biyombo et Cory Joseph ont atterri cet été dans la « 6 » comme les locaux surnomment la capitale économique canadienne. Un nouveau coup de maître de la part du GM de l’année en 2013 qui a réussi à assembler une équipe taillée pour défier les plus gros à l’Est cette saison. Si l’ancien ailier « 3-and-D » des Hawks n’a pas encore eu l’occasion de trop se montrer alors qu’il enchaîne les pépins de santé, ce n’est pas le cas de Luis Scola qui montre qu’il a encore de beaux restes à 35 ans et confirme son statut de quadruple MVP du tournoi FIBA des Amériques. Adroit et régulier, le starter argentin ajoute du spacing aux Raptors et apporte des points précieux pour mettre son équipe sur les rails dans le premier quart temps. Mais que dire surtout de ses deux compères du second unit ? Assurance tout risque en défense lorsque Jonas Valanciunas se fait taffer dans la raquette, « Bis » fait un travail monstrueux pour améliorer un point sur lequel Toronto figurait parmi les cancres – Toronto est passé de la 19è à la 5ème meilleure défense de la Ligue cette saison. Enfin, le local de l’étape et chouchou du public apporte une énergie intéressante en sortie de banc que ce soit à la place de Kyle Lowry ou à ses côtés lorsque le coach opte pour un jeu plus small-ball. Très bon driver et clutch à souhait, Cory Joseph garde le rôle qu’il avait chez les Spurs mais avec un temps de jeu lui permettant de s’exprimer un peu plus. Un environnement idéal qui a entre autre permis aux Raptors de prendre leur revanche sur les joueurs de la Maison Blanche en les sweepant à leur tour lors de la saison régulière. Grâce à leur récente série de sept succès d’affilée dans une salle à guichets fermés depuis novembre 2014, les Dinos ont soigné leur bilan à domicile suite à un début plus laborieux (18-6). Le ACC fait peur de nouveau et Toronto arrive à rester maître à la maison même lorsque la fatigue se fait ressentir comme les Pistons ont pu en faire la douloureuse expérience samedi dernier. C’était l’un des objectifs du club après le fail des derniers Playoffs, d’autant que les Raptors sont encore bien partis pour garder l’avantage jusqu’en demi-finale de Conférence s’ils confirment leur première moitié de saison avant le mois d’avril. Et cela commencera par un road-trip à partir de ce soir qui les emmènera de Denver à Minnesota en passant par Phoenix, Portland et Detroit avant de regagner les rives du Lac Ontario pour un All-Star Weekend largement placé sous le signe de la feuille d’érable. À noter qu’ils auront un autre home stand de sept matchs qui devrait leur permettre de garder le cap en haut de leur division début mars.

Confiants et réguliers depuis maintenant quelques semaines, les Raptors viennent de faire forte impression et s’installent comme l’unique franchise capable d’ébranler l’édifice des Cavaliers à l’Est cette saison. Le duo de stars semble à son apogée alors que le front office a réalisé quelques moves intelligents pendant l’été pour combler les lacunes du club et les effets commencent à se faire sentir sur le parquet. Pour finir le Air Canada Centre commence à devenir irrespirable pour ses visiteurs qui n’arrivent pas à calmer cette foule rouge et blanche plus que jamais derrière ses représentants sur tout le continent américain. Suffisamment pour faire transpirer Tyronn Lue comme Allen Iverson en son temps ? Et pourquoi pas ?

Source image : Montage via www.lesavoirperdudesanciens.com


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