Elton Brand à Philly : comme Jerry Colangelo, joue avec TrashTalk à ajouter des vétérans aux Sixers
Le 05 janv. 2016 à 14:57 par David Carroz
Depuis plusieurs semaines, l’éventualité de voir un vétéran rejoindre le vestiaire des Sixers se faisait de plus en plus grande. Il faut dire qu’avec les conneries de Jahlil Okafor en dehors des parquets, l’absence de mentor ou du moins d’un grand frère pour cette effectif était régulièrement pointée du doigt. Une lacune comblée aujourd’hui par l’arrivée d’Elton Brand – une piste qui avait été évoquée – en Pennsylvanie.
Il s’agit plutôt d’un retour d’ailleurs, l’intérieur ayant déjà fait un séjour dans la Cité de l’Amour fraternel pendant quatre saisons, de la free agency 2008 à celle de 2012. Une période qui avait vu ses stats baisser par rapport à ses neuf premières années dans la Ligue (de plus de 20 points et 10 rebonds à 13,3 points et 7,4 rebonds) entre les Bulls et les Lakers. Mais son état d’esprit et son professionnalisme n’a quant à lui jamais été remis en cause. C’est donc un joueur respecté qui sort de sa retraite pour donner un coup de main à son ancienne franchise. S’il refuse de prendre le rôle de guide, il sait que son exemple sera important à Philly.
Je ne viens pas ici pour tenir la main de Jahlil Okafor ou de qui que ce soit. Ce n’est pas ce dont il a besoin. Mais je pense que mon expérience et ma sagesse peuvent lui profiter. Il s’agit de communiquer avec mes nouveaux coéquipiers en les traitant comme des hommes, pour qu’ils grandissent ensemble et apprennent à gagner des matches. C’est dont j’ai parlé avec Sam Hinkie lorsqu’il m’a approché et c’est ce qui m’a motivé. – Elton Brand.
Pour récupérer Elton Brand, les Sixers ont dû sacrifier Christian Wood. Bon ok, le choix n’a pas été très difficile puisque le rookie non drafté ne bénéficiait pas d’un énorme temps de jeu (8,1 minutes en moyenne sur 14 rencontres) et sa contribution restait marginale (3,6 points à 44,2%, 2,3 rebonds). En outre, son contrat n’était pas garanti. Mais un tel mouvement dans l’effectif est une nouveauté pour Sam Hinkie qui nous avait plutôt habitués à collectionner les jeunes et les mecs issus de D-League. L’effet Colangelo sûrement… Devant un tel changement, nous nous sommes penchés sur les autres recrues potentielles pour les Sixers, poste par poste, afin d’apporter un peu de bouteille au roster.
Meneur
Pas besoin de piocher dans les retraités, même si on se demande si certaines de nos postes n’ont pas passé la date limite de consommation, mais quelques vieux briscards. Des mecs qui bien entendu ne viendront pas pour jouer 30 minutes apr match mais pour faire souffler le nouveau franchise player Ish Smith qui a pris en main la destinée des Sixers. On a pensé à Pablo Prigioni qui passe derrière Chris Paul et fiston aux Clippers. Pas le plus expérimenté en terme de vécu NBA, mais à 38 piges, il connait le basket. Pas sûr que Doc Rivers demande plus que quelques cacahuètes contre son joueur, à moins qu’il tente de refourguer en prime Josh Smith dans le package. Dans ce cas un autre back-up pourrait intéresser Philly, du côté du Michigan. Avec le retour de blessure de Brandon Jennings, le poste de meneur remplaçant derrière Reggie Jackson pourrait bien changer de main chez les Pistons. Surtout que Steve Blake – qui occupait ce rôle – n’a pas forcément convaincu. La encore, pas sûr que Stan Van Gundy demande un All-Star en contrepartie. Mais si cela ne tenait qu’à nous, c’est sur Beno Udrih que nous miserions. Le Slovène a déjà bien roulé sa bosse en Europe et aux Staznis et ne demande pas un gros temps de jeu. Comme en plus le Heat cherche à faire baisser sa masse salariale pour éviter de payer la luxury tax en fin de saison, un accord contre trois cacahuètes et deux mars est possible, afin d’économiser deux millions.
Avantage :
Est-ce qu’avoir T.J. McConnell comme joueur majeur de la rotation est sérieux ?
Inconvénient :
Pat Riley tentera de refiler Chris Andersen dans le lot pour définitivement basculer du bon côté de la masse salariale.
Arrière
On a cherché un moment qui serait le meilleur poulain pour expliquer à Nik Stauskas comment mettre un shoot de loin. Même si on n’a pas forcément trouvé de spécialiste – en tout cas de fine gâchette – on a trois noms a glissé à Sam Hinkie. Le premier est du côté de Portland. Même s’il ne sera pas aussi facile à recruter – du moins autant que les pistes évoquées à la mène – Gerald Henderson peut être une solution intéressante, habituée à perdre (merci les Bobcats). Reste à savoir quelle contrepartie refiler aux Blazers, eux qui n’ont pas de souci de trésorerie et qui lorgneront certainement du côté des picks de Philly en cas de deal. Pour ne pas avoir à perdre d’assets, les Sixers peuvent alors chercher parmi les joueurs sans contrat. Ben Gordon par exemple, mais le shooteur n’est pas le plus grand professionnel de l’histoire et son comportement n’est pas toujours irréprochable. Il suffit de voir l’ambiance qu’il mettait à Charlotte dans le temps. Un pari risqué. Et si la solution se trouvait parmi les anciens poulains de Mike D’Antoni ? Landry Fields est sans club depuis cet été. Une bonne pioche éventuelle.
Avantage :
Il a connu sa meilleure saison sous les ordre de Mike D’Antoni. Peu onéreux.
Inconvénient :
C’est quoi le niveau de Landry Fields et son apport, en dehors des sketchs ? Pas plus adroit que Stauskas.
Ailier
Lorsqu’on pense au poste d’ailier, on se demande pourquoi les Sixers n’ont pas conservé Gerald Wallace, arrivé cet été en Pennsylvanie en provenance des Warriors, qui eux-mêmes l’avait récupéré des Celtics. Alors oui, Carsh n’est plus au top depuis un moment, mais quitte à payer son salaire -puisque c’est le cas actuellement, les Sixers l’ayant coupé alors que son contrat est garanti – pourquoi ne pas profiter au minimum de son expérience ? Pas sûr qu’il soit chaud pour revenir maintenant. Une autre piste mène à Steve Novak. Le shooteur – qui comme Landry Fiels a évolué sous les ordres de Mike D’Antoni – ne joue presque pas à Oklahoma City et son adresse extérieure ferait du bien à la franchise seulement 28ème dans ce domaine. Mais nous verrions plutôt Caron Butler venir donner un coup de main aux Sixers. Il ne joue pas aux Kings et aimerait bien bouger, Sacramento lui cherche une porte de sortie. Que peuvent-ils demander en échange ?
Avantage :
Est-ce que quelqu’un connait la doublure de Robert Covington à l’aile ?
Inconvénient :
Entre l’asile de Sacto et celui des Wizards de l’époque, on peut se demander si Caron est vraiment un mec sain d’esprit.
Ailier fort
Pas besoin de disserter très longtemps sur le sujet puisque c’est donc Elton Brand qui a tiré le pompon. Dommage, on aurait bien aimé voir Carlos Boozer venir expliquer la défense à Jahlil Okafor. Le prolongement de Mike “no D” Antoni sur le parquet.
Avantage :
Un vrai pro, respecté et écouté, qui plus est ancien de la franchise.
Inconvénient :
Quel est son état de forme puisqu’il sort de sa retraite ?
Pivot
On a pensé à Chris Andersen, qui pourrait rejoindre Philly dans le deal pour Beno Udrih dans notre hypothèse de l’arrivée du meneur, mais il ne semble pas correspondre au profil recherché par les Sixers. C’est donc vers des mecs plus “sages” que nous avons concentré nos recherches. Puisque Sam Hinkie et Jerry Colangelo tapent dans le vieux crouton, on peut leur proposer Nazr Mohammed qui s’ennuie comme un rat mort à la retraite, à tel point qu’il se lance dans le journalisme. Mais ce qui nous ferait marrer serait de voir Chris Kaman débarquer en Pennsylvanie pour donner des conseils aux intérieurs de la franchise, entre deux siestes sur le banc et une partie de chasse. Peut-être pourrait-il convertir Jahlil Okafor à ce hobby qui canaliserait son énergie en dehors des parquets. Vu son temps de jeu à Portland, les Blazers ne devraient pas exiger grande chose en échange.
Avantage :
Un pré-retraité c’est toujours mieux qu’un retraité.
Inconvénient :
Il pourrait offrir un fusil à Okafor pour la chasse mais le rookie l’utiliserait pour sortir en boite.
On vous laisse donc à vos réflexions personnelles pour compléter le roster des Sixers. Mais on veut du réaliste, et du vieux avec les genoux qui grincent de préférence.
Source image : David Liam Kyle – NBAE via Getty Images