Eddy Curry, ce phénomène dont le nom de famille nous rappelle un joueur bien gourmand…
Le 05 déc. 2015 à 15:11 par Bastien Fontanieu
Bien avant Stephen, bien avant les orgies à distance, bien avant le numéro 30 et ses soirées en transe, la NBA connaissait un autre Curry qui envoyait du lourd sur les parquets. Du lourd, dans le premier sens du terme. Retour sur la carrière d’un autre membre de la famille, lui aussi hors-norme.
Le 5 décembre n’est pas un jour comme les autres pour le meneur des Warriors. Du moins, si, sur les parquets rien ne change vraiment, les bombes tombant soir après soir sans regarder une seule fois dans le rétroviseur, les victimes s’alignant unes par unes avec pour seule arme les larmes coulant sur leurs visages. Mais chaque cinquième jour du dernier mois de l’année, une pensée est envoyée à un cousin lointain, encore plus éloigné que Germain, tellement loin qu’il n’y a en fait aucun vrai lien de parenté. Eddy Curry est du cinq-douze, mais son nom de famille est bien du trente-et-un. Sa carrière ? Peu marquante dans l’histoire de la NBA. Son physique ? Là on rentre dans les annales. Car si Stephen attire de nombreux fans aujourd’hui grâce à son physique de base et sa gueule d’ange, Eddy était quant à lui l’équivalent d’une armoire norvégienne bien huilée, entre le physique d’un garde du corps blasé et celui d’une ancienne star reconvertie dans la malbouffe. Pendant douze saisons, l’intérieur formé dans l’Illinois aura traîné sa carcasse imposante (quelques piges à 180 kilos) chez les pros, effectuant des piges chez les Bulls, Knicks, Mavs et Heat avant de se rendre en Chine, comme de nombreux joueurs kickés hors du circuit NBA. Le sort réservé à des joueurs possédant des troubles du comportement, de l’ordre physique ou souhaitant simplement découvrir les tchouins et la coke de nouvelles contrées.
Troubles du comportement, c’est bien ça ? Difficile de revenir sur la carrière du grand Eddy sans mentionner ses galères extra-sportives, faisant presque passer Michael Beasley pour le neveu de Nelson Mandela. Son ex retrouvée assassinée avec sa gosse vers Chicago en 2009, la saisie de sa baraque après avoir manqué plus de 220,000$ de paiements, mais surtout la plainte déposée par son ancien chauffeur qui accusait Curry d’abuser de lui sexuellement, le CV du bonhomme a proposé pratiquement tout ce qui était possible au niveau pénal et c’est ainsi qu’on a perdu la trace d’Eddy vers les Zhejiang Golden Bulls en 2013, dans le silence le plus total. Pourtant, les vrais fans des Knicks se souviennent encore de sa saison 2007, lorsque le bonhomme tournait à près de 20 points de moyenne en première option offensive d’Isiah Thomas. Mobile, déterminé, responsabilisé et surtout loin de ses problèmes hors des parquets, Eddy était un intérieur unique car proposant un exceptionnel combo entre puissance et finesse : prenez Zach Randolph, mettez-le à la vitesse d’Al Horford et vous aviez le Curry d’il y a bientôt dix ans. Dix ans, passés à la vitesse de la lumière, mais qui nous aura permis de découvrir un autre membre de la famille des épices avec un talent hors-norme. Eddy était un de ces gamins symbole d’une génération draftée directement en sortie de lycée, sans véritable structure familiale et avec des ponts d’or déroulés devant elle. Certains le retiendront pour son surpoids, d’autres pour sa mobilité, nous pour son nom de famille. Car dans une NBA actuelle totalement dirigée par un Curry, il fallait bien rendre hommage à un autre membre de la mif, moins médiatisé.
Stephen et Eddy ont une bague, mais ils ont surtout un énorme point commun : quand on a un nom de famille pareil, on est soit totalement hors-norme, soit d’une précision folle à distance. Et quel est le pourcentage en carrière du pivot à distance ? Cent pour cent, oui madame. Une pensée donc pour cet ancien qui doit voir son nom défiler partout aujourd’hui. Ici, ce sera uniquement pour lui.
Source image : Chicago Tribune