D’un pivot dominant à l’autre : Nazr Mohammed évoque ses difficultés à défendre sur Shaquille O’Neal

Le 18 nov. 2015 à 17:56 par David Carroz

Après dix-sept saisons à sillonner les États-Unis pour différentes franchises, Nazr Mohammed n’a retenu l’attention d’aucune équipe au moment d’attaquer cette nouvelle année. Autant dire qu’il goûte maintenant les joies d’une retraite bien méritée après avoir été envoyé au casse-pipe contre des intérieurs de légende entre 1998 et 2015. Des joutes qui l’ont marqué et lui ont inspiré une tribune dans laquelle il revient sur les duels les plus âpres qu’il a connu.

Comme le reconnait Nazr Mohammed, en NBA on croise tous les soirs un adversaire de choix capable de briller dans différents secteurs du jeu. Mais certains sortent du lot et offrent de sacrés maux de tête au moment de les affronter. On a beau se préparer, regarder des vidéos, lire les rapports des scouts, rien n’y fait. On sait qu’on va se faire bouger. Six noms ont principalement retenu son attention, et autant dire qu’ils sonnent comme une ode à l’excellence. Au dessus du lot parmi cette demi-douzaine de mastodontes des raquette, Shaquille O’Neal. Alors Tim Duncan, Kevin Garnet, Rasheed Wallace, Dirk Nowitzki et Yao Ming ont beau avoir une place de choix dans la liste des mecs qui lui ont fait vivre un enfer, aucun n’arrive au niveau du Shaq.

Le matin après avoir joué contre Shaq, on a toujours l’impression de sortir d’un combat. Vous avez des douleurs de la tête aux pieds. Cela ne choquera certainement personne, mais Shaq était le big man le plus dominant que j’ai affronté. Il est une classe à part à lui tout seul. Shaq était le joueur qui me maintenait éveillé la nuit et je me demandais “Comment nom de dieu je vais pouvoir le stopper ?” Ou, en étant plus réaliste, le ralentir, parce que personne ne pouvait l’arrêter. – Nazr Mohammed.

Dans ses louanges quant au jeu de Shaquille O’Neal, Nazr insiste sur le fait que non seulement le pivot drafté par le Magic était un monstre physique, mais aussi un mec avec une grande technique qui a su progresser au fil des années. Si la prise à deux était possible en début de carrière, il a vite fallu abandonner cette stratégie, Shaq ayant développé un jeu de passe de qualité pour son gabarit qui punissait toute tentative de défense de la sorte. Il ne restait donc plus qu’une possibilité : faire faute en lui obligeant à mériter ses points depuis la ligne des lancers francs, tout en bénéficiant de la mansuétude des arbitres qui ne pouvaient pas siffler à chaque fois que l’intérieur était victime de ses adversaires.

Honnêtement, Shaq méritait d’obtenir un coup de sifflet sur presque chaque action tout au long de sa carrière. Ce que je veux dire, c’est que la seule façon de défendre sur ce mec c’était de le pousser ou le retenir, ce qui est habituellement considéré comme une faute. C’est comme s’il était puni pour être plus costaud que ses adversaires.[…] Mais les arbitres ne pouvaient pas siffler les matchs avec Shaq de la même façon que les autres matchs. Ils ne pouvaient tout simplement pas. Les équipes adverses auraient vu leurs big men sortis pour 6 fautes au milieu du deuxième quart-temps. – Nazr Mohammed.

Simples fans qui constations les dégâts causés par O’Neal, il nous est parfois difficile d’imaginer ce que les mecs qui défendaient sur lui enduraient ou même à quelle point sa domination sur ses contemporains était immense. En livrant ce témoignage, Nazr Mohammed rend hommage à un monstre de notre sport qui surclasse selon lui d’autres légendes. En effet, le quintette qui suit Shaq dans le classement des cauchemars défensifs rencontrés par le Chicagoan a lui aussi fière allure, mais il reste en dessous. Pourtant, avec Rasheed Wallace, Tim Duncan (tous deux ont été des coéquipiers de Nazr durant sa carrière), Dirk Nowitzki, Kevin Garnett et Yao Ming, on peut admirer une belle brochette d’intérieurs. Mais aucun d’entre eux ne disposait d’autant d’armes que le “Big Cactus.”

nazr mohammed

Duels en carrière entre Nazr Mohammed et ses pires cauchemars.
Source : Basketball-reference.com

Par contre Nazr Mohammed n’évoque absolument pas comment il a tenté de défendre sur LeBron James en envoyant cette petite nature sur le parquet. Peut-être parce que LBJ ne lui a jamais fait peur.

Source : www.theplayerstribune.com. Pour les anglophones, l’article d’origine vaut le coup d’oeil.

Source vidéo : Youtube

Source image : nba.nbcsports.com