Paul George de nouveau au top : coup de boost pour les Pacers et tellement bon pour les fans
Le 17 nov. 2015 à 18:49 par David Carroz
Si Paul George a vu son ultime tentative contrée par Jimmy Butler cette nuit, l’ailier des Pacers a encore réalisé un gros match confirmant son retour au premier plan dans la Ligue. Une excellente nouvelle pour les Pacers mais aussi pour les amoureux de la balle orange qui ne peuvent que se réjouir de voir un joueur du calibre de PG13 cartonner sur les parquets.
Il y a 15 mois, c’était le drame pour Paulo. Le blessure qui freine un candidat au titre de MVP dans son ascension alors qu’il dispute un simple match d’entrainement avec son équipe nationale. Des images dures et une question qui se pose forcément : pourra-t-il revenir au top, lui qui regardait les meilleurs joueurs droit dans les yeux en 2014 ? Avec 21,7 points à 42,4% dont 36,4% de loin, 6,8 rebonds et 3,5 passes, il menait les Pacers pour la seconde saison consécutive en finale de Conférence pour se faire sortir à chaque fois par le Heat. Aujourd’hui, les visages ont changé dans l’Indiana puisque des titulaires qui accompagnaient le MIP 2013, seul George Hill est encore là. Il faut dire qu’après la saison dernière plutôt difficile pour les Pacers privés de leur franchise player, Larry Bird a choisi de repenser le style de jeu à Indianapolis. Exit donc les Roy Hibbert, Luis Scola ou encore David West qui constituaient un front court physique, on cède à la mode du small ball avec Paul George comme ailier-fort. Du moins en théorie.
Car si on y regarde de plus près, ce poste quatre hybride dans les nouveaux systèmes de Frank Vogel n’est pas forcément dédié au dixième choix de la Draft 2010. En effet, Chase Budinger et C.J. Miles évoluent autant que lui si ce n’est plus en tant que soutien de Ian Mahinmi dans la raquette. Cette nuit par exemple, c’est face à Jimmy Butler que Paul George a lutté, offensivement comme défensivement, alors que ses acolytes se trouvaient plutôt confrontés à Nikola Mirotic ou Taj Gibson, ce qui a d’ailleurs permis à ce dernier de réussir une belle performance en profitant de son avantage de taille et de puissance.
Je joue trois. Ils mettent C.J., Chase; ces deux-là prennent la charge au poste quatre et pour moi cela me donne juste le champ libre avec plus d’espace, plus de place pour dépasser mon adversaire et créer. – Paul George.
Alors qu’il était attendu comme ailier-fort, PG13 a finalement obtenu gain de cause lui qui n’était pas chaud pour se frotter à longueur de saison aux intérieurs adverses. Il faut dire que Frank Vogel souhaite avant tout mettre sa star dans les meilleures dispositions possibles car il sait que le salut des Pacers passera par une grande saison de George. Après avoir souffert un an sans lui, c’est une renaissance pour le coach qui ne cache pas son admiration :
Je me sentais comme Superman sans sa cape, sans ses pouvoirs. Nous sommes devenus humains. C’est ce que j’ai personnellement ressenti. Maintenant je l’ai de nouveau. J’ai de nouveau mes pouvoirs. – Frank Vogel
Il a tout de même fallu un peu de temps pour que le coach se souvienne comment se servir de ses pouvoirs. Il y a d’abord eu les six rencontres en fin de saison dernière, forcément laborieuses (8,8 points à 36,7% en 15,2 minutes), mais dont personne n’attendait des miracles. Juste le plaisir de revoir un grand joueur et espérer qu’il retrouve son niveau. Malheureusement, le début de l’exercice 2015-2016 ne fut pas transcendant, Paul George ne tournant qu’à 16,8 points à 33,3% dont 20% du parking sur les quatre premiers matchs, avec trois défaites pour les Pacers. Malgré cela, son activité lui a permis de peser sur le déroulement des affiches et ne pas sombrer puisqu’il prenait 8 rebonds et distribuait 5 caviars tous les soirs en attendant mieux. Le déclic a eu lieu face à Boston le 4 novembre avec un PG en double-double (26 points et 10 rebonds). Depuis cette confrontation, il n’est plus descendu en-dessous des 26 pions, soit une série de sept matchs (5-2 pour les Pacers). Il rejoint ainsi Danny Granger (en mars 2010), Reggie Miller (en janvier 1990) dans la liste des Pacers ayant réussi une telle performance. S’il score encore au moins 26 points face à Philly demain et contre Milwaukee samedi, c’est George McGinnis, qui sévissait dans la période ABA de la franchise qui aura un nouveau compagnon. Et si en plus il en fait de même à Washington mardi prochain, il réussira 10 rencontres consécutives en dépassant cette marque et égalera le record de Billy Knight en février 1977.
Pour ceux qui avaient des doutes – légitimes après une telle blessure – sur la capacité de Paul George à retrouver les statistiques qui avaient fait de lui un candidat au titre de MVP, le message est fort : aujourd’hui, il est avec Russell Westbrook et Blake Griffin l’un des trois seuls joueurs à tourner à plus de 24 points, 8 rebonds et 4 passes depuis le début de la saison. Des acolytes de grand standing et qui situent un peu plus le niveau atteint de nouveau par le franchise player des Pacers.
Bien entendu, Indiana n’a plus les armes pour finir l’année au sommet de la Conférence Est et faire du Californien d’origine un vrai prétendant au trophée Maurice Podoloff. Il faut dire qu’à côté de lui, il y a certes de bons joueurs, mais pas de mec avec un potentiel de All-Star, surtout avec un Monta Ellis toujours dans le dur en ce début de saison. Mais rien que grâce à la présence de PG13, ils sont redevenus des candidats solides pour les Playoffs alors que la Central Division se montre bien plus relevée que l’an dernier et que les duels sont nombreux pour l’ailier. Entre LeBron James, Jimmy Butler et Giannis Antetokounmpo, ce sont trois générations de small forward qui se présentent régulièrement face à lui pour des rivalités riches en intensité. On l’a vu, après la défaite face aux Cavs, King James ne cachait pas son plaisir de se frotter de nouveau à un Paul George ambitieux qui n’a d’ailleurs pas revu ses objectifs à la baisse. Lui qui se considère comme le meilleur joueur de la Ligue n’a pas été impressionné par les hommes de Cleveland :
Je pense que nous avons les armes contre cette équipe. Cette équipe ne nous fait pas peur. C’est à nous d’aller où nous voulons aller. La question c’est qui aura le dernier mot quand nous serons en finales NBA ou en train de jouer les Cavaliers lors des finales de conférence. – Paul George
C’est là aussi qu’on mesure l’influence de PG13 : non seulement il brille sur les parquets, mais il apporte de la confiance à son équipe en croyant en lui et en ses coéquipiers. Un comportement de leader qu’il embrasse donc aussi bien en match qu’en dehors. Et si cette nuit il n’a pas réussi à venir à bout des Bulls, difficile de lui reprocher son échec. En effet, si Indiana a eu cette ultime opportunité, c’est grâce à lui qui une minute plus tôt provoquait un passage en force de Tony Snell alors que l’ailier des Bulls pouvait plier le match. Attaque, défense, parole : Paul George est de retour. Réjouissons-nous.
Source image : @Pacers