Dave Joerger sur la sellette : peut-on vendre la peau de l’Ours avant d’avoir viré son coach ?

Le 07 nov. 2015 à 11:38 par David Carroz

Après moins de 15 jours de compétition, les rumeurs de licenciement ont commencé pour certains coachs. Enfin un en particulier, et il ne s’agit, comme on a pu le prédire ici, ni de Byron Scott, ni de George Karl et encore moins de Randy Wittman . Non, c’est Dave Joerger, que l’on croyait pourtant tranquillement le séant vissé sur le banc de Memphis qui voit son poste menacé.

Le début de saison mitigé des Grizzlies fait donc grincer quelques dents dans le Tennessee, surtout celles du proprio Robert Pera selon Marc Stein d’ESPN. Alors que les Oursons nous ont habitué à des départs en mode boulet de canon lors des dernières saisons pour s’assurer un matelas confortable en vue des Playoffs, ils se contentent cette saison d’un 3-3 poussif. Rien d’alarmant me direz-vous, encore moins de quoi se prendre la tête quand on se rappelle que deux des défaites ont été concédées face à Golden State et Cleveland, soit des gros clients. Bon pour la troisième face à Portland on ne sait pas trop quoi dire, même si les joueurs de l’Oregon surprennent leur monde en ce moment. Mais si on se penche sur le contenu des rencontres, l’impression laissée par les Grizzlies n’est pas rassurante.

En effet, s’il n’y a rien d’infamant à perdre contre les Cavaliers, le -30 pique un peu. Et rebelote contre les Warriors qui ont entretenu les rougeurs sur les fesses des hommes de Dave Joerger en leur infligeant un monstrueux 119-69. Dépassés, pas au niveau défensivement, paraissant vieux, Marc Gasol et compagnie souffrent et ont déjà été menés de 20 points ou plus pendant 62 minutes cette saison, contre seulement 88 durant tout l’exercice précédent. Comment dire, c’est un peu embarrassant… L’Espagnol d’ailleurs, parlons-en. Après avoir signé un bon gros contrat cet été et fait l’impasse sur l’Euro, il devait encore porter une bonne partie des espoirs des Grizzlies dont la fenêtre de tir pour un titre se réduit, si elle n’est pas déjà refermée. Bilan : 12,5 points à 41,2% et 5,5 rebonds en 27,2 minutes. Bien inférieur à ce qu’il est capable de sortir, mais il est loin d’être le seul dans ce cas, aucun joueur de Memphis ne dépassant les 13 points. Défensivement ce n’est guère mieux, voire même pire et la réalité est bien décalée par rapport aux attentes d’avant saison. Avec 103,8 points encaissés par match, Memphis est la huitième moins bonne défense de la Ligue, et avec 107,9 points dans la vue pour 100 possessions, seuls les Pelicans et les Lakers font pire.

Dave Joerger est-il le responsable de cette entame ? Le style de jeu des Griz’, anachronique en s’appuyant toujours majoritairement sur l’intérieur et laissant de côté le shoot à 3 points, n’est-il pas trop old school pour la NBA moderne ? Alors que le spacing et le small ball sont les tendances du moment, peut-on encore miser sur un empilement de gros défenseurs et le jeu au poste de Gasol ou Randolph ? Une chose est sûre, ce n’est pas en dégageant Joerger que Memphis pourra révolutionner sa marque de fabrique, l’effectif étant taillé sur-mesure pour les systèmes mis en place qui avaient plutôt bien réussis par le passé, avec 105 victoires lors des deux dernières saisons.

On attendra donc de voir comment évolue la situation de Dave Joerger, avec comme nouveau test un déplacement dans l’Utah dès ce soir. S’agit-il d’un simple retard à l’allumage pour les Ours ou une véritable fin de cycle, il est encore trop tôt pour se prononcer. Et certainement aussi pour allumer un incendie en virant un coach qui a fait ses preuves juste après 6 matchs d’une saison qui en compte 82.

Source : NBC Sports

Source image : Kelley L Cox-USA TODAY Sports


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