Anthony Davis touche le fond de la piscine : 3/12 au tir, nouvelle défaite, what the fuck en fait ?
Le 04 nov. 2015 à 06:23 par Bastien Fontanieu
On l’attendait au taquet, tellement que de nombreux joueurs de la TrashTalk Fantasy League avaient mis leur valise sur une grosse performance du phénomène : avec une nouvelle défaite en poche et un sale match à son actif, AD semble à côté de ses pompes sur ce début de saison…
Golden State à deux reprises, on pouvait comprendre. Forcément, rien que par la simple présence de Stephen Curry, on pouvait passer l’éponge et se dire que les deux rencontres jouées par Anthony face au champion en titre n’étaient pas à prendre en compte. Surtout lorsqu’on voyait l’avalanche de blessures qui tombaient sur le dos d’Alvin Gentry, en place depuis seulement quelques mois, surtout lorsqu’on voyait le contexte actuel et le fait que le géant avait peut-être besoin de temps pour se lancer. Le déplacement à Portland ? Meh. Un vilain back-to-back, un public qui soutient ses petits à fond et un groupe qui se connaît à peine avec pour mission de devoir enchaîner l’Oracle Arena avec le Moda Center, allez. On passe aussi l’éponge, dernier joker offert en coulisses. Ce mardi, à domicile, face à une raquette d’Orlando qu’il avait déjà martyrisée l’an dernier, Davis devait taper du poing sur la table. Il devait offrir une de ces performances dont lui seul est capable, sans la moindre excuse, avec un Magic en galère et un secteur intérieur assez aisé à dominer. Non, il n’y avait plus aucune carte de disponible, pas de pépin physique ni de match la veille, pas de piano qui tombe du ciel ou de propriétaire qui claque des paroles scandaleuses. Et ?
Et bien non, toujours pas.
Alors que James Harden avait réussi à sortir de sa salle de torture ce dimanche en s’offrant le scalp du Thunder à domicile, Anthony Davis a atteint les profondeurs en offrant une de ses pires performances récentes, surtout quand on se souvient de sa saison passée. Trop hésitant au tir (3/12), prenant de nombreuses mauvaises décisions balle en main, le numéro 23 n’arrivera pas à s’imposer dans les deux raquettes de son arène plus d’une minute, envoyant tout de même 5 contres mais ne parvenant pas à trouver le moindre rythme en attaque. Le réflexe fût donc, forcément, de chercher à expliquer cette situation actuellement dramatique. Comment rationaliser une telle chute dans le niveau de production, alors que tout le monde attendait -à l’inverse- une impressionnante progression ? De nouveaux systèmes compliqués à assimiler après avoir grandi sous Monty Williams ? Un manque de discipline ou de leadership face à l’adversité ? Pas la peine de paniquer après seulement 4 rencontres cette saison ? Mais que répondre aux passionnés qui pensent qu’on se touche trop sur la bête aux bras interminables ?
La tentation première, si on se réfère aux systèmes mis en place par Gentry, est de pointer du doigt le fait que Davis est utilisé davantage comme un tireur plutôt qu’un monstre injouable dans les airs. L’an dernier, la surconsommation de pick-and-rolls avait certes coûté le poste de coach à Monty Williams, mais on avait tout de même vu que dans ce type de jeu le produit formé à Kentucky était exceptionnel. Cette saison ? Trop écarté du cercle, trop peu agressif, Anthony se retrouve généralement loin de l’arceau, où il peut être efficace certes mais pas autant que dans la peinture. L’idée de vouloir le faire tirer à trois-points est donc bonne sur le papier, mais on commence à se demander si ce n’est pas mettre la bête dans un rôle où il sera moins dominant, celui de sniper plutôt que de poseur de baptêmes. La deuxième piste, et elle suit justement la première, c’est de dire -comme on a pu le lire à de nombreuses reprises- qu’AD est justement responsable de cette mise à distance, lui qui pourrait plutôt s’énerver et demander la balle au poste. Très poli et discipliné de nature, respectueux de son coach et encore jeune, le garçon ne semble pas du genre à gueuler quand il ne touche pas le cuir, ce qui s’est vérifié une nouvelle fois hier en voyant Eric Gordon et Ryan Anderson jouer aux démineurs (19 et 15 tentatives) pendant que Davis ne prenait que 12 tirs. En comparaison, on n’a aucun problème à imaginer un DeMarcus Cousins devenir très vocal en prenant position au poste, ce qui ne s’est pas vu dans le jeu du monosourcil hier ou dans son attitude pendant les temps-morts. Les pistes sont donc nombreuses et il n’y en aura pas une seule à isoler pour tenter d’expliquer le phénomène actuel en Louisiane, cependant il faudra vite se reprendre et trouver des solutions car la série de défaites pourrait se prolonger et ce n’est certainement pas derrière Tyreke Evans que la franchise va se ranger en pleurant.
Payé une fortune cet été pour représenter l’avenir de sa région, de son poste et de la NBA quand on voit l’abattage médiatique qui lui est réservé, Anthony Davis démarre sa saison très difficilement actuellement. Son vestiaire connaît certes des pépins physiques, un nouvel entraîneur tente certes d’imposer sa philosophie dans le coin, mais tous ces éléments ne peuvent être avancés pour expliquer la méforme d’un joueur sur le terrain : c’est le poids d’être une superstar, malheureusement. Il faudra donc réparer la machine, et rapidement si ce sujet ne souhaite pas devenir un poids trop lourd à supporter.
Source image : TheScore