Rudy Gobert fait la bise à DeAndre Jordan : “Défenseur de l’Année ? Mon objectif c’est les Playoffs.”
Le 28 oct. 2015 à 15:18 par Bastien Fontanieu
Pendant que certains hommes dont on ne citera pas le nom DOC RIVERS LEBRON JAMES KENNETH FARIED s’amusent à annoncer l’obtention d’un trophée individuel et défensif en tout début de saison, d’autres préfèrent laisser leur jeu parler et viser des objectifs plus collectifs. D’autres, comme Rudy par exemple.
Le frenchie a pourtant de quoi se frotter les ongles et esquisser un léger sourire, lorsqu’on parle de la course au titre de Défenseur de l’Année. Cinquième du classement de l’année dernière, en révolutionnant notamment le jeu du Jazz à lui seul dès le départ d’Enes Kanter, le géant avait réalisé un run défensif mémorable en devenant la force d’intimidation première en NBA, notamment sur le pourcentage autorisé à ses adversaires face à l’arceau, un misérable 40% de réussite qui le propulsait en tête de cette catégorie. Du coup, lorsque les fans se sont rassemblés à l’arrivée de l’automne et que les favoris pour chaque trophée ont été étalés sur la table, nombreux se sont rangés derrière Gobert pour lui offrir ce titre de DPOY, toujours extrêmement disputé et qui crée de nombreux débats. Seulement, lorsqu’elle fût récemment interviewée par Alex Kennedy de Basketball Insiders, la tour de contrôle fabriquée à Saint-Quentin n’a pas joué la carte du show-off en annonçant qu’elle allait défoncer ses concurrents dans cette course. Mieux que ça d’ailleurs, Rudy a préféré mettre en avant ses objectifs collectifs, eux qui parleront pour lui lorsque les votes auront lieu en avril…
Bien sûr que ce serait super d’être nommé Défenseur de l’Année, mais mon objectif principal c’est de me qualifier en Playoffs. Je pense qu’un très bon défenseur doit rendre son équipe meilleure. Pour remporter un trophée comme celui de Défenseur de l’Année, il faut rendre ses coéquipiers meilleurs en défense car le basket reste un sport collectif. Et c’est ce que j’essaye de faire cette année, faire en sorte qu’on possède la meilleure défense de la NBA et qu’on soit à la bataille pour se qualifier en Playoffs.
Je fais toujours de m’assurer que mes coéquipiers se donnent à 100% en défense. Si vous avez quatre joueurs qui se défoncent en défense et qu’un ne fait pas sa part du boulot, ça va tout faire foirer. Je pense que c’est exactement la façon dont notre équipe réfléchit actuellement. On ne laisse personne traîner des pieds en défense, on ne laisse aucun joueur dire qu’il s’en fout de la défense car il préfère se concentrer sur l’attaque. Quand quelqu’un réalise une erreur défensive, tout le monde est concerné et doit tenter de réparer celle-ci. Nos cinq gars sont toujours sur la même longueur d’onde, c’est ce qui doit se produire si on souhaite devenir une belle équipe défensive.
Du miel mélangé à de la vanille pour les oreilles de Quin Snyder (et même de Vincent Collet), le jeune entraîneur du Jazz souhaitant justement construire sur la très bonne fin de saison passée afin d’offrir une campagne solide à Utah cette année. Il faut dire que la bande à Raul Neto ne possède pas de monstre offensif dans son effectif, et ce même si Gordon Hayward pourrait flirter avec la barre des 20 points de moyenne. Vers Salt Lake City, la mentalité c’est un pour tous et tous pour un, ce qui a séduit de nombreux fans de basket puisque le Jazz était la feel-good story de la seconde partie de saison dernière. Bien relou en défense, étouffante à domicile, l’armée dirigée par Rudy devrait une nouvelle fois figurer parmi les meilleurs cadenas de la Ligue, ce qui devrait justement rendre justice au tricolore en fin de saison car les votants pourraient soutenir le dossier Gobert en cas de Playoffs à Utah. Avec seulement quelques mois en tant que starter à son compteur, le compatriote est déjà considéré comme un des intimidateurs les plus redoutés de la NBA, à tel point qu’un dunk sur son pif représente un exploit balancé en boucle sur les chaînes américaines aujourd’hui. N’est-ce pas là la définition d’un vrai Défenseur de l’Année ? Celui qui provoque l’effroi chez chaque attaquant…?
Bien plus doué qu’il ne laisse imaginer en trashtalking, ce bon Rudy est parfaitement droit dans ses pompes et il sait comment la NBA fonctionne. Si le soutien d’un coach et d’une franchise est toujours la bienvenue pour un trophée, rien ne remplace les résultats collectifs et le silence imposé par un énorme contre dans sa raquette. Rendez-vous en avril ? Rendez-vous en avril…
Source : BasketballInsiders
Source image : Denverpost.com